Marine Le Pen le 29 novembre 2014 à Lyon

Marine Le Pen, le 29 novembre 2014 à Lyon.

afp.com/Jeff Pachoud

Nouvel épisode dans l'information judiciaire sur Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, ciblé par la justice pour "escroquerie en bande organisée" et "faux et usage de faux". D'après L'Obs, qui a enquêté sur les mécanismes permettant à cette structure politique d'afficher de juteuses recettes, sans que les dons des militants y soient pour grand'chose, "les sommes détournées lors des seules élections législatives de 2012 pourraient s'élever à plus de 6 millions d'euros".

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"Kit de campagne" surfacturés

Pour afficher cette année-là 9,6 millions d'euros de recettes, avec seulement 5500 euros de dons d'adhérents, Jeanne aurait vendu aux candidats frontistes des "kits de campagne" à 16 500 euros pièce, expliquent nos confrères. En leur prêtant éventuellement les fonds à un taux d'intérêt annuel de 6,5%. Des frais de campagne remboursés par l'Etat pour les candidats ayant obtenu plus de 5% des suffrages.

Problème: ces kits partiellement surfacturés ont été achetés à une société dirigée par une vieille connaissance de Marine Le Pen, l'ancien dirigeant du GUD Frédéric Chatillon. Et leur vente rapporte plus à Jeanne que de raison, affirme L'Obs. En 2012, 5,8 millions d'euros auraient été ainsi surfacturés sur le matériel imprimé, auquels se seraient ajoutés 400 000 euros d'intérêts.

Le Front National a dénoncé l'enquête, évoquant un "bidonnage" et des "mensonges" à caractère diffamatoires. Les accusations de L'Obs seront "poursuivies en justice", a-t-il promis.

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