La devanture d'un bureau de change à Moscou le 16 septembre 2014

La devanture d'un bureau de change à Moscou le 16 septembre 2014

afp.com/Alexander Utkin

Jusqu'où sombrera le rouble?. Lundi, il a plongé de 9,5%, enregistrant l'une de ses pires journées depuis le défaut de la Russie en 1998. Il fallait plus de 78 roubles pour acheter un euro, une parité jamais vue jusqu'ici. Le dollar a lui aussi franchi un nouveau seuil, celui des 60 roubles, à plus de 64 roubles. Dans la foulée, l'indice RTS de la Bourse de Moscou a plongé de 10%.

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Cette nouvelle dégringolade de la monnaie russe, affaiblie par les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne et la chute des cours du pétrole, signifie qu'elle a perdu depuis le début de l'année 42% de sa valeur face à l'euro et 49% face au dollar. La hausse des prix qui en résulte devrait atteindre 11,5% sur un an, selon la banque centrale.

Pourtant, la banque centrale est intervenue quasi quotidiennement depuis le début du mois pour soutenir le rouble, dépensant au total 5,9 milliards de dollars, sans succès. Elle a aussi augmenté son taux directeur à 10,5% jeudi, près du double de son niveau du début de l'année (5,5%) pour juguler le mouvement au risque d'affecter une économie déjà au bord de la récession avec des crédits plus coûteux.

Les Russes perdent patience

Le Premier ministre Dmitri Medvedev a appelé la semaine dernière les Russes à la patience, assurant que le rouble finirait par remonter comme lors des crises précédentes. "Il est difficile de rester patient et espérer que le rebond observé (après la crise) de 2008 se répétera, car la situation a changé radicalement", a jugé lundi le journal Nezavissimaïa Gazeta, citant les sanctions occidentales.

Confrontés à une forte inflation qui dévore leurs actifs, les Russes qui le peuvent sont tentés de placer leurs économies en devises étrangères ce qui affaiblit encore davantage la monnaie russe.

Le rouble subit les effets des fuites massives de capitaux déclenchées par la crise ukrainienne et les sanctions économiques occidentales sans précédent imposées contre l'économie russe, au bord de la récession.

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