Billet de blog 12 décembre 2014

Philippe Corcuff (avatar)

Philippe Corcuff

Professeur de science politique, engagé dans la renaissance d'une gauche d'émancipation, libertaire, cosmopolitique et mélancolique

Abonné·e de Mediapart

Extrême-droitisation : en finir avec le « politiquement incorrect », revenir à l’émancipation

Quand l’aimantation du débat politique et idéologique par l’extrême droite se nourrit, entre autres, du goût transgressif du « politiquement incorrect », les gauches critiques et radicales apparaissent phagocytées de l’extérieur et de l’intérieur sans guère s’en apercevoir. Á propos du livre Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard...

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Professeur de science politique, engagé dans la renaissance d'une gauche d'émancipation, libertaire, cosmopolitique et mélancolique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand l’aimantation du débat politique et idéologique par l’extrême droite se nourrit, entre autres, du goût transgressif du « politiquement incorrect », les gauches critiques et radicales apparaissent phagocytées de l’extérieur et de l’intérieur sans guère s’en apercevoir. Á propos du livre Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard...

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Illustration 1

Il y a aujourd’hui quelque chose de pourri au royaume dit « républicain » de France ! La triple lepénisation, soralisation et zemmourisation des esprits devient pesante. C’est ce dont j’ai voulu proposer une analyse globalisante dans mon livre Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard, en associant la consolidation d’un terrain culturel néoconservateur, la progression électorale du Front national et des brouillages diversifiés à gauche.

Automatismes de l’idéologie néoconservatrice à la française

Un néoconservatisme xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste déploie aujourd’hui ses évidences dans les espaces publics, à travers les médias, le marché éditorial et internet. On y distingue deux pôles aux larges intersections :

* un pôle antisémite, avec la figure du subversif de salon pour internet, à destination de jeunes gens fascinés par les canapés rouges, Alain Soral,

* et un pôle islamophobe et négrophobe, avec un faux rebelle comme un poisson dans l’eau dans l’establishment médiatique, à destination de retraités druckerisés, Eric Zemmour.

Une analyse des discours de Soral et de Zemmour permet de commencer à dessiner les traits transversaux principaux de la nouvelle idéologique conservatrice française par-delà la diversité réelle des points de vue et leurs contradictions :

* l’obsession de « l’identité », dans une mythologie voyant s’affronter des identités menaçantes (par exemple « musulmane » ou « juive » ou, plus globalement, « le multiculturalisme » ou « les communautarismes ») et une visée de restauration d’une identité nationale « pure et originelle » fantasmée ;

* l’opposition entre « le social » (du côté du « vrai peuple ») et le « sociétal » (du côté des « bobos » - dénomination incontrôlée et extensible à souhait : une institutrice défendant des enfants sans papiers au sein du Réseau d’éducation sans frontières peut être stigmatisée comme « bobo » et un patron de province peut parler au nom du « vrai peuple ») ;

* la purification du « vrai peuple » de ses éléments supposés allogènes, la liste variant en fonction des auteurs : les arabes et les musulmans, les Noirs, les juifs, les Roms, les gays et les lesbiennes, les femmes en général et les femmes voilées en particulier ; une vision fantaisiste donc d’un « vrai peuple » homogène du point de vue culturel, voire ethnique et religieux ;

* un « vrai peuple » nécessairement national et français opposé à l’Europe et au « mondialisme », diabolisés dans une logique nationaliste.

Ce galimatias néoconservateur a des échos bien au-delà de l’extrême droite, dans la « droite décomplexée » (vis-à-vis de l’extrême droite), dans la gauche sociale-libérale et vallsienne et dans la gauche de la gauche. Cela opère à travers, entre autres, le poids pris par le « politiquement incorrect » et les attraits transgressifs qu’il suscite.

Un double exemple récent apparaît significatif de ce point de vue :

* les analyses aux tendances conservatrices présentées par l’essayiste Christophe Guilluy, se définissant comme « de gauche » et hostile au néolibéralisme, en suscitant un intérêt dans la gauche de la gauche, autour du PS, chez Nicolas Sarkozy et même du côté d’Eric Zemmour, d’Alain Soral ou de Florian Philippot ; l’INSEE a d’ailleurs récemment mis en évidence le caractère factuellement largement erroné de ces prétendues « vérités » (1) ;

* le soutien public apporté à Christophe Guilluy par Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du principal quotidien de gauche de la presse écrite, Libération ; Joffrin étant passé d’un positionnement « libéral-libertaire » (« libéral » sur le plan économique et « libertaire » sur le plan des mœurs) dans les années 1980 à une humeur néoconservatrice aujourd’hui, mais un néoconservatisme d’extrême centre, compatible avec le social-libéralisme d’Hollande/Valls.

J’ai proposé il y a peu une approche critique du couple Guilluy/Joffrin sur Rue 89 (2).

Le combat vide contre la bien-pensance comme substitut à la double question de la vérité et de l’émancipation

Une véritable tyrannie du « politiquement incorrect » s’est installée dans les médias et sur internet, servant de tuyau non-conscient de légitimation de pensées aussi médiocres que celles de Zemmour ou de Soral, alors intronisées comme « rebelles ». Á l’intérieur de ce piège rhétorique, ce n’est pas la correspondance avec l’observation rigoureuse des nuances du réel qui assure « la vérité » d’une thèse, ni son adéquation avec des critères d’émancipation, c’est uniquement le fait de prendre le contre-pied de ce qui est présenté comme « politiquement correct ». Dans une forme d’automatisme qui n’a plus besoin de développer une argumentation.

Une des grandes difficultés de la critique du « politiquement incorrect », c’est la circularité qui tend à protéger ce subterfuge idéologique de toute mise en cause. Car, du point de vue de son jeu d’évidences, critiquer le « politiquement incorrect » ne peut qu’être inspiré par le « politiquement correct ». Ce qui constitue de surcroît un indice supplémentaire de sa puissance et de la nécessité de le combattre… Deux exemples :

* Eric Zemmour, dans une de ses chroniques du Figaro (3), parle de « la misère sexuelle des jeunes prolétaires blancs qui, éduqués dans l’univers du féminisme occidental, ne peuvent rivaliser avec la virilité ostentatoire de leurs concurrents noirs ou arabes, qui séduisent  nombres de jeunes femmes blanches, blondes de préférence » ; ce qui renverrait à « l’antique attrait des femmes pour le mâle dominant ». N’importe quel observateur de ce qui se passe dans nos rues quotidiennement, sans méthode scientifique particulière d’ailleurs, pourra aisément noter que la majorité des jeunes femmes blondes ne sont pas en couple avec des hommes noirs ou arabes et que les jeunes hommes blancs de milieux populaires ne sont pas majoritairement dépourvus de compagnes. Mais Zemmour pourra rétorquer que ce sont « les œillères » du « politiquement correct » qui créent chez nous de tels troubles de vision, en particulier du côté des sociologues, « pseudo-savants », « enivrés d’idéologie » et passant leur temps à « nier la réalité ». Alors que lui, Zemmour, ose « transgresser les tabous » !

* Dans ses Dialogues désaccordés avec Eric Nolleau, Alain Soral pose une infériorité intellectuelle structurelle des femmes, l’activité intellectuelle apparaissant chez lui liée au pénis : « cette idée de la volonté et de la capacité d’analyse, liée au besoin organique, donc masculin, de pénétration » (4). C’est pourquoi l’œuvre d’Hannah Arendt ne serait que « du psychologisme de bonne femme » (en plus elle était de culture juive, ce qui constitue un « handicap » supplémentaire pour Soral !) (5). Si on lui fait remarquer qu’aucun biologiste reconnu dans sa discipline n’accorde aujourd’hui de crédibilité à un lien éventuel entre les mécanismes cognitifs et la pénétration, il pourra objecter que ces universitaires ou chercheurs CNRS sont des fonctionnaires, donc des « intellectuels d’État » (selon la dénomination qu’il affectionne), payés pour diffuser « la propagande officielle ». Et lui seul, Soral, a le courage de « transgresser les tabous ».

Deux laboratoires de l’appauvrissement de la critique sociale : Thierry Ardisson et la critique manichéenne des médias

Ainsi le « politiquement incorrect » prétend avoir un monopole de la critique et être hors de portée de la critique. La critique est en train d’être victime d’un rapt, dans une large inconscience ou indifférence. Les gauches critiques et radicales pourraient s’en trouver désarmées. Deux sources ont notamment préparé ce désarmement intellectuel à gauche :

* Jean Birnbaum et Raphaël Chevènement ont montré que l’émission de Thierry Ardisson sur France 2 « Tout le Monde en parle » (1998-2006) a constitué un des  premiers laboratoires de ce confusionnisme tétanisant :

« Or que raconte Ardisson ? Il parle des hommes, de leurs origines ("ethniques") et de leur pouvoir ("occulte"). (…) Sur ce plateau, tout un monde fantasmagorique se trouve convoqué, où rien n’arrive au hasard, où l’"omerta" demeure sans cesse à briser, et où la vérité, comme dans la fameuse série américaine X-Files, est toujours "ailleurs". » (6)

Dans ce conformisme de l’anticonformisme, les significations sont renversées, puisque le stéréotype devient « levée des tabous », le brouillage confus des repères, « vérité », les diktats de la transgression obligatoire, « liberté » :

« Thierry Ardisson a toujours présenté la liberté de parole comme la raison d’être d’une émission qui serait l’ultime refuge des vérités "interdites". » (7)

La mise en scène télévisée de la quête infinie d’une « vérité » située toujours plus loin « derrière les versions officielles » et supposant toujours davantage de « transgressions » de « tabous » aboutit à un relativisme du « tout se vaut », où l’établissement patient et raisonné de vérités partielles et provisoires se perd dans les sables d’une désorientation généralisée :

« Un monde où l’absolue équivalence des discours rendrait toute pensée et toute parole vaines » (8).

* Un autre laboratoire a pris forme dans l’importance revêtue, au cours du renouveau des mouvements sociaux à partir de 1995, par une critique manichéenne des médias, peu sensible aux nuances, mais survoltée en dénonciations de « la propagande dominante » et en attaques ad hominem. Cela s’est appelé PLPL, Le Plan B ou, de manière plus hésitante, ACRIMED, ou s’est logé dans le discours du Monde diplomatique sur les médias. Mes critiques de l’époque m’ont valu des tombereaux d’injures (9).

Ces schémas manichéens ont été récupérés dès le début des années 2000 par une figure montante du journalisme réac, Elisabeth Lévy. Ainsi en 2002, son pamphlet Les maîtres censeurs. Pour en finir avec la pensée unique(10) a contribué aux premiers pas de l’idéologie néoconservatrice du « politiquement incorrect ». La préface à la réédition en poche de l’ouvrage déploie en seulement douze pages la lexicologie ambulatoire de cette nouvelle langue de bois : « maîtres censeurs », « l’étouffement du débat public », « sous une chape de vertu », « les grands prêtres de l’orthodoxie dominante », « bonne conscience habituelle », « la classe intellectuelle et médiatique », « bobos », « les médias unanimes », « les épurateurs d’aujourd’hui », « une défense de rire », « les avant-garde éclairées », « les gardiens de la bonne pensée », « vieille arme de guerre idéologique des élites contre le peuple », « propagandistes du monde nouveau », « escamoter le réel », « les représentants du journalisme officiel », « la censure », « une pensée dominante étouffant toute dissidence », « les propagateurs de la nouvelle foi », « le parti du Bien », « ex-soixante-huitards reconvertis dans le sans-frontiérisme béat », « la nouvelle religion », « les méthodes staliniennes », « les importants », « les moulins à vent du mensonge et du conformisme », « les bobards », « le nouvel ordre intellectuel », « la domination bruyante de petits imprécateurs », « campagnes d’intimidation », « le manichéisme », « les confortables certitudes du temps », « l’orthodoxie qui nous écrase »…Mazette, pour quelqu’un ayant eu toutes ces années pignon sur rue à la télévision, à la radio et dans la presse écrite !

Le lexique d’Elisabeth Lévy ressemble beaucoup à la critique des médias largement diffusée dans les gauches radicales. Cela joue même comme un révélateur de nos faiblesses et de nos simplismes critiques. Une telle prise de conscience appelle notamment la reformulation d’une critique radicale des médias à l’écart de ces modalités rudimentaires (11).

Repenser les liaisons entre critique sociale et émancipation

Face au rapt néoconservateur sur la critique, un des principaux enjeux consiste à reconnecter la critique avec une perspective d’émancipation individuelle et collective. Car l’extrême droite la dévie en la connectant subrepticement à la xénophobie et à des logiques discriminatoires. Ce qui contribue à les doter de la légitimité propre à une rebellitude « antisystème », auréolée par ailleurs des plaisirs troubles de la transgression. Sur ce plan, on peut puiser des pistes intéressantes dans un dialogue entre le sociologue français Luc Boltanski et la philosophe politique féministe américaine Nancy Fraser publié dans un récent petit ouvrage des Presses Universitaires de Lyon sous le titre Domination et émancipation : pour un renouveau de la critique sociale (12).

Notes :

(1) Voir Sylvia Zappi, « Selon l’INSEE, le périurbain plus riche que les villes et les banlieues » et, pour un exemple, « A Saint-Etienne, le centre-ville miné par la pauvreté », Le Monde, publié le lundi 8 décembre et daté du mardi 9 décembre 2014 ; voir aussi le note de l’INSEE : "Des revenus élevés et en plus forte hausse dans les couronnes des grandes aires urbaines", par Jean-Michel Floch, novembre 2014.

(2) Philippe Corcuff, « Christophe Guilluy et Laurent Joffrin : des néocons’ de gauche », Rue 89, 8 décembre 2014.

(3) Eric Zemmour, « Petits Blancs et bonnes consciences », Le Figaro, 5 décembre 2014.

(4) Eric Naulleau et Alain Soral, Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel, Blanche/Hugo & Cie, 2013, pp.188-189.

(5) Ibid., p. 186.

(6) Jean Birnbaum et Raphaël Chevènement, La face visible de l’homme en noir, Stock, 2006, p.21.

(7) Ibid., p.199.

(8) Ibid., p.205.

(9) Voir notamment Philippe Corcuff, « De quelques problèmes des nouvelles radicalités en général et de PLPL en particulier », Le Passant Ordinaire, n°36, septembre-octobre 2001, et « Rester critique face à la critique des médias », entretien, site Dissidence.fr, avril 2007, repris sur La Brèche numérique, 26 janvier 2008.

(10) Elisabeth Lévy, Les maîtres censeurs. Pour en finir avec la pensée unique, Paris, Éditions Jean-Claude Lattès/Le Livre de Poche, 2002.

(11) Voir Philippe Corcuff, « Vers une nouvelle critique des médias », Á Bâbord ! Revue sociale et politique (Montréal), n°18, février-mars 2007.

(12) Luc Boltanski et Nancy Fraser, Domination et émancipation : pour un renouveau de la critique sociale, présentation de Philippe Corcuff, Presses Universitaires de Lyon, collection « Grands débats : Mode d'emploi », 76 p., novembre 2014.

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Pour prolonger sur Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard (Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique », octobre 2014) :

* Radio libertaire : Entretien de Philipe Corcuff avec Monique et Serge, émission "Trous noirs", 1er décembre 2014 (16h-18h), ; on peut l’écouter en mp3 sur : http://trousnoirs-radio-libertaire.org/sons/198_1dec2014.mp3

* Rue 89 : "Christophe Guilluy et Laurent Joffrin : des néocons' de gauche", par Philippe Corcuff, 8 décembre 2014

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Sommaire de Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard (Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique », octobre 2014)

Introduction : Air du temps néoconservateur et risques « postfascistes »

Partie I : Les années 30 reviennent ?

1 - Bourdieu et l’humeur idéologique « révolutionnaire conservatrice » de l’Allemagne de Weimar

2 - Coups de sonde dans quelques travaux historiques sur les années 30 en France

Partie II : Terreau idéologique pour un « postfascisme » : un néoconservatisme xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste

1 - Un pôle aux tendances antisémites : Alain Soral

2 - Un pôle aux dérapages islamophobes et négrophobes : Éric Zemmour

3 - Schémas néoconservateurs transversaux

Partie III : Tyrannie du « politiquement incorrect » et extension des domaines de la confusion

1 - Jeux troubles avec « l’affaire Dieudonné » : le cas d’Élisabeth Lévy

2 - Alain Finkielkraut ou l’engrenage identitaire

3 - Séductions de la transgression : Daniel Schneidermann face au rire de Dieudonné

Partie IV : Des gauches intellectuellement tourneboulées

1 - Brouillages à gauche : Laurent Bouvet et Jean-Claude Michéa

2 - La nation transformée en fétiche : quand des figures « critiques » paralysent les résistances internationalistes

Partie V : Dynamique socio-politique d’un « postfascisme » : le Front national, de Jean-Marie à Marine

1 - Mise en perspective historique et sociologique du FN de Marine Le Pen : en partant de Bourdieu

2 - Quels chemins pour combattre le FN ? Solutions erronées et pistes alternatives

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Philippe Corcuff est maître de conférences HDR en science politique à l’Institut d’Études Politiques de Lyon. Co-fondateur de l’Université Populaire de Lyon et de l’Université Critique et Citoyenne de Nîmes, il est aussi membre du conseil scientifique de l’association altermondialiste ATTAC et de la Fédération Anarchiste. Il a notamment publié : La société de verre. Pour une éthique de la fragilité (Armand Colin, 2002), Bourdieu autrement (Textuel, 2003), Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs (La Découverte, 2012), Marx XXIe siècle. Textes commentés (Textuel, 2012), La gauche est-elle en état de mort cérébrale ? (Textuel, 2012) et Polars, philosophie et critique sociale (Textuel, 2013). Il présente le récent dialogue entre le sociologue français Luc Boltanski et la philosophe politique féministe américaine Nancy Fraser dans l’ouvrage Domination et émancipation : pour un renouveau de la critique sociale (Presses Universitaires de Lyon, collection « Grands débats : Mode d'emploi », 76 p., novembre 2014).  Voir aussi son blog sur Mediapart : Quand l’hippopotame s’emmêle….

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