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Les favelas fêtent Noël à l'heure de la déflation

Signe de la crise, le prix des réveillons est en chute libre dans les favelas de Rio.

Par Thierry Ogier

Publié le 24 déc. 2014 à 01:01

Les bouchons de mousseux n'ont pas encore sauté à Noël à Copacabana que les plans pour le réveillon du Nouvel An sont déjà revus à la baisse. Depuis quelques années, il était très tendance de se réfugier sur le toit des habitants dans certaines favelas, ces bidonvilles qui ont grossi au cours des dernières décennies pour devenir de petites villes au sein de Rio, et qui offrent une vue imprenable sur le grand spectacle pyrotechnique de la Saint-Sylvestre à Copacabana, un des plus célèbres au monde, situé sur une plage mythique. Auparavant, les fêtards étaient prêts à payer une fortune pour quitter les beaux quartiers. Monter à la favela, cela donne un peu de frisson, c'est toujours chic. Mais la crise est passée par là. Et désormais, on casse les prix. Après une année où le Brésil a flirté avec la récession, et à l'aube d'un plan de rigueur qui s'annonce sévère, les tarifs dégringolent. Là où l'on devait débourser 400 euros, les fêtards peuvent désormais s'en sortir pour trois fois moins. La fête continue, mais elle est beaucoup moins exubérante que par le passé. L'exemple du réveillon des favelas sonne, peut-être, le glas de ce que certains esprits malins avaient baptisé à la veille de la Coupe du monde, en parodiant le nom de la devise brésilienne, de prix « sur-reals ». Mais la Coupe du monde, elle-même, entre arnaque et prix abusifs, a montré qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Les lendemains de la compétition se révèlent parfois douloureux : des stades magnifiques mais souvent aux trois quarts vides, des travaux de mobilité urbaine qui sont restés en rade, et des hôtels qui ont du mal à se remplir.

L'immobilier dégringole

Une perspective d'autant plus inquiétante que, selon les chiffres du secteur, 19.000 chambres doivent être mises sur le marché en 2015, contre 7.000 avant la Copa (un décalage dû au retard dans les travaux!). Les prix de l'immobilier, qui ont flambé au cours des dernières années, ont déjà commencé à céder dans certains quartiers d'affaires de São Paulo. Chez les particuliers, les ventes sont en repli, et les stocks s'accumulent. Pas étonnant, dans ce cas, qu'après les folies de la Coupe du monde qui, elle-même, ne rappelle pas que de bons moments après la raclée historique contre l'Allemagne, le Noël 2014 s'annonce comme celui de la « lembrancinha » (petit souvenir) et que le réveillon du Nouvel An soit célébré sans grand excès. Même dans les favelas. On pourra toujours se consoler en chantant « Si tu vas à Rio. N'oublie pas de monter là-haut... » de Dario Moreno.

Correspondant à São Paulo Thierry Ogier

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