Temps de lecture : 3 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
On pourra dire ce que l'on veut sur Éric Zemmour. On pourra s'interroger sur son sens bien connu de la polémique, utilisée dans Le suicide français comme s'il s'agissait désormais pour lui d'un fonds de commerce. Un Zemmour qui n'agiterait pas les peurs, qui n'irait pas chercher dans l'histoire immédiate de quoi alimenter les passions des uns, l'indignation des autres, ne présenterait aucun intérêt. Le jeune homme qu'il était il y a un quart de siècle, curieux de tout et tenant tout naturellement des propos iconoclastes, sorte de surdoué parmi ses confrères débutants, est devenu, chemin faisant, un extraordinaire vendeur de lui-même.
Il sait gratter les plaies, les rouvrir, appuyer sur ce qui fait mal, refuser le consensus monotone, y compris en interprétant parfois l'Histoire à sa façon, exploiter au maximum les doutes, les angoisses d'une société française en effet paralysée par la crise. Et il a bien compris qu'il était plus facile d'analyser le déclin d'un pays que les conditions de son redressement, de faire le diagnostic des maladies que de les guérir, d'aller dans le sens de la plus grande pente, celle où les Français semblent désormais se complaire : celle de la flagellation.
Les angoisses de Zemmour
En effet, Zemmour ou pas, les occasions de se morfondre ne manquent pas. Faire remonter le mal français à mai 1968, penser avec conviction que tout le malheur vient de ce que les femmes se soient vues (tardivement) accorder des droits similaires, sinon égaux, à ceux des hommes, détruisant ainsi l'autorité du père ; vilipender le Conseil constitutionnel devenu au fil du temps le temple d'un gouvernement des juges, imposant leurs dogmes aux élus du peuple ; analyser, non sans une sorte de plaisir morbide, la montée de l'islamisme dans le monde, qui cristallise l'émergence d'un nouveau racisme ; parler, avec quelques imprécisions de chiffres, des dangers de l'immigration ; évoquer plus que la fragilité l'évanescence du fameux modèle social français... autant de thèses que développe à l'envi Zemmour, thèses que l'on peut combattre, mais qui n'attentent pas à la liberté d'expression.
Il se dit l'interprète de l'âme française
Ainsi n'est-ce pas ce qu'il a écrit, parfois historiquement contestable, parfois frappé, au contraire - autant l'avouer -, au coin d'un certain bon sens, qui a suscité tant d'émotion et attiré tant de lecteurs. Mais bien, plutôt, l'exploitation systématique, délibérée, commerciale en un mot, qu'il fait du malaise actuel de la société française. De l'âme française, dont il se dit l'interprète fidèle.
Bref, on pourra dire tout ce que l'on veut, avec indignation, passion, protestations, anathèmes, d'Éric Zemmour, sauf qu'il a été censuré. Ni surtout qu'il existe à son encontre, à quelque niveau que ce soit, une censure d'État. Jamais sans doute depuis des années un tel traitement médiatique n'a été réservé à un auteur, passé plusieurs fois en trois mois sur toutes les chaînes de télévision, dans toutes les radios, publiques ou privées, dans toutes les émissions littéraires ou politiques.
Viré par i>Télé
Le fait que l'une de ses émissions ait été supprimée par une chaîne de télévision privée ne peut pas faire oublier que sa liberté de parole a été plus que largement respectée, en France et ailleurs. Dire qu'il a été boycotté, ou qu'il risquerait de l'être, le ferait sans doute rire lui-même.
En résumé, en cette fin d'année littéraire dont il a été, par la grâce de ceux qui le condamnent parfois avec la plus grande virulence, une des vedettes, on retiendra davantage d'Éric Zemmour son habileté à se vendre que les entraves à sa liberté d'expression. Et plus encore sa façon de provoquer les pouvoirs, que la réponse, presque inexistante, de ceux-ci.
Mme Cotta révèle sa pensée.
La vraie raison de la censure imposée à Zemmour c'est d'avoir dénoncé l'extension d'un "féminazisme" à la Française dans notre société. Et en tant que visionnaire il a bien perçu ce qui prépare et cela dérange.
Zemmour ne fait que relater une histoire de France vu sous un angle différent de celui apprit à l'école avec en toile de fond la pensée unique digne d'une religion non avouée. La dégradation de valeurs Françaises s'expliquent très bien, et bien évidemment la pensé de la gauche socialiste y a une lourde responsabilité vis à vis de cette dégradation générale Française.
Alors, sous couvert des événements actuels, le prétexte est tellement facile et pratique pour cette gauche qu'elle ne va pas se gêner pour censurer tout azimut, en essayant de faire oublier pourquoi nous en sommes là.
Amusant de vous lire et de voir le mot "Torchon". Vous avez en effet bien lu Zemmour...