Ce seront donc « Les Républicains », et non plus un sigle. La justice a rejeté mardi 26 mai un recours en référé contre l'utilisation de ce nom à la place de l'« Union pour un mouvement populaire » (UMP). Cette décision ouvre la voie au vote des militants et du congrès de fin mai qui devraient venir entériner ce choix.
Cette décision symbolique est une première : depuis 1945, toutes les formations de droite républicaine déclinaient une identité en trois initiales. Changer d'appellation, en revanche, est un processus plus fréquent : ce sera la sixième fois en soixante-dix ans que la droite « de gouvernement » change de nom.
RPF (1947-1955)
De Gaulle avait fondé dès 1947 le Rassemblement du peuple français (RPF), qu'il a préféré au Mouvement républicain populaire (MRP). Un parti créé en 1944, qui lui était en principe fidèle, mais dont il ne fut jamais membre.
UNR (1958-1967)
Le RPF a perduré jusqu'à sa « mise en sommeil » en 1955, alors qu'il était miné par les dissensions internes. Mort en même temps que la IVe République, le parti a été remplacé par l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée en octobre 1958, quelques mois après le retour du général de Gaulle aux affaires. L'UNR a fusionné avec les « gaullistes de gauche » de l'Union démocratique du travail (UDT) et a dominé la vie politique des années 1960, sans afficher de grande autonomie par rapport au gouvernement.
UDR (1967-1976)
En 1967, l'UNR change de nom pour devenir brièvement l'Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve). Quelques mois plus tard, le mouvement gaulliste se fait appeler UDR, Union des démocrates pour la République. Plus pérenne, cette appellation durera jusqu'à la prise de pouvoir du parti par Jacques Chirac fin 1976.
RPR (1976-2002)
Pour marquer sa rupture avec Valéry Giscard d'Estaing et le centre droit, M. Chirac crée le Rassemblement pour la République, RPR. Ce nom aura un certain succès puisqu'il perdurera jusqu'en 2002, un record de longévité.
Après sa réélection à la présidence de la République, Jacques Chirac désire changer le nom du parti, trop associé à diverses affaires, et marquer la réunion de la droite et du centre droit.
UMP (2002-2015)
En 2002, c'est donc la naissance de l'UMP, qui signifie d'abord Union pour la majorité présidentielle, puis qui se rebaptise, en gardant les mêmes initiales, Union pour un mouvement populaire. Elle résulte de la fusion entre le RPR et une grande partie de l'ex-UDF. Le sigle UMP, créé par Jacques Chirac et Alain Juppé, sera aussi associé à la présidence de Nicolas Sarkozy. Et c'est ce dernier qui, après en avoir repris la tête, décidera de changer de nom après douze ans.
Les Républicains (2015-?)
Nicolas Sarkozy, de retour à la tête de l'UMP, souhaitait changer le nom du parti, souvent lié à des affaires. Il a également marqué sa préférence pour un nom qui ne soit plus un sigle. Après quelques consultations, ce seront donc Les Républicains. Battront-ils le record de longévité actuellement détenu par le RPR, qui aura conservé sa dénomination un quart de siècle ?
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