Merkel: «L'islam appartient à l'Allemagne»

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Allemagne - PegidaMerkel: «L'islam appartient à l'Allemagne»

La chancelière allemande Angela Merkel et plusieurs de ses ministres ont annoncé leur participation à une manifestation de musulmans mardi à Berlin.

Mme Merkel a annoncé qu'elle serait présente au côté du président Joachim Gauck à une commémoration silencieuse des organisations musulmanes allemandes mardi soir à la Porte de Brandebourg.

Mme Merkel a annoncé qu'elle serait présente au côté du président Joachim Gauck à une commémoration silencieuse des organisations musulmanes allemandes mardi soir à la Porte de Brandebourg.

Les responsables politiques allemands montent en première ligne contre le mouvement anti-islam Pegida qui espère profiter des attentats en France pour gonfler ses troupes.

Mme Merkel a annoncé qu'elle serait présente au côté du président Joachim Gauck à une commémoration silencieuse des organisations musulmanes allemandes mardi soir à la Porte de Brandebourg. Elle entend ainsi «envoyer un signal très fort (...) pour la cohabitation paisible des différentes religions en Allemagne», a-t-elle dit.

M. Gauck doit prononcer «un bref discours et je serai aussi présente en tant que chancelière, avec de nombreux membres du gouvernement», a déclaré Mme Merkel, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

Le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel et les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Justice ou encore de la Famille sont aussi annoncés pour cette marche organisée par le Conseil central des Musulmans (ZMD) et l'Association de la communauté turque de Berlin (TGB), «pour une Allemagne ouverte et tolérante» et «pour la liberté religieuse et d'opinion».

Succès croissant

Depuis octobre, Pegida («Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident») mobilise chaque lundi contre la religion musulmane et les demandeurs d'asile. Avec un succès croissant: de 500 personnes pour le premier défilé le 20 octobre, il est passé à 10'000 début décembre et à 18'000 lundi dernier.

En attendant une nouvelle marche prévue ce lundi soir. Pour Werner Patzelt, professeur de Sciences politiques de l'Université technique de Dresde, «il est vraisemblable que la barre des 20'000 manifestants soit franchie» à cette occasion.

En face, les anti-Pegida demeurent toujours nettement plus nombreux. Ainsi, samedi à Dresde, quelque 35'000 personnes ont défilé pour défendre une société ouverte et tolérante. Lundi soir, comme ailleurs en Allemagne, ils descendront de nouveau dans la rue.

Malgré cela, les «patriotes européens» ont fait quelques émules en Allemagne, comme à Bonn ou à Berlin. Lundi soir, Leipzig devait connaître sa première manifestation pro-Pegida.

Le mouvement essaime également en Europe: à Vienne, un premier défilé Pegida est prévu fin janvier. Les pages Facebook ont été créées en Suède et Norvège, où une première manifestation devait avoir lieu lundi à Oslo. En Suisse aussi, un mouvement Pegida a été créé vendredi à Zurich.

«L'islam appartient à l'Allemagne»

Après les attaques qui ont fait 17 morts en France, Mme Merkel a participé dimanche à la marche géante de Paris contre le terrorisme. Dans son allocution du Nouvel An, elle avait appelé ses compatriotes à ne pas participer aux manifestations organisées selon elle par des gens au «coeur» rempli de «préjugés» et de «haine». «L'islam appartient à l'Allemagne», a-t-elle encore martelé lundi.

Mais après les attaques de Paris, les autorités craignent une montée des tensions dans ce pays de 81 millions d'habitants, qui compte quatre millions de musulmans. Par ailleurs l'enquête se poursuivait lundi pour identifier les auteurs d'un incendie criminel contre un journal de Hambourg qui a publié des caricatures de «Charlie Hebdo». Deux suspects interpellés dimanche ont été relâchés lundi.

Récupération

Cette attaque et les événements de France pourraient apporter de l'eau au moulin de Pegida. Lundi, pour la douzième manifestation à Dresde (est), les organisateurs ont appelé à rendre hommage aux «victimes du terrorisme de Paris». Une minute de silence devait être observée lors du rassemblement prévu à partir de 18h30.

Dès mercredi soir, après l'attaque contre «Charlie Hebdo», Pegida avait tenté une opération de récupération. «Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis plus de 12 semaines, ont montré aujourd'hui en France qu'ils sont tout simplement incompatibles avec la démocratie», avait-il écrit sur Facebook. (ats)

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