Ukraine : le pouvoir met en garde l'opposition et veut des noms

 

Ukraine : le pouvoir met en garde l'opposition et veut des noms

    Le pouvoir ukrainien lance un avertissement à l'opposition pro-européenne. «Le Parlement a exprimé hier la confiance au gouvernement. C'est un fait que l'opposition et nos partenaires à l'étranger doivent accepter. J'appelle à arrêter l'escalade de la tension politique», a déclaré le Premier ministre, Mykola Azarov, en ouvrant le conseil des ministres. «Je veux dire aux gens : vos leaders vous poussent à un crime. Ils vont se réfugier derrière leur immunité parlementaire et vous n'avez pas moyens de vous réfugier», a-t-il ajouté.

    Tôt mercredi, à Kiev, une centaine de manifestants pro-européens ont tenté de bloquer le siège du gouvernement, avant la tenue du conseil des ministres. Mais une centaine de policiers en a protégé tous les accès. Les manifestants, qui ne désarment pas et protestent contre la suspension du processus d'intégration européenne de l'Ukraine, ont dû rester derrière les cordons de police, scandant «Honte !» et «Démission !». Ils exigent le départ du Premier ministre et du président Viktor Ianoukovitch.

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    L'opposition accuse le pouvoir exécutif d'être responsable des violences policières contre les manifestants et d'avoir «vendu l'Ukraine à la Russie». Fin novembre, les autorités ukrainiennes ont en effet brusquement suspendu la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie. Cette volte-face a provoqué une mobilisation sans précédent depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004.

    Réunions à Bruxelles et à Moscou

    Le conseil des ministres de ce mercredi est la première réunion gouvernementale depuis la démonstration de force de l'opposition, qui a mobilisé le week-end dernier plus de 100 000 manifestants sur la place de l'Indépendance, à Kiev, et des dizaines de milliers dans d'autres villes du pays. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont fait plus de cent blessés, dont nombre de journalistes. Les autorités ukrainiennes ont admis des excès policiers et le chef de la police de la capitale a dû démissionner après cette répression, qui a renforcé la mobilisation des opposants.

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    Mercredi, une délégation ukrainienne devrait se rendre à Bruxelles pour poursuivre des négociations pouvant permettre de signer un accord d'association avec l'Union Européenne à des conditions plus avantageuses pour l'Ukraine, selon le Premier ministre ukrainien. «La raison qui a été à l'origine des protestations dans la rue n'existe plus», a estimé Mykola Azarov. Mais une source européenne à Bruxelles a toutefois indiqué que l'Union européenne n'était «pas prête à rouvrir les négociations sur l'accord d'association». En parallèle de la réunion à Bruxelles annoncée par les autorités ukrainiennes, une autre délégation du pays est attendue mercredi à Moscou pour discuter partenariat stratégique avec la Russie.

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