SECURITESarkozy sur France 2: Le chef de l'UMP trébuche au sujet de la police

Sarkozy sur France 2: Le chef de l'UMP trébuche au sujet de la police

SECURITENicolas Sarkozy a avancé des propositions pour lutter contre le terrorisme et défendu son bilan d’ex-président de la République, au prix de quelques approximations...
Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, le 17 janvier 2015 à Paris
Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, le 17 janvier 2015 à Paris - Lionel Bonaventure AFP
Maud Pierron

M.P.

Très remonté mercredi soir, Nicolas Sarkozy a attaqué Manuel Valls au JT de France 2, se disant «consterné» par son utilisation du mot «apartheid» et critiquant les mesures avancées par le Premier ministre. L’occasion, pour le chef de l’UMP, d’avancer ses propositions pour lutter contre le terrorisme et de défendre son bilan d’ex-président de la République, au prix de quelques approximations.



Sur les heures supplémentaires

S'il a par exemple préconisé de rétablir «immédiatement» les heures supplémentaires dans la police, ce qui représenterait «4.000 équivalents temps plein» d'emblée alors que les mesures annoncées par le gouvernement ne permettront aux renforts d’arriver seulement dans deux ans selon lui.

Sauf qu’il est déjà possible de faire des heures supplémentaires… Il y en a même 19 millions qui sont sur un compteur temps, ce qui représente l’équivalent de 12 à 13.000 emplois, selon un rapport de la Cour des comptes de 2013. Un système largement pérennisé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. «Le nombre moyen par agent d’heures restant à récupérer en fin d’année, qui avait reculé en 2009 (de 140,6 heures à 136,5 heures), s’est redressé à 144,3 heures en 2010 et 143,4 heures en 2011», note par exemple le rapport. Car hormis pour les CRS, ces heures supplémentaires ne sont pas payées, ce sont des heures à récupérer...lorsque c'est possible, c’est-à-dire quasiment jamais. «J’imagine que Nicolas Sarkozy voulait dire qu’il fallait payer les heures supplémentaires», réagit auprès de 20 Minutes Philippe Capon, secrétaire général d’Unsa Police.

En effet, «si les heures supplémentaires sont payées, un policier ne prend pas de jour de récupération, il est donc sur le terrain», explique-t-il. Pour autant, il ne compte pas sur le fait que les 19 millions d’heures supplémentaires déjà accumulées soient payées. «Ce serait une somme trop énorme, plus de 200 millions d’euros. Mais le ministère de l’Intérieur doit faire l’effort pour payer les heures supplémentaires accumulées depuis début janvier», insiste-t-il.

Interrogé sur les propos de Nicolas Sarkozy, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement a dit ne pas «comprendre cette proposition». «Comment peut-on imaginer d'ailleurs que des fonctionnaires» qui «sont dans des enquêtes, les suivent, s'arrêteraient en disant: "oh lala, j'ai terminé mes heures"»?

Sur les effectifs de police

David Pujadas a rappelé à Nicolas Sarkozy que lors de son quinquennat, le nombre de poste dans la police avait drastiquement baissé. «Totalement faux», a rétorqué Nicolas Sarkozy, qui a affirmé qu’entre 2002, date de son arrivée au ministère de l'Intérieur et 2011 la dernière année pleine de son mandat, les effectifs de la police et gendarmerie avaient augmenté de 1.700 postes.

Pas tout à fait faux mais c'est pour mieux minimiser que lors de ses cinq dernières années aux manettes, il n'a eu de cesse de ratiboiser des effectifs qu'il a contribué à augmenter lors de son passage place Beauvau.

Entre 2002 et 2007, la loi LOPSI, sur la sécurité intérieure, prévoyait en effet une hausse de 13.500 postes dans la gendarmerie et la police, chiffre sur lesquels se base Nicolas Sarkozy pour avancer son "+ 1.700 postes." Très précisément, entre 2002 et 2005, période où il était place Beauvau, les effectifs ont bien augmenté, presque conformément aux prévisions, avec 3.289 postes créés dans la police sur 3900 prévus et 3.549 postes créés dans la gendarmerie sur les 3.800 prévus.

Mais entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy met tous les services de l'Etat à la diète avec la politique de non-remplacement de fonctionnaire partant à la retraite. En cinq ans,ce sont 12.000 postes qui ont été supprimés dans la police et gendarmerie.

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