Luc Jousse, the right wing UMP party mayor of Roquebrune-sur-Argens looks on as he leaves a ceremony on December 5, 2013, in Roquebrune-sur-Argens, southeastern France. Jousse has caused a political scandal following the publication of an anti-Roma joke made by him at a public meeting on November 12, 2013 and which was released by French news website Mediapart.
AFP PHOTO/JEAN CHRISTOPHE MAGNENET

Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens, Luc Jousse.

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Après ses violents propos sur les Roms, révélés par Mediapart, le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens a été suspendu par la fédération du Var. La fédération a demandé "à l'UMP nationale de confirmer cette suspension" de Luc Jousse "en vue d'une exclusion lors du bureau politique de mercredi prochain", précise BFMTV.

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Un obstacle sérieux pour Luc Jousse, qui espérait briguer une troisième mandat dans cette commune de 13 000 habitants du golfe de Saint-Tropez, qui fait partie des cibles du FN pour les élections municipales de 2014...

Dans un enregistrement audio diffusé ce mercredi par Mediapart, l'élu avait indiqué: "Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m'ont mis neuf fois le feu. Neuf fois des départs de feux éteints par le SDIS, dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes". Et de poursuivre: "Vous savez ce qu'ils font: ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes! Un gag! Ce qui est presque dommage, c'est qu'on ait appelé trop tôt les secours!"

Un deuxième enregistrement audio met à mal sa ligne de défense...

Luc Jousse s'est défendu dans les médias. Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens a assuré qu'il n'avait pas "dérapé": il aurait seulement "repris les propos excédés" d'une personne assistant à la réunion publique du 12 novembre au cours de laquelle l'enregistrement audio révélé par le site a été réalisé. Sauf que ce n'était pas la première fois qu'il tenait ce genre de propos...

Ce jeudi, BFMTV dévoile un autre enregistrement, réalisé le 27 novembre dernier, dans lequel il développe un argument similaire. "Les câbles électriques qu'ils nous volent, partout, il les ont pris, ils les ont brûlés pour les faire chauffer, pour récupérer le cuivre... Et ils ont foutu le feu à leur propres câbles. Si vous voulez que je sois plus précis, c'est presque dommage que l'on ait donné l'alerte si tôt...", déclare-t-il dans ce nouveau document audio. Le maire développe la même ligne de défense au sujet de ce deuxième document, d'après BFMTV.

"Deux fois, il y aurait eu des mouvements dans le public pour tenir une telle phrase? On ne peut pas y croire", s'étonne l'auteur des enregistrements, un jeune homme qui habite la commune, interrogé par BFMTV. Luc Jousse aurait par ailleurs déclaré, ce même jour: "Tant que je serai maire, il n'y aura pas de mosquée, parce que ma France, elle est catholique." L'assistante aurait applaudi, tout comme elle a ri à ses propos anti-Roms.

Avant cette série de révélations, L'Express s'était penché sur les ennuis judiciaires de Luc Jousse, impliqué dans de nombreux dossiers (escroquerie en bande organisée, éventuels détournements et prises illégales d'intérêts...). De pourrir le climat politique local.

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