VIDEO. Mondial de handball: Thierry Omeyer, roi des chambreurs

On doute sincèrement que Steve Mandanda se soit infusé tous les matchs du mondial de handball mais il sait reconnaître les grandes performances de ses pairs. Salué par le gardien de l'OM pour sa démonstration contre la Slovénie (18 arrêts), Thierry Omeyer pète la forme avant de défier l'Espagne en demi-finale vendredi (19h). Le genre de match où le mur du PSG ne se privera pas de chauffer les Ibères pour les faire disjoncter, l'une de ses spécialités. Explications avec ceux qui ont approché ce roi du chambrage.

Frédéric Dole (ex-équipier à Montpellier, 25 sélections en équipe de France)

«Il met une grosse pression psychologique au tireur pour l’amener là où il veut. Il s’adapte aux joueurs en face, il sait très bien ceux qui sont susceptibles de craquer, s’il les chauffe. Sa provocation se fait surtout par le regard. Il est capable de dire à ses défenseurs de laisser tirer un adversaire rien que pour le décontenancer. Une fois, je jouais contre lui et il a donné cette consigne à son équipe en parlant suffisamment fort pour que je l’entende. Forcément quand tu es en face, ça t’agace mais c’est justement fait exprès.»

Patrice Annonay (gardien et partenaire au PSG)

«Déjà, je vois chez les adversaires que ce n'est pas pareil pour eux quand ils s'apprêtent à jouer contre lui. "Chauffer", ça fait partie de son jeu. Comme tous les gardiens, il n'aime pas prendre des buts sur des roucoulettes ou des chabalas (la balle passe au-dessus de la tête) mais quand ça lui arrive, ça l'énerve particulièrement. Même s'il rejoint le banc dans la foulée, il va continuer de suivre du regard le responsable. C'est sa manière de lui dire: "tu m'en as mis un mais tu ne m'en mettras pas deux". Sur la prochaine attaque, ça va jouer psychologiquement s'il y a un nouveau duel.»

Cédric Paty (ailier de Chambéry, 28 sélections en équipe de France)

«Il étudie tout le temps les points faibles de ses adversaires pour prendre l’avantage. Dès qu’il voit son adversaire douter, il devient plus exubérant pour montrer qu’il vous domine. On est ami et quand il arrête un de mes tirs en match, il ne manque pas de me glisser un petit sourire. Son truc, c’est de te chercher du regard pour te montrer qu’il est bien présent et que ça va être difficile pour toi de marquer. Parfois, j’ai vu des jeunes joueurs très talentueux se décomposer après des duels ratés et ne plus vouloir aller prendre des tirs même faciles. C’est l’un des gardiens les plus chambreurs que je connaisse mais ça reste toujours bon enfant.»