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Grèce : Yanis Varoufakis souhaite un accord global d’ici à fin mai

+VIDEO Aujourd’hui à Londres, le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, a auparavant rencontré son homologue français Michel Sapin à Paris.  Il a indiqué qu’il se rendrait à Berlin et à Francfort.

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Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis pose avec son homologue français Michel Sapin

Par Les Echos

Publié le 1 févr. 2015 à 12:07

Manuel Valls estime que « l'Europe doit retrouver un projet politique, un projet citoyen, un projet humain. »

Attendu aujourd’hui à Londres dans le cadre d’une tournée européenne autour de la question de l’allègement de la vertigineuse dette de la Grèce, où il pourra se montrer fort du soutien inattendu du président américain Barack Obama, le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis a rencontré ce week-end son homologue français Michel Sapin à Bercy. A l’issue de leur rencontre, les deux hommes ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle Michel Sapin a affirmé qu’il avait confiance sur la capacité de la Grèce à « surmonter ses difficultés ». « La Grèce saura apporter les réformes indispensables » et un « dialogue « saura s’instaurer avec les institutions », a insisté le ministre français. « Il faut du temps à la Grèce pour mettre en œuvre des outils », a poursuivi le ministre français. « Il y a nécessité à dialoguer avec l’ensemble des institutions qui sont les partenaires : la BCE, le FMI, l’UE, la Commission et l’Eurogroupe », a déclaré Michel Sapin. Et le ministre de répéter qu’il n’est pas question d’annuler la dette grecque.

Pour sa part, Yanis Varoufakis a fait part dimanche de son souhait de se rendre prochainement à Berlin et à Francfort, où siège la Banque centrale européenne (BCE), afin d’expliquer la position grecque sur le remboursement de sa dette. Jusqu’ici, le ministre grec avait indiqué qu’il se rendrait après sa visite à Paris, à Londres et à Rome, mais il n’avait pas parlé de passer par Berlin, la capitale la plus intransigeante face à Athènes. Pour le reste, Yanis Varoufakis n’est pas entré dans les détails des prochaines échéances financières pour la Grèce, mais a exprimé son souhait qu’un accord global sur la situation financière de la Grèce soit trouvé d’ici la « fin du mois de mai ». « D’ici là nous n’allons pas demander de nouveaux prêts » aux créanciers de la Grèce, a-t-il affirmé. « Nous avons besoin d’un peu de temps » pour expliquer la position du gouvernement aux différents partenaires d’Athènes, a-t-il affirmé, souhaitant avoir « jusqu’à la fin de ce mois (de février) pour mettre sur la table nos propositions détaillées ». « Après, dans un délai d’un mois, peut-être six semaines, nous pourrions arriver à un accord », a-t-il dit.

Ton plus conciliant

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Ces derniers jours, le ministre des Finances grec a multiplié les déclarations. Dimanche, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire To Vima, Yanis Varoufakis a assuré que le programme d’austérité mené dans son pays est « très mauvais pour toute l’Europe ». « Nous contestons (le programme d’austérité mené jusqu’ici) non seulement parce qu’il n’est pas bon pour la Grèce, mais parce qu’il est très mauvais pour toute l’Europe », a-t-il déclaré. « N’oublions pas que tout ceci n’est pas qu’une crise grecque. Nous avons l’Italie dont la dette n’est pas viable, la France qui sent le souffle de la déflation sur sa nuque, même l’Allemagne est entrée en déflation », dans une phase de baisse des prix, a dit le ministre.

Le ministre des Finances, sur la « troïka », ces délégués internationaux chargés de superviser la discipline budgétaire en Grèce, a adopté dans cet entretien une ligne plus conciliante. « S’il y a une chose que l’Europe a su faire ces dernières décennies, c’est de produire des éléments de langage satisfaisants pour tous. Nous pouvons très facilement trouver une nouvelle fois une formulation qui leur permet autant qu’à nous de sauver la face », a-t-il dit.

« Les politiques punitives d'austérité ne peuvent plus être »

Un peu plus tôt, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que la France devait aider la Grèce « à respecter ses engagements » et « encourager » sa volonté de « rester dans l'euro ». Devant des militants socialistes réunis à la Mutualité à Paris, il a ajouté qu’il fallait « saluer, respecter et comprendre le choix du peuple grec. Il a été laminé par la crise économique et la violence de l'austérité qu'on lui a imposée. Il a décidé souverainement de porter la gauche aux responsabilités ».

« Chacun comprend que les politiques punitives d'austérité ne peuvent plus être, ne peuvent pas être un projet pour l'Union. Il faut continuer et convaincre que nos thèses, nos propositions, celles défendues par François Hollande, sont indispensables pour que l'Europe » sorte d'un « niveau de croissance trop faible et (d')un chômage dramatiquement trop élevé » comme aujourd'hui, « pour que l'Europe retrouve son souffle », a-t-il affirmé. « L'Europe, a-t-il insisté, doit retrouver un projet politique, un projet citoyen, un projet humain. »

M. Greste a embarqué en fin d’après-midi au Caire à bord d’un vol régulier d’Egypt Air à destination de Larnaca à Chypre, ont indiqué à l’AFP des responsables de la sécurité de l’aéroport sous couvert de l’anonymat.

« Désarmer sur le plan verbal »

De son côté, le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a adressé un message en forme de mise au point au nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras. Dimanche, dans le journal allemand Die Welt, Martin Schulz lui a en effet demandé d’ arrêter de fustiger la chancelière Angela Merkel et son gouvernement, arguant que la réthorique anti-allemande était « de courte vue ». Il a indiqué qu’il avait transmis ce conseil lors des entretiens qu'il a eus la semaine passée avec Alexis Tsipras, qui souhaite renégocier la dette massive de la Grèce. « Je lui ai recommandé avec insistance de désarmer sur le plan verbal. Cela ne lui apporte rien », a déclaré Martin Schulz.

« Tsipras serait bien avisé de cesser ses attaques contre Angela Merkel », a-t-il déclaré ajoutant que ce serait le gouvernement allemand, parmi les autres, qui finirait par devoir l'aider.

L'Allemagne a réitéré après l'élection qui a porté au pouvoir dimanche dernier le dirigeant de Syriza, parti de la Gauche radicale anti-austérité, qu'elle attendait de la Grèce qu'elle honore ses engagements en matière de réformes économiques et fiscales. L'Allemagne a porté le plus gros poids de la dette grecque, et la chancelière allemande Angela Merkel a exclu samedi dans un entretien à la presse un « nouvel effacement » comme le souhaitait Alexis Tsipras. « Il y a déjà eu un renoncement volontaire des créanciers privés, les banques ont déjà renoncé à des milliards de créances sur la Grèce », a justifié la dirigeante allemande dans un entretien au Hamburger Abendblatt. « Je ne vois pas de nouvel effacement de la dette », a ajouté Mme Merkel dans le quotidien de Hambourg (nord).

Martin Schulz, qui fut le premier responsable européen reçu par le nouveau Premier ministre grec à Athènes jeudi, a également déclaré que les Allemands n'étaient pas les seuls à être sceptiques sur les développements actuels en Grèce, mais que toute l'Union européenne s'interrogeait. « Cela plaît peut-être à certains que l'on tape sur les Allemands mais c'est aussi de courte vue et ne fait rien avancer », a-t-il estimé.

Ouvrir les vannes pour ranimer l’économie

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Le nouveau gouvernement dominé par le parti de gauche radicale Syriza veut effacer une partie de la lourde dette publique du pays, et remettre à plat les accords passés avec ceux qui la détiennent (FMI, Banque centrale européenne, Etats européens).

Ces accords, en échange d’une aide globale de 240 milliards d’euros et de mesures de clémence financière prises à partir de 2010, fixent à Athènes des objectifs très contraignants, consistant à dégager chaque année un excédent budgétaire conséquent, et à faire contracter fortement sa dette, calculée en pourcentage du Produit intérieur brut, d’ici 2020.

Le nouveau Premier ministre Alexis Tsipras veut au contraire ouvrir les vannes pour ranimer une économie exsangue, en réembauchant des fonctionnaires et en soutenant le pouvoir d’achat des plus modestes.

Vendredi, le chef de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem s’était rendu à Athènes et les échanges avec Yanis Varoufakis devant la presse ont été glacials, le ministre néerlandais mettant en garde contre le non-respect des accords passés par la Grèce, qui ploie sous une dette supérieure à 300 milliards d’euros, représentant plus de 170% de son PIB.

Tout l’enjeu est maintenant de déterminer quelle est la marge réelle de négociation pour Athènes. La Grèce peut-elle obtenir davantage de temps pour rembourser, des échéances plus légères, ou carrément effacer une partie de son ardoise ? Autre question essentielle : combien de temps peut durer la négociation, alors que le pays semble être financièrement aux abois.

Dans cette partie de poker qui débute, le gouvernement grec sentira derrière lui la foule des manifestants du parti de , pendant espagnol de Syriza, qui étaient au moins 100.000 samedi dans les rues de Madrid pour dire leur volonté de changer les règles du jeu européen.

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