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Nature & environnement

EN IMAGES. 80% de la biodiversité de la Guyane reste à découvrir

Après les fonds marins durant l’été 2014, les scientifiques du Muséum d’histoire naturelle vont explorer les forêts reculées et quasi-inexplorées du massif de Mitaraka, à l’extrême sud du département.
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Massif du Mitaraka
Massif du Mitaraka
O.Pascal

EXPLORATION. La Guyane, quatrième étape du programme naturaliste «la planète revisitée ». Après Vanuatu, le Mozambique et Madagascar, et la Papouasie-Nouvelle Guinée, le programme du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) explore la Guyane sur le principe de l’inventaire systématique des espèces. Pendant près de 3 semaines à partir de février, 50 scientifiques vont explorer toutes les strates de la forêt - du sol à la canopée - couvrant le massif de Mitaraka, à la frontière brésilienne. 

Bande annonce de l'expédition par le Muséum d'histoire naturelle. 

"Cette région a fait consensus auprès des naturalistes parce qu’elle est inaccessible par voies terrestres et fluviales et a donc été peu explorée, explique Olivier Pascal, responsable du projet biodiversité à Pro Natura International, association partenaire du MNHN. Située sur la ligne de partage des eaux entre nord et sud, cette partie de la chaîne des monts Tumuc-Humac est soupçonnée receler de nombreuses espèces endémiques inconnues de la science". Ce sont les insectes qui sont en priorité ciblés et la société entomologique Antilles-Guyane qui fournit la moitié du contingent scientifique espère de nombreuses découvertes. Cette société possède en effet dans ses collections 18 000 espèces d’insectes seulement alors qu’on estime que la forêt guyanaise en recèle au moins 100 000. Mais des prélèvements vont également être procédés sur la flore, sur les champignons, les vers de terre, les amphibiens, les serpents et les poissons d’eau douce.

Un pont aérien!

Fin janvier, des militaires français ont défriché une aire d’atterrissage pour les hélicoptères chargés d’apporter 5 tonnes de matériel depuis la commune de Maripasoula. Des chemins d’accès ont également été tracés dans la jungle pour accéder aux différentes placettes de prélèvements. Les chercheurs devront affronter la saison des pluies qui est la plus propice pour l’émergence des insectes.

ALLUVIONS. C’est en revanche la saison sèche qui a été choisie pour explorer le plateau continental guyanais en août 2014 : "la côte est en effet sous le panache des alluvions charriées par l’Amazone, expose Philippe Bouchet, Professeur au MNHN. Aussi, les eaux sont-elles moins turbides à la saison sèche quand le débit du fleuve est plus faible". Malgré tout, 95% du temps, les plongeurs se sont enfoncés dans des flots où la visibilité était inférieure à 30cm. Les chalutages de boues ont également permis de remonter à la surface des espèces nouvelles ou inconnues dans ces eaux.

Au total, les chercheurs espèrent passer de 20 espèces d’échinodermes (étoiles de mer, oursins, holothuries) recensées à 115, de 57 crustacés à 180 et de 366 mollusques à 500. "L’expédition a permis de faire un point zéro de la biodiversité marines de cette région, valable de l’embouchure de l’Amazone au nord du Venezuela" se réjouit Philippe Bouchet. Cet état des lieux avait à l’origine été demandé par les élus guyanais alors que des projets d’exploitation pétrolière étaient envisagés dans ces eaux. Les gisements se sont depuis avérés inexistants, mais le projet scientifique est resté.

Ces spécimens sont aujourd’hui triés, analysés et décrits loin des eaux tropicales, dans un laboratoire de l’Université de Clermont-Ferrand, à Besse en Chandesse en plein Massif Central.

 

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