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Croissance, déficit : Bruxelles conforte le scénario de la France

La Commission européenne dévoile ses nouvelles prévisions économiques jeudi matin. Elle table sur une croissance de 1 % cette année, avec un déficit de 4,1 % de PIB. C’est le scénario de Bercy.

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La Commission européenne table désormais sur une progression du PIB français de 1 % en 2015 puis de 1,8 % en 2016.

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 4 févr. 2015 à 19:38

Bruxelles prend acte de l’embellie de la conjoncture. La Commission européenne a relevé, ce jeudi matin, ses prévisions de croissance pour la France. Elle table, comme nous l'indiquions dès mercredi soir, sur une progression du PIB de 1 % cette année puis de 1,8 % en 2016. C’est bien mieux que ce à quoi elle s’attendait en novembre dans ses prévisions économiques d’automne, à savoir 0,7 % et 1,5 % respectivement.

Publiés à l’heure même où François Hollande a commencé sa conférence de presse, ces nouveaux chiffres de la Commission sont une bonne nouvelle pour le gouvernement. Après 0,4 % en 2014, ce dernier anticipe une croissance de 1 % en 2015 et 1,7 % en 2016. Paris voit donc son scénario conforté par Bruxelles, profitant – comme ses voisins — de la dépréciation de la monnaie unique, de la forte chute du cours du pétrole ou encore du dynamisme de l’économie américaine.

Déficit en repli à 4,1 %

Une meilleure croissance entraînant mécaniquement de meilleures rentrées fiscales, la prévision de déficit pour 2015 s’en trouve également améliorée. Alors que Bruxelles craignait en novembre de voir le déficit s’aggraver pour atteindre 4,5 % du PIB, la Commission anticipe désormais un repli à 4,1 %, après 4,3 % en 2014. Là aussi, c’est une bonne nouvelle pour le gouvernement qui voit sa trajectoire d’assainissement des finances publiques confortée. Paris table, en effet, aussi, sur un déficit de 4,1 % cette année, après 4,4 % en 2014.

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La Commission prend acte d’une meilleure exécution budgétaire (pour l’Etat) l’an dernier, de l’amélioration de la conjoncture et a aussi intégré le plan de 3,6 milliards d’euros annoncé in extremis par Paris pour échapper à un veto sur son projet de budget 2015. Un plan que ses services n’avaient pas eu le temps de prendre en compte dans les prévisions de novembre.

La fin du sursis approche

Au-delà, Bruxelles ne voit pas, à ce stade, le déficit revenir à 3,6 % du PIB en 2016, comme le prévoit Paris. Mais Bruxelles raisonne à politique inchangée alors que Paris prévoit de l’ordre de 15 milliards d’économies en 2016. C’est aussi pour cela (elle n’intègre pas l’effet récessif des économies) que Bruxelles est bien plus optimiste pour la croissance de 2016 que le consensus des économistes (1,3 %).

Au final, Paris franchit donc sans difficulté une nouvelle étape dans son long bras de fer avec la Commission autour du projet de budget 2015. La fin du sursis approche, la Commission européenne devant, sauf changement d’agenda, publier sa nouvelle recommandation pour la France le vendredi 27 février, en même temps que son analyse des déséquilibres macroéconomiques. A Paris, on affiche sa sérénité, persuadé que les efforts entrepris en 2014 et 2015 sont suffisants pour respecter a minima les engagements européens.

Reste qu’un petit écart perdure encore entre Bercy et la Commission sur le calcul de l’ajustement « structurel » (hors effet de la conjoncture). S’il n’est donc pas exclu que Bruxelles demande un petit effort supplémentaire à la France, le récent assouplissement des règles du Pacte de stabilité devrait lui permettre d’obtenir un nouveau délai et d’échapper à une sanction. Sans compter que Bruxelles a désormais les yeux bien plus braqués sur la Grèce.

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