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Rafale en Egypte : accord entre Paris et Le Caire

Le Caire, qui a baissé ses prétentions, veut acheter 24 Rafale et une frégate pour 5 milliards, armement inclus. Bercy a accepté de garantir, via la Coface, la moitié de la somme hors acompte. Le Crédit Agricole sera probablement tête de file du pool bancaire.

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Compte tenu de leurs moyens limités, les Egyptiens ont réduit leurs demandes, sur le volet missiles et la garantie demandée à l’Etat français.

Par Alain Ruello

Publié le 6 févr. 2015 à 19:32

Même si la prudence reste de mise, le Rafale se rapproche de plus en plus des Pyramides, et de son premier contrat à l’export. Intervenant dimanche lors du Grand Rendez-vous I-Télé/Le Monde/Europe1, Jean-Yves Le Drian l’a concédé. « Il y a des discussions [avec l’Egypte, NDLR], elles sont bien avancées. Mais elles ne sont pas conclues, a déclaré le ministre de la défense. Je prends beaucoup de précautions (...) j’espère que ça se fera. » 

La veille, c’est Eric Trappier, le PDG de Dassault qui a laissé entendre que le Saint Graal était proche. « Quand la température monte, je reste très prudent. Je peux juste dire que nous sommes proches de réussir le premier contrat export du Rafale. Nous avons plusieurs prospects au Moyen-Orient qui sont très actifs. En Egypte, il reste encore plusieurs étapes à franchir. Nous menons un travail de fond avec l’Inde dans un dossier très complexe en termes de montage industriel », a-t-il déclaré au « Figaro ». Etant donné le mutisme habituel de l’avionneur quand il s’agit d’évoquer les campagnes commerciales de son avion de combat, on mesure l’importance des propos.

L’optimisme ambiant n’est pas surjoué puisque Paris et Le Caire ont conclu un accord de principe pour le financement de contrats portant sur 24 Rafale et une frégate multi-mission Fremm fabriquée par DCNS, selon nos informations. En tout, les Egyptiens devront débourser 5 milliards d’euros environ, une somme très importante compte tenu des finances très tendues du pays. Mais Paris a accepté de garantir une grosse partie du crédit bancaire qui permettra de la régler.

Quand elle est arrivée il y a une semaine, la délégation égyptienne campait pourtant sur ses positions : 24 Rafale, 2 frégates et un lot très importants de missiles. Outre la facture de ces emplettes - environ 7,6 milliards d’euros - c’est le financement qui bloquait. Le Caire demandait aux Français de garantir près de 90 % de la somme hors acompte. Impossible vu de Bercy.

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Le Caire revoit ses ambitions à la baisse

Les lignes semblent avoir bougé à partir de mardi. Conscients de leurs faibles moyens, les Egyptiens ont finalement revu à la baisse leurs prétentions. Le nombre de Rafale devrait rester identique, mais il n’y aura plus qu’une frégate. Surtout, le nombre de missiles a été considérablement réduit, ce qui permet in fine d’abaisser de 2,6 milliards la facture de départ.

Point très important enfin, les Egyptiens ont accepté que Paris, via la Coface, ne garantisse « que » la moitié des 5 milliards en jeu, hors acompte (15 % en général sur les gros contrats d’armement). En clair, Le Caire va devoir mettre plus de sa poche.

Pour conclure, il faut encore franchir quelques obstacles. Le Caire va maintenant devoir négocier un crédit auprès d’un pool de banques. Le Crédit Agricole, seul grande banque française encore présente en Egypte, en sera probablement la tête de file, accompagnée de BNPParibas et de la Société Générale. Le trio essayera probablement de diluer son risque en faisant appel à d’autres établissements financiers, arabes notamment.

La rédaction de la convention de financement devrait prendre deux ou trois semaines si bien sûr aucun obstacle dirimant n’apparaît. Cette étape franchie, le versement de l’acompte pourra alors intervenir. C’est à ce moment là, c’est à dire quand Dassault aura touché son premier chèque, et seulement à ce moment là, que le Rafale pourra revendiquer sa première référence à l’export. Encore un peu de patience...

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