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EnquêtePolitique

L’OPA du Front National sur l’écologie ? Une mascarade

Le Front National tente de se reverdir par une opération com’ bien huilée, avec le lancement du Collectif Nouvelle Ecologie. Mais, du nucléaire au climat en passant par la voiture, un examen des positions du parti montre la vacuité de son positionnement « écologique ». Enquête sur une imposture.

L’année 2015 semble repartir sur les mêmes bases que la précédente. Alors que, dimanche 8 février, le Front National pourrait remporter l’élection législative dans le Doubs, le parti de Marine Le Pen a déjà défrayé la chronique dans les médias, avec Steeve Briois, récompensé du prix Trombinoscope d’« élu local de l’année ». Un choix polémique justifié par « la propulsion visible du Front National non plus seulement dans le débat politique mais sur le plan électoral » selon le jury de journalistes.

Or, si l’année 2014 a été marquée par les résultats électoraux à la hausse du Front National – de la conquête d’une dizaine de villes à son entrée au Sénat, en passant par son arrivée en tête aux élections européennes (schéma qui pourrait par ailleurs se reproduire lors des prochaines élections, départementales, en mars prochain) – elle l’aura aussi été par le traitement médiatique favorable au parti d’extrême-droite, comme Reporterre l’avait déjà analysé ici et là. A ce jeu, la couverture de la soi-disante mue écologique du FN fin 2014 confirme la tendance : le FN a réussi son dernier grand coup de com’ de l’année.

- Capture d’écran -

« Le Front national se met au vert », « Ecologie : le Front national se met au recyclage », etc. Du Figaro à Libération, les principaux titres ont évoqué le lancement, le 9 décembre dernier, du collectif « Nouvelle écologie », quatrième cercle de réflexion thématique initié par le Rassemblement Bleu Marine. Parfois avec dérision, comme dans une chronique de France Inter, parfois beaucoup moins, comme avec le journal patronal L’Opinion.

« C’est la force de sa stratégie : elle brouille les cartes, et une fois de plus, elle reste au centre du jeu médiatique », constate Erwan Lecoeur, sociologue spécialiste du Front National. Seul The Guardian, outre-manche, a dans sa relation des faits rapporté les critiques émises par les écologistes à l’encontre de cette entreprise de récupération.

En fait, comme l’avoue Philippe Murer, président de ce nouveau collectif et interrogé par Reporterre, « les journalistes ont raconté n’importe quoi sur ce que l’on faisait ». Alors, le Front National porterait-il des revendications écologistes ? Reporterre est entré dans la boîte noire d’un discours frontiste maquillé de vert.

- Philippe Murer (capture d’écran) -

Un phénomène pas vraiment nouveau

L’intérêt du Front national pour ces sujets participe de la stratégie de dédiabolisation du parti d’extrême-droite : « L’écologie va lui apporter une image adoucie, car en tant que valeur, c’est une notion qui fait consensus au sein de la population. Pour gagner 2017, Marine Le Pen a besoin d’un apport supplémentaire. Et elle se dit que l’écologie va lui donner un capital sympathie en tant que personne qui aime la nature et les petits oiseaux », poursuit Erwan Lecoeur.

La récupération, par ce mouvement politique, d’une pensée dite écologiste n’est pas récente. L’historien Stéphane François rappelle, dans Les Inrockuptibles, que « l’écologie apparaît dans des programmes du FN au début des années 1990, dans une optique identitaire, sous l’impulsion de Bruno Mégret ». Celui-ci déclarait même en novembre 1996, lors d’un colloque à Lyon, que « le Front National est le seul mouvement authentiquement écologiste de France ».

Plus récemment, le passage au bureau national du Front national de Laurent Ozon a poursuivi la construction de cette nationale-écologie. Un terme que refuse Philippe Murer : « L’étiquette me dérange. C’est trop réducteur et ne dit rien sur la réflexion qui est menée ». Une pensée construite sur l’idée d’un ordre naturel qui justifie le repli sur soi : « C’est un dérivé de la deep ecology. Le sentiment écologique se résume à l’idée de puissance et d’âge d’or de la nature : sa conservation nécessiterait alors un retour aux racines d’antan », analyse Erwan Lecoeur.

C’est ce qui peut expliquer, par ailleurs, les tentatives d’infiltration de groupuscules d’extrême-droite au sein des luttes écologistes, au motif de la défense d’une « identité » : « Pour cette famille politique, la société fonctionne comme un organisme vivant. Elle a ses règles immuables, comme les règles de la nature. Si vous introduisez trop d’immigrés ou que vous autorisez les couples homosexuels, pense-t-elle, vous introduisez du désordre. Il y a des différences d’espèce dans le règne des humains comme dans le règne des animaux », expliquait alors le politologue Jean-Yves Camus à Reporterre.

L’écologie, loin d’être une priorité

Si l’appropriation de ces enjeux n’est donc pas nouvelle, l’écologie reste pourtant un sujet particulièrement dévalorisé au Front National. En 2012, elle reste au second plan dans le programme présidentiel de Marine Le Pen, dépourvu de cohérence et de chiffres en la matière. La donne a-t-elle changé depuis ?

Un petit tour sur le site internet du Front National laisse à penser le contraire. Difficile d’y trouver trace de préoccupation écologiste. Dans la rubrique Actualités, on cherche du côté des mots-clés, à droite, où la liste fait apparaître les cinquante « les plus utilisés ». On y retrouve les principaux thèmes du débat politique – « Justice », « Santé », « Emploi », « Fiscalité », etc. – aux côtés des grands classiques du discours d’extrême-droite – « Immigration », « Insécurité », « Mariage homosexuel », « Fondamentalisme », etc. – auxquels s’ajoutent aussi certaines références plus orientées, telles que « Halal », « Roms », « Islam radical » ou « Algérie ». Mais ni « Ecologie », ni « Environnement », ni « Réchauffement climatique ».

- Les mots clefs les plus utilisés sur le site du Front National -

Pourtant, le mot-clé « Ecologie » existe bel et bien, et une page lui est entièrement dédiée. Elle recense tous les communiqués fléchés sur ce thème. Depuis le lancement du collectif il y a deux mois, le parti a publié trois communiqués étiquetés « écologie ». C’est maigre. Mais c’est toutefois une nette amélioration.

Avant le 9 décembre 2014 ? Il faut remonter au 25 novembre 2014, et un communiqué de presse de Wallerand de Saint-Just, secrétaire de la Fédération parisienne du FN. Tout est dans le titre : « Non à l’utilisation de l’écologie par Anne Hidalgo comme arme de destruction massive de l’économie et de la vie parisienne ». Si l’on passe outre l’interview à BFM TV de Florian Philippot en date du 31 octobre – dans laquelle ce dernier développe les positions du FN sur des dossiers d’actualité écologique : arrêter l’écotaxe, poursuivre le nucléaire et remettre sur pied le projet de barrage de Sivens… – le communiqué précédant date… du 12 septembre 2013. Et cette fois, c’est Marine Le Pen qui s’exprime, évoquant une « secte Verte » qui ferait régner sa loi dans le combat contre la pollution au détriment du pouvoir d’achat des Français...

Cinq communiqués sur l’écologie en dix-huit mois alors que le parti publie près de dix textes chaque jour. C’est peu. Et rien sur le climat, rien sur la biodiversité, rien sur les derniers sujets à l’agenda politique, tels que le plan Ecophyto sur les pesticides ou la loi sur les ondes électromagnétiques. Et ni le communiqué de presse de Steeve Briois sur les aéroports fantômes, ni celui de Florian Philippot sur les concessions autoroutières, par exemple, n’évoquent l’enjeu environnemental de ces infrastructures…

Une obsession : l’automobile

En fait, l’écologie au FN semble se réduire à l’enjeu automobile. Dans le dernier communiqué publié, qui se veut une réaction à la feuille de route sur l’écologie présentée mercredi par le Gouvernement, Philippe Murer se concentre exclusivement sur la critique des mesures favorables à la voiture électrique – développant un long plaidoyer pour la voiture à hydrogène. Mais pas un mot sur la COP 21 et la fin des aides à l’export pour les projets liés au charbon.

L’avant-dernier communiqué pourfend, lui, la politique de la mairie de Paris à l’égard des automobilistes. Dans une déclaration intitulée « Pic de pollution à Paris, l’écologie comme paravent de l’incompétence municipale », Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, appelle à une « augmentation significative du nombre des de [sic] places de stationnements, permettant ainsi aux résidents de se garer facilement, sans tourner des heures, et donc polluer pendant des heures… ». Car oui, c’est bien « en fluidifiant le trafic et le stationnement que l’on luttera efficacement contre la pollution ».

Schizophrénie ou ineptie ? Si le FN entend lutter contre la pollution au nom de l’écologie, il s’insurge dans le même temps contre les mesures politiques prises à l’encontre du diesel, considérées comme punitives et vécues comme une entrave au pouvoir des automobilistes. Ainsi, le 8 décembre dernier, la Fédération du FN de Paris publiait un communiqué à la suite des annonces d’Anne Hidalgo sur le sujet : « La situation ne faisant qu’empirer malgré tout, nous affirmons que c’est la guerre dogmatiquement faite à l’automobile depuis des années qui aggrave la pollution parisienne ».

Non seulement, l’écologie est un sujet quasiment absent du logiciel politique du parti. Mais de surcroît, à l’image de cet intérêt monomaniaque qu’il porte à la voiture, les rares fois où l’écologie mobilise une prise de position au Front national, celles-ci sont clairement anti-écologistes.

De quelle écologie parle-t-on ?

Mais alors, comment parler d’écologie après tant de virulence à l’égard des écologistes ? Le Front National a trouvé la recette : vider le concept de sa substance théorique, invoquer la désidéologisation de ces problématiques et surtout dénoncer la « dictature » des partis politiques traditionnels. Ainsi, lorsqu’Eric Richermoz, secrétaire général du nouveau collectif, annonce « la fin du monopole insolent d’EELV et de la gauche sur l’écologie » lors de la conférence de presse du 9 décembre 2014 (visionnable ici, à 29’27), un tonnerre d’applaudissements se déclenche dans la salle, remplie d’une bonne centaine de personnes, visiblement pas tous journalistes…

- Éric Richermoz et Philippe Murer au lancement du Collectif Nouvelle Écologie. Capture d’écran -

On prétend devenir plus écologiste que les écologistes, en dénigrant leur « vernis écologique » pour mieux promouvoir une « écologie nouvelle ». « Une écologie de bon sens, qui ne tombe pas dans les travers de l’écologisme politique actuel, une écologie réaliste, basée sur un travail rigoureux et sans a priori idéologique », détaille l’étudiant en master de finance à l’IESEG.

Le Front National élabore ainsi son discours sur l’écologie, promouvant la transition énergétique, glosant sur l’obsolescence programmée, dénonçant le court-termisme, prônant la relocalisation et les circuits-courts, s’opposant aux projets de la ferme-usine des Mille vaches ou de Notre-Dame-des-Landes.

A l’issue de son discours d’inauguration du collectif (consultable ici), Marine Le Pen répond même à quelques journalistes en dénonçant la pollution visuelle et ces « entrées de ville complètement défigurées par la multiplication des panneaux publicitaires ». Et lorsqu’un journaliste lui demande si l’environnement peut être une priorité au même titre que l’emploi ou l’immigration dans le programme du FN, elle disserte habilement sur la transversalité de l’écologie.

-  Ecouter l’extrait des propos de Marine Le Pen :

Problème ? Les professions de foi camouflent de profondes contradictions. Le discours ne résiste en réalité pas à l’épreuve de la cohérence. Sur les principaux champs de l’écologie politique, les positions défendues trahissent d’irréconciliables paradoxes que soulignent le tableau ci-dessous, non-exhaustif :

Un autre thème important n’a pas été évoqué lors de cette présentation programmatique : l’agriculture. Officiellement, le parti se présente comme un défenseur des petits paysans face à l’agriculture intensive. « L’agriculture de conservation est une bonne piste », assure Philippe Murer, qui raconte mettre du savon de Marseille dans son jardin pour tuer les pucerons. « C’est cent fois moins cher ».

Pourtant, le Front National a soutenu avec force les bonnets rouges. Et ne se cache pas sur l’écotaxe : « Nous sommes absolument contre. C’est une aberration sociale qui fait détester l’écologie. Il faut arrêter les taxes qui tapent sur les petits. En ce sens, les manifestations des bonnets rouges ne sont pas étonnantes, et nous comprenons la détresse de ces agriculteurs victimes du système », nous confiait ainsi Eric Richermoz.

Autre sujet d’antagonisme : le climat. Le FN s’est longtemps caractérisé par des positions climato-sceptiques. Ainsi, en 2010, Jean-Marie Le Pen organisait-il un colloque intitulé « Le réchauffement climatique, mythe ou réalité » au cours duquel fut dénoncé la « manipulation [du] prétendu réchauffement climatique ».

Marine Le Pen cherche aujourd’hui à se distancier de cet héritage. Mais si elle reconnaît officiellement l’enjeu du dérèglement climatique, elle n’a pas résolu pour autant la question du plan d’action pour y faire face. Ses responsables politiques dénoncent surtout l’inefficacité des outils internationaux : « Regardez la conférence de Lima, qui est un nouvel échec. Regardez le protocole de Kyoto, qui n’a jamais marché… Le supranational n’apporte aucun résultat, le vrai levier d’action, c’est la nation », affirme Philippe Murer.

Comment mettre en place une politique commune de lutte contre le changement climatique, alors que ses conséquences ne connaissent pas de frontières ? « Par une coopération entre Etats », nous répond Florian Philippot. Mais le sujet est visiblement sensible. Alors que l’on insiste en interrogeant la possibilité de mener une politique globale en la matière tout en se retirant de l’Union Européenne et de toute construction collective, un militant nous interpelle brusquement dans la salle de la conférence de presse :

-  Ecouter Michel Bogé :

L’homme, Michel Bogé, est un ancien membre de Nature et Progrès – dont il est parti à cause des « gauchistes » - et gérant-fondateur de La Boutique de l’écologie, à Paris. Il se présente comme un spécialiste de l’agriculture biologique, pratiquant une « écologie spiritualiste ». Au fil de la discussion, il se révèle toutefois beaucoup moins expert sur la question du changement climatique :

-  Ecouter Michel Bogé :

Dans les faits ?

Ne pas répondre à la question au motif que l’on ne connaît pas le dossier : c’est une autre parade dont le FN s’est fait spécialiste. Ainsi de Florian Philippot, lorsqu’on l’interroge sur le projet de Center Parc à Roybon :

-  Ecouter Florian Philippot sur le Center Parc de Roybon :

Des votes systématiquement anti-écolos

Sur le terrain, ses élus ont pourtant plusieurs fois manifesté leur soutien au projet. Après avoir manifesté, aux côtés du Parti Socialiste - qui, à l’occasion, n’a pas rechigné à défiler avec les élus d’extrême-droite -, le dimanche 7 décembre, tel que l’indique le site officiel de la Fédération FN d’Isère –, le Front National a ainsi voté le vœu de soutien au Center Parc de Roybon lors de la délibération du Conseil Régional de Rhône-Alpes, le vendredi 12 décembre. Finalement rejeté, ce texte déposé par le groupe de l’Union de la droite et du Centre a obtenu l’adhésion totale des quinze conseillers régionaux FN.

Ce cas est loin d’être isolé. En réalité, malgré le mot d’ordre de l’« écologie pragmatique », les élus FN multiplient les votes à l’encontre de toute écologie concrète, dans toutes les institutions dans lesquelles ils siègent.

A Strasbourg, les trois députés européens du FN avaient ainsi voté contre l’interdiction du chalutage en eaux profondes, en décembre 2013. Et en décembre 2014, les eurodéputés frontistes, désormais au nombre de vingt-quatre, ont participé à l’acceptation d’un texte de la Commission européenne en faveur des sables bitumineux.

A l’assemblée nationale, les deux députés FN se sont fait remarquer par leur silence au moment des débats sur la loi de transition énergétique : « Ils n’ont pris la parole ni en plénière, ni lors des travaux de la commission spéciale, alors que Gilbert Collard en était membre », souligne Denis Baupin, député EELV. Il rappelle au passage les deux seuls amendements déposés par le FN sur la loi : l’un pour supprimer le facteur 4 sur les gaz à effet de serre (c’est-à-dire la division par 4 des émissions du pays d’ici 2050), l’autre pour supprimer l’objectif de réduction de 50 % du nucléaire...

Par ailleurs, Bastamag avait recensé au printemps de nombreuses contradictions au sein des conseils régionaux, où les élus Front National ont pu s’exprimer contre les transports collectifs ou des programmes forestiers tout en faisant des propositions en vue de nouvelles voies de circulation.

Comment justifie-t-on un tel décalage en interne ? Par le fait que l’écologie ne saurait être une contrainte pour les citoyens : « Il nous faut proposer une écologie qui rime avec emploi et innovation, plutôt qu’avec appauvrissement et punition », explique Eric Richermoz.

"Quand vous marchez, vous écrasez des fourmis"

Une écologie adepte du nucléaire, pleine de voitures circulant au milieu de grands projets inutiles et imposés : voilà l’écologie du Front National, une écologie pra-gma-ti-que. « Quand vous marchez, vous écrasez des fourmis. C’est triste, et il faut essayer de ne pas détruire l’environnement, mais c’est inévitable. Il faut être raisonnable et trouver un juste milieu », assure Philippe Murer.

Mais l’écologie est surtout un outil au service de son combat nationaliste. La préoccupation pour le bien-être animal ? Clairement affichée dans le projet de Marine Le Pen, il est un alibi au discours islamophobe. Le prétexte de lutte contre la souffrance animale dans le rituel d’abattage halal n’est qu’un atout supplémentaire au discours de stigmatisation des musulmans.

Et l’attachement à la transition énergétique ? Un argument pour marteler une fois encore la nécessaire sortie de l’Euro et la souveraineté nationale. Avec son livre publié chez Fayard en avril dernier – La Transition énergétique. Une énergie moins chère, un million d’emplois créés – Philippe Murer défend un programme d’investissement de 1.500 milliards d’euros sur vingt ans pour réussir la transition vers les énergies renouvelables, transition qui doit permettre de réaliser dans le même temps 65 milliards par an d’économies.

- Logo du Collectif Nouvelle Ecologie. Capture d’écran sur le site -

Et comment trouver cet argent ? En reprenant la main sur la banque centrale et sur notre monnaie. Pour Philippe Murer, le Front national serait le seul parti à pouvoir réussir la transition énergétique en France. Et le moyen d’y parvenir, c’est le protectionnisme et la sortie des traités européens. Ce qui donne, dans la bouche de Marine Le Pen : « Quand on est mondialiste, on ne peut pas être sérieusement écologiste ». C’est le patriotisme écologique : « Quand on est écolo, on est patriote et quand on est patriote, on est écolo ! » renchérit Eric Richermoz.

On pourrait voir, dans ce greenwashing soudain du FN, une nouvelle preuve que l’enjeu écologique est désormais un objet politique reconnu. Mais, la démarche traduit aussi les risques qui menacent une pensée de l’écologie politique qui n’a pas encore verrouillé auprès du grand public son positionnement et ses grands combats. Conséquence ? Les discours sur l’écologie dépolitisée profitent à ceux qui, à l’image de Michel Bogé, vous expliquent que l’on peut « être écolo de l’extrême-gauche à l’extrême-droite ».

Le Front National n’a d’écologie que le nom qu’il prête à sa démarche, mais l’imposture pourrait entretenir la confusion. C’est désormais un long travail de veille et de déconstruction qu’il faut poursuivre pour rappeler combien l’écologie au Front national n’est qu’un oxymore politique.

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