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Danemark / Terrorisme

Le Danemark et la France, bassins de recrutement des jihadistes

Au Danemark, la chasse à l'homme après les deux attaques à Copenhague s'est conclue ce dimanche à l'aube quand la police danoise a abattu l'auteur présumé des deux fusillades. Deux fusillades, deux cibles, qui rappellent les événements tragiques du mois dernier à Paris. Comme la France, le Danemark est en Europe un bassin important de recrutement des jihadistes.

La police scientifique sur le lieu de l'attentat, le centre culturel Krudttønden. Copenhague, le 15 février 2015.
La police scientifique sur le lieu de l'attentat, le centre culturel Krudttønden. Copenhague, le 15 février 2015. REUTERS/Liselotte Sabroe/Scanpix Denmark
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Dans l'absolu, c'est la France qui, de tous les pays européens, a le plus gros contingent de combattants au sein des groupes jihadistes. Ils seraient 400 en ce moment. Une estimation fournie par le gouvernement. Mais l'exécutif estime aussi que près de 200 autres sont déjà revenus des zones de combat. Au total donc, près de 600 Français sont ou ont été en Syrie et en Irak. La France devance le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Mais si on rapporte ces chiffres à la population des pays, le classement change quelque peu. La France devient alors troisième, devancée par la Belgique et le Danemark. Selon les services de renseignement du pays, un peu plus de 100 Danois seraient partis combattre, soit 17 personnes par million d'habitants. Une proportion ramenée à 11 en France.

Le Danemark avait conscience de la menace

Les services de police en Scandinavie avaient conscience d'une menace depuis l'affaire des caricatures du prophète Mahomet. En septembre 2005, le quotidien Jyllands-Posten avait publié douze dessins qui avaient suscité une très vive réaction de la part des musulmans. Au Danemark tout d'abord, où plusieurs milliers de personnes avaient manifesté pour dénoncer ces caricatures. Un jeune homme avait été arrêté pour avoir proféré des menaces de mort à l'encontre de deux dessinateurs. De très nombreuses manifestations anti-danoises avaient également eu lieu dans les pays musulmans. Les talibans pakistanais avaient mis à prix la tête des dessinateurs, certains vivants depuis sous protection policière.

La conscience de cette menace s'est aussi manifestée le 11 janvier dernier. La chef du gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt était présente à Paris dans la manifestation organisée à la suite des attentats menés par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly.

L’accent sur la prévention

Le gouvernement danois a mis en place une politique antiterroriste, dont une partie repose sur l'activité des services de police et de renseignement, comme dans tous les pays européens, avec le suivi des personnes considérées comme les plus dangereuses.

Mais la politique danoise se distingue en ayant été l'une des premières à mettre l'accent sur la prévention. Le Danemark offre par exemple une amnistie totale aux jihadistes repentis à condition qu'ils suivent un programme de réhabilitation. Les combattants sont alors aidés dans leur démarche visant à quitter les zones de combat. A leur retour dans le pays, ils se rendent à Aarhus, la deuxième ville du pays, où ils reçoivent des soins, un traitement post-traumatique et sont assistés dans la recherche d'un emploi ou la reprise de leurs études afin qu'ils retrouvent une place dans la société. Cette structure accompagne aussi les familles des combattants, les incite à garder le contact pour tenter de les faire revenir. Elle est régulièrement citée en exemple en Europe.

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