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Des drones programmables savent voler sans intervention humaine

Grâce à certaines options, des drones semi-professionnels comme le Phantom de DJI (photo) peuvent être programmées pour suivre une certaine trajectoire

Certains engins volants sont capables de suivre des trajectoires fixées par GPS, sans être pilotés. Mais la législation française encadre fortement cette utilisation.

Y a-t-il un pilote dans le drone? Les personnes qui se cachent derrière les vols suspects de ces appareils volants au-dessus de lieux sensibles sont difficiles à identifier. Pour les enquêteurs, la tâche peut se révéler d'autant plus ardue si le drone est programmé. Certains de ces engins peuvent en effet suivre un parcours défini, grâce à un dispositif GPS. Il peut ainsi aller d'un point A à un point B sans nécessairement pointer vers son propriétaire.

Cette fonction est accessible sur des drones vendus dans le commerce. DJI, un des leaders du marché des drones de loisirs, la propose pour des drones entre 1000 et 2000 dollars (entre 880 et 1700 euros). À l'aide d'une application sur iPad ou sur PC, un amateur peut déterminer jusqu'à seize points de vol dans un rayon d'un peu plus d'un kilomètre. L'opérateur du drone a alors les mains libres et peut surveiller le bon déroulement du vol. Ce dernier ne sera pas très long. Les drones programmables proposés par DJI ont une autonomie d'une vingtaine de minutes, ce qui ne permet pas des vadrouilles illimitées. D'éventuels utilisateurs malveillants peuvent néanmoins brouiller les pistes en faisant atterrir leurs drones loin de leur propre position.

Vols autonomes et vols automatiques

En France, plusieurs restrictions encadrent cette pratique. De façon générale, un amateur doit toujours avoir son drone à vue, ce qui limite la portée du vol à 300 mètres dans des zones entièrement dégagées. Dans des zones peuplées comme Paris, l'utilisation de drones est soumise à autorisations spéciales.

Il y a deux types de vols programmables, précise Emmanuel de Maistre, président de RedBird, une société spécialisée dans l'utilisation des drones professionnels: «Il faut distinguer les vols automatiques des vols autonomes. Pour les vols autonomes, on fixe un trajet, mais celui-ci n'est pas surveillé. C'est interdit en France et la réglementation américaine vient de s'y opposer, au détriment de ce qu'imaginait Amazon pour faire ses livraisons.» Sont donc autorisés les vols automatiques, qui sont surveillés par un opérateur. Mais pas n'importe quel opérateur: «Il s'agit d'une sorte de commandant de bord, qui doit disposer d'une formation importante pour pouvoir faire des vols hors vue.» Les amateurs sont exclus de ce champ. Si une seule et même personne a programmé les survols de la ville de Paris, «cela témoigne d'une certaine expérience», admet Emmanuel de Maistre.

La législation française concerne l'usage et non la vente des drones civils qui est libre. Le commerce de ces drones est clairement séparé de la vente d'appareils militaires. Face à l'explosion de la vente de drones, les magasins de modélismes avertissent de plus en plus les usagers. Les évènements de ces derniers jours devraient les rendre encore plus prudents. Une fiche de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), publiée au mois de décembre, précise les bons usages auprès des amateurs qui veulent s'essayer aux drones.

Une utilisation professionnelle

L'automatisation est en revanche très utile dans de nombreux usages professionnels. Une prise de vue stable et précise ne peut pas être opérée par un pilotage en direct. Dans des domaines industriels comme les travaux publics, la maintenance d'infrastructures ou l'agriculture de précision, ils servent à capturer des images précises. La prise d'images artistiques est aussi de meilleure qualité lorsqu'elle est faite depuis un drone à la trajectoire bien définie. Ces appareils professionnels, qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d'euros, sont aussi vendus librement. Mais cette vente s'accompagne bien souvent d'une formation.

Les entreprises comme RedBird utilisent des drones d'une autre taille que ceux qui sont suspectés d'avoir survolé la place de la Concorde. Les «ailes volantes», ces drones sans fuselage ni empennage peuvent faire jusqu'à 2 mètres d'envergure pour des utilisations industrielles et disposent d'une autonomie d'une à deux heures. On est loin des usages de loisirs, mais Emmanuel de Maistre craint que les évènements de cette semaine «donnent une mauvaise image des drones». Cette industrie, en croissance exponentielle, cherche à toucher de nouveaux clients.

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24 commentaires
  • 7143marin

    le

    Les capacités d'emport des drones sont en train de croître très rapidement. Si l'on peut déja leur faire déposer des colis, on pourra demain leur faire déposer des bombes ou autres engins meurtriers.
    Malgré les déclarations gouvernementales, je ne crois pas que celui qui sera animé de mauvaises intentions commencera par aller déclarer son drone en préfecture afin d'obtenir une autorisation de vol en bonne et due forme.
    Cette vulgarisation prévisible me paraît très inquiétante

  • Lucien Martin 73

    le

    Nous disposons de personnels entrainés
    au tir de précision. En militaires dignes
    ils attendent des ordres ? Qui commande en France ?
    savoyard73

  • dixneuf001

    le

    "C'est interdit en France..."
    La kalas aussi ...

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