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Afrostream se rêve en Netflix africain

TF1 a signé lundi 23 février un accord avec la start-up française Afrostream pour diffuser sur sa plate-forme de VOD une sélection de films « afro ». Le jeune entrepreneur Tonjé Bakang se projette déjà en leader du marché.

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Publié le 16 janvier 2015 à 18h03, modifié le 19 août 2019 à 13h45

Temps de Lecture 3 min.

Tonjè Bakang, fondateur d'Afrostream.

C’est l’histoire de l’alliance improbable entre la première chaîne française et la petite start-up d’un jeune Franco-Camerounais. MYTF1VOD, la plate-forme de vidéo à la demande, aura recours à Afrostream pour diffuser une sélection de films africains, afro-américains et afro-caribéens produits à travers le monde.

A la tête d’Afrostream, Tonjé Bakang, 34 ans, a la détermination de l’entrepreneur du Web qui se lance. « Je veux devenir la référence du contenu afro sur Internet au cours des cinq prochaines années », dit-il. Longtemps, ses amis souriaient quand il parlait de son projet qui devait révolutionner la consommation de produits culturels, sérieux ou d’« entertainment ». Au point que la France et l’Afrique semblaient trop étriquées pour ses ambitions: il voulait aussi cibler les « Afro » d’Europe et des Etats-Unis. La signature le 23 février d’un accord avec TF1 a fait taire les sceptiques.

Une rubrique « Afrostream » vient d’apparaître sur le site de la chaîne. La start-up, elle, fondée fin 2013, proposera à partir de mai 2015 son service de vidéo à la demande sur abonnement offrant un accès plus complet aux séries et films afro-américains, africains et caribéens. Pourquoi attendre aussi longtemps ? « Il m’a fallu plus d’une année pour rencontrer les distributeurs hollywoodiens, les producteurs africains et négocier les droits des films. Et aussi pour lever des fonds. J’étais inconnu dans le milieu mais en une année, j’ai montré qu’il y avait de l’intérêt pour mon projet en passant de 0 à 55 000 abonnés sur Facebook.»

En attendant le lancement de son propre service de VOD, Afrostream propose une sélection de Nollywood (Flower Girl, Mother of George…), des films à succès comme Bande de filles ou Think Like a Man.

Tonjé Bakang est né en France de parents camerounais, actifs tous deux dans la médecine. « Durant mon adolescence, je regardais les séries et émissions américaines. J’y voyais enfin des gens comme moi, qui faisaient des blagues similaires à celles de nos familles africaines. En France, la seule représentation de la diversité dans l’humour était Jamel Debbouze ».

Tonjè Bakang a donc décidé d’aller à la rencontre des talents de demain. Il prend des cours de théâtre pour apprendre à diriger des comédiens. On lui présente Fabrice Eboué, Thomas Ngijol ou Patson, qui jouaient à cette époque dans des cafés-théâtres. Ont suivi Amelle Chahbi, Claudia Tagbo, Noom Diawara, Comte de Bouderbala, Mathieu Madénian, Frédéric Chau. En 2005, Tonjé Bakang lance le Comic Street Show au Réservoir, à Paris, premier spectacle d’humour urbain. Le concept sera repris, avec succès, par le Jamel Comedy Club.

Deux ans plus tard, il monte « Couscous aux lardons » avec Farid Omri. La pièce fera le tour des salles françaises durant six ans, jusqu’à Bruxelles et Montréal. Le duo prendra ensuite en main les destinées du théâtre le Montorgueil, que Tonjè Bakang dirigera pendant trois ans avant de se lancer dans Afrostream.

« À 13 ans, je disais déjà à ma mère que je serai réalisateur ou producteur de films quand je serai grand », sourit-il. Tonjè Bakang ne doute de rien et veut faire d’Afrostream le leader dans son domaine. Pour l’instant, sa société, qui emploie une dizaine de personnes, produit une série animée, « Les Ways de Mimi », diffusée sur sa chaîne YouTube, lève des fonds pour accélérer son développement. « Je veux maîtriser l’ensemble de chaîne, dit-il, de la production à la distribution du contenu sur Afrostream ».

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La compétition sera rude. D’autres sociétés de streaming occupent déjà le marché, comme IrokoTV au Nigeria, qui a levé 21 millions de dollars et affiche plus d’un million d’abonnés payants en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. « Je vais y arriver en me developpant sur les marchés francophones », conclut Tonjè Bakang, toujours aussi confiant.

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