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L'exécutif face à l'urgence de trouver des économies

La France a trois mois pour réduire son déficit structurel ©Jean-Christophe MARMARA/ Le Figaro

VIDÉO - L'exécutif a assuré qu'il ne recourrait pas à l'arme fiscale, conformément à la promesse faite en novembre par François Hollande.

Le gouvernement va devoir rapidement faire preuve d'imagination. La France a trois mois pour réduire son déficit structurel (hors effet de la conjoncture) de 0,2 point de PIB supplémentaire, soit d'environ 4 milliards, comme le lui a demandé mercredi la Commission européenne. Comment va-t-elle trouver cette somme?

L'exécutif a, une nouvelle fois, assuré qu'il ne recourrait pas à l'arme fiscale, conformément à la promesse faite en novembre par François Hollande. «C'est très clair, il n'y aura pas de hausse d'impôts», a martelé jeudi Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, sur France 2. Mais «des économies seront faites dans tous les secteurs», a-t-il précisé, à l'exception du budget de la Défense, sanctuarisé. Elles seront précisées ces prochaines semaines. «Nous prendrons les décisions qu'il faut», avait indiqué la veille Manuel Valls, ce qui ne devrait pas présenter, selon lui, de «difficulté majeure».

De fait, même si ce montant est loin d'être anecdotique, il est largement possible de l'économiser sur les quelque 1200 milliards annuels dépensés par les administrations publiques. L'exécutif va sans doute contraindre les ministères à se serrer encore plus la ceinture, via des gels de crédits supplémentaires. Mais cette méthode pourrait rencontrer ses limites, car ceux-ci vont déjà devoir faire un effort additionnel cette année pour absorber le surcoût d'un milliard d'euros lié au renforcement de la lutte contre le terrorisme, au remboursement d'aides agricoles européennes ou au service civique. Sans parler du dérapage inévitable des opérations militaires à l'étranger.

Limiter l'effort à fournir

«Le compte n'y sera pas si le gouvernement se contente d'économies de bouts de chandelle: il faut de vraies mesures», souligne déjà Jean-François Ouvrard, directeur des études de Coe-Rexecode. Et ce même si cela implique un risque politique. Ce ne sont pas les pistes qui manquent. Bercy, qui a déjà lancé la préparation du budget 2016, n'a pas caché sa volonté de s'attaquer à la politique du logement, qui coûte 46 milliards par an, pour des résultats médiocres. Un récent rapport de l'IGF avance notamment des propositions pour réduire le coût des aides personnelles au logement (APL). La dégressivité des allocations chômage constitue une autre réponse régulièrement avancée par les économistes. Mais cette question, et Manuel Valls l'a rappelé jeudi, n'est pas du ressort du gouvernement mais des partenaires sociaux dans le cadre de leurs prochaines discussions sur la réforme des indemnisations, prévues au printemps 2016.

Mais l'exécutif pourrait aussi chercher des astuces pour limiter l'effort à fournir. Il pourrait ainsi, dans un contexte de taux bas, «mettre à jour ses hypothèses sur le coût de financement de la dette», souligne Ludovic Subran, chef économiste chez Euler-Hermes. Ou, après avoir présenté son programme de réformes, «défendre l'idée que la croissance potentielle française est plus élevée que ce qui était calculé jusqu'à présent. Or il suffit que cette dernière soit réévaluée de 0,4 point pour que l'effort structurel soit amélioré de 4 milliards», avance Xavier Timbeau, le directeur de l'OFCE. On peut aussi imaginer que Bercy cherche à accélérer encore la régularisation des comptes illégalement détenus à l'étranger, qui doit rapporter 2 milliards cette année.

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166 commentaires
  • Bob44

    le

    la France ? Record du monde absolu d'élus, 950 pour cent-mille. C'est là qu'il faut taper, les 3/4 ne servent strictement à rien.

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