Publicité

Management : le CAC 40 s'offre un coup de jeune

•Sur les six derniers mois, neuf groupes du CAC ont changé de dirigeant.•L'âge moyen d'un grand patron français baisse de plus de deux ans.

ECH21887112_1.jpg

Par Laurence Boisseau

Publié le 27 févr. 2015 à 01:01

Le CAC 40 s'offre un lifting. Au cours des six derniers mois, pas moins de neuf groupes composant l'indice vedette français ont changé de patrons, pour cause de départs à la retraite, décès brutaux ou divergences de vues avec le conseil. La physionomie du patronat et sa culture vont donc forcément évoluer, même si ce n'est qu'un début.

Les entreprises concernées ? Crédit Agricole, Danone, EDF, GDF Suez, Pernod Ricard, Safran, Sanofi, Total et Vivendi. Certains patrons ont déjà pris leurs fonctions comme Arnaud de Puyfontaine chez Vivendi, Alexandre Ricard chez Pernod Ricard, Emmanuel Faber, chez Danone, Jean-Bernard Lévy chez EDF. Mais aussi Philippe Petitcolin chez Safran ou encore Patrick Pouyanné chez Total. Olivier Brandicourt prendra ses fonctions en avril chez Sanofi. D'autres le feront un peu plus tard. Isabelle Kocher attendra 2016 pour prendre la suite de Gérard Mestrallet chez GDF Suez.

56,5 ans de moyenne d'âge

Ces nouveaux capitaines sont plus jeunes que leurs prédécesseurs. Avant ces changements, la moyenne d'âge d'un directeur général du CAC était de 59 ans. Elle est de 56,5 ans désormais. Dans certains groupes, c'est même un vrai coup de jeune. A quarante-deux ans, Alexandre Ricard, le petit-fils de l'inventeur du célèbre pastis marseillais qui vient de prendre ses fonctions, devient le plus jeune PDG du CAC 40. Il a succédé à Pierre Pringuet, qui avait atteint la limite d'âge à 65 ans. C'est un vrai changement de génération aussi à la tête de GDF Suez. Isabelle Kocher, propulsée numéro deux fin 2014, par Gérard Mestrallet, aura elle aussi moins de 50 ans quand elle le remplacera. Elle deviendra la première femme à diriger un groupe du CAC 40. Autre vrai rajeunissement, chez Danone, avec Emmanuel Faber, qui a cinquante ans et succédera à Frank Riboud, proche de soixante ans.

Publicité

Cette nouvelle génération va insuffler un nouvel élan au sein des directions. Ils vont vouloir constituer un comité exécutif à leur main, ce qui modifiera donc les équipes. Hasard du calendrier, chez GDF Suez, la future patronne n'aura pas à affronter les barons historiques, puisque, sur les cinq directeurs de branche actuels, quatre doivent prendre leur retraite prochainement, au plus tard d'ici à un an ou deux. Par ailleurs, Jean-François Cirelli est parti. Chez Danone, le départ récent de Bernard Hours, qui occupait aussi le poste de codirecteur général délégué aux côtés d'Emmanuel Faber, va modifier aussi les forces en présence.

D'autres changements sont à attendre dans le mode de management : la relation entre le directeur général et le conseil d'administration va évoluer automatiquement. Il y aura un autre modus vivendi dans la mesure où toutes ces personnes vont apprendre à travailler ensemble.

Faut-il alors s'attendre à un véritable changement de culture dans les groupes du CAC 40 ? En partie. « Hormis certains groupes où les grands corps de l'Etat sont importants, la formation des dirigeants n'est plus fondamentale. Ce qui importe beaucoup plus désormais qu'un diplôme, c'est l'expérience du candidat, son parcours », ajoute un expert en gouvernance, aussi chasseur de têtes. « Il y a une plus grande ouverture qu'avec l'ancienne génération. » Seuls Jean-Bernard Lévy (Polytechnique), Patrick Pouyanné et Isabelle Kocher (Mines) sont issus des grands corps de l'Etat. Chez Safran, un groupe où les polytechniciens et les ingénieurs des Mines sont nombreux, Philippe Petitcolin, licencié en mathématiques, passé par HEC pour enrichir son diplôme universitaire avec un MBA, a un profil atypique. Arnaud de Puyfontaine a été recruté chez Vivendi pour son expérience de l'édition. Chez Pernod Ricard, Alexandre Ricard est un membre de la famille fondatrice et actionnaire, certes. Il a été choisi aussi parce qu'il a réussi son parcours initiatique dans le groupe. Même chose pour Emmanuel Faber, qui a intégré Danone en 1997.

Enfin, « cette nouvelle génération donnera forcément un nouveau souffle à ces grands groupes parce qu'elle est de fait plus immergée que l'ancienne dans le numérique et dans les nouvelles technologies », explique un chasseur de têtes.

Laurence Boisseau

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité