Tué de quatre balles dans le dos à quelques mètres du Kremlin, Boris Nemtsov est le dernier opposant au régime à avoir été assassiné. Si ses meurtriers ne seront probablement jamais connus ni jugés, comme pour tant d’autres figures disparues, le drame laisse une fois de plus le constat d’un Vladimir Poutine souverain incontesté d’une Russie qui se rêve toujours plus grande.
Avant Boris Nemtsov, des oligarques souhaitant lutter financièrement avec le pouvoir, des avocats dénonçant les manipulations financières de Moscou ou encore des journalistes critiquant les manœuvres illégales du camp Poutine avaient aussi été supprimés.
Sergueï Magnitski est, par exemple, mort de manque de traitements au fond d’une geôle russe, Boris Berezovski a été retrouvé dans sa baignoire en Angleterre, le cou bizarrement enserré dans un morceau de tissu. D’autres, comme Stanislas Markelov, Anastassia Babourova et évidemment Anna Politkovskaïa ont eux été abattus en pleine rue, comme Boris Nemtsov.
Ancien vice-premier ministre et figure du mouvement démocrate, ce dernier était en pointe dans la contestation de la crise économique qui gangrène le plus grand pays de la planète. Grand acteur de la vague de privatisations à la fin de l’URSS, il figurait à l’époque dans l’esprit des dirigeants du pays et notamment Boris Eltsine comme leur possible successeur.
Boris Nemtsov était engagé pour les droits, l’égalité dans le pays, partisan d’un rapprochement avec l’Occident, et férocement engagé contre les conflits impérialistes qui ramènent au rêve d’une grande Russie. Autant de caractéristiques qui ne plaisent pas du tout du côté du Kremlin, engagé depuis une quinzaine d’années dans le maintien de l’immobilisme au sommet de l’État.
Originaire de Sotchi, Nemtsov avait farouchement combattu la fête pro-Poutine que sont devenus les Jeux Olympiques d’hiver organisés dans la ville en 2014. Il avait aussi renoncé à se présenter à la présidentielle contre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev.
Il ne reste désormais guère plus qu’Alexeï Navalny et l’ancien génie des échecs Garry Kasparov pour incarner un semblant d’opposition à Vladimir Poutine. Et encore : le premier est en ce moment enfermé dans les geôles du régime, quand le second tente de peser médiatiquement, après un exil forcé, choisi pour sauver sa vie.
Comme lui, l’opposition russe semble désormais condamnée à vivoter depuis l’étranger, si elle en a encore les moyens. De nombreux responsables de Solidarité, le mouvement de Navalny, Kasparov et du défunt Nemtsov ont choisi de quitter le pays, d’autres figures de l’opposition, comme l’oligarque Mikhaïl Kodorkovsky ou le milliardaire Prokhorov sont tombés en disgrâce et semblent avoir renoncé à leurs ambitions politiques.
Depuis son retour au pouvoir, après quatre ans dans la peau de premier ministre, Vladimir Poutine est décidé à museler l’opposition. Le leader du Front de gauche, Sergueï Ouldatsov a été envoyé en camp de travail pour “avoir préparé un coup d’État”, Evgueni Ourlachov, un autre opposant, est lui en attente de jugement, laissant un Kremlin tout-puissant gérer les affaires du pays à sa guise.
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