C'est une tradition. Chaque année, Warren Buffett, le multi-milliardaire à la tête du fonds d'investissement Berkshire Hathaway, donne quelques bons conseils dans sa lettre aux actionnaires. Il faut dire qu'il peut se le permettre, le fonds d'investissement a connu une performance boursière hors du commun. Il a fait 163 fois mieux que le S&P 500, calcule Les Echos.
Si on regarde le cours de l'action du fonds, on se rend aussi compte de l'incroyable performance de Berkshire. L'action principale (BRK/A) est passée de 290 dollars au début de l'année 1980 à plus de 220.000 dollars début mars 2015. La performance est comparable pour la seconde catégorie d'action (BRK/B) qui avait été fractionnée lors d'une opération au courant de l'année 2010.
Quelle est la recette miracle de celui qu'on surnomme "l'oracle d'Omaha"? Pas de grandes révélations, mais comme Warren Buffett approche des 85 ans, tout le monde se demande qui prendra la suite de "Papy Buffett". S'il reste évasif sur un nom précis, il en profite pour livrer quelques critères qui font un bon PDG. De quoi alimenter toutes les spéculations.
- Mon successeur aura besoin d’une force particulière. La capacité à combattre les ABC de la décennie du business. Ce sont l’arrogance, la bureaucratie et la complaisance. Quand ces trois cancers commencent à se développer, même les plus grandes entreprises peuvent s’écrouler. Les exemples pour le démontrer sont légion.
- Cela dit, pour ne pas entamer d’amitiés, je ne vais exhumer que des cas appartenant au passé lointain. Pendant leurs heures de gloire, General Motors, IBM, U.S. Steel se trouvaient au sommet de leur industrie. Cependant, le comportement destructeur, que je déplore ci-dessus, les a conduits dans des tréfonds que les dirigeants croyaient encore impossibles quelques temps avant leur chute. Leur santé financière passagère et leurs profits passés ne se sont révélé d’aucun secours.
- Choisir le bon PDG est très important et c’est un sujet qui demande beaucoup de temps au Conseil d’administration de Berkshire. La personnalité est cruciale. Un PDG de Berkshire doit être entièrement mu par l’intérêt de l’entreprise, et non pas par son propre intérêt. (J’utilise des pronoms masculins pour éviter les formules complexes, mais le genre ne doit jamais décider de qui sera PDG).
- Le conseil d’administration et moi pensons maintenant avoir trouvé la bonne personne pour me succéder en tant que PDG – un successeur prêt à prendre la relève le jour suivant ma mort ou celui ma retraite. Et cette personne fera du meilleur boulot que moi.
- Les prévisionnistes de marché rempliront vos oreilles, mais pas votre porte-monnaie.
- Dans le monde du business, les mauvaises nouvelles arrivent en série: un jour vous voyez un cafard dans la cuisine, et quand les jours passent, vous finissez par tomber sur tous les proches.
