Didier Raoult - Voile à l'université : fichez-nous la paix !

Interdire le voile à l'université est une mesure délétère pour l'université, raciste à l'égard des musulmanes, et qui ferait le lit du djihad.

Par le professeur

La secrétaire d'État aux Droits des femmes Pascale Boistard s'est déclarée favorable à une interdiction du voile à l'université.
La secrétaire d'État aux Droits des femmes Pascale Boistard s'est déclarée favorable à une interdiction du voile à l'université. © Patrice Magnien/20 minutes/Sipa

Temps de lecture : 2 min

Il semble que les leçons du passé pourtant récent ne servent à rien. La remise en cause de la liberté de porter le foulard à l'université par notre secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, est une erreur. La stigmatisation permanente des musulmans et de leurs coutumes est injuste et dangereuse, elle mobilise les vocations des laissés-pour-compte qui se rebellent.

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L'interdiction du voile à l'école et dans les administrations a été un échec : les foulards se sont répandus, on en voit plus qu'avant la loi, et cela a créé une rupture avec une partie de notre population. Sans pour autant freiner le mouvement d'islamisation, au contraire, le rythme des conversions - y compris dans des familles catholiques - et la pratique de l'islam ne cessent de grimper en France : les jeunes musulmans sont deux fois plus pratiquants que leurs parents.

La justification de la loi repose en France, dit-on, sur la laïcité et les droits de la femme. Pour la laïcité, il s'agit plutôt d'un athéisme militant de culture catholique, et rappelons que les seuls jours chômés en France sont le souvenir des guerres et les fêtes religieuses ! Quant aux femmes - musulmanes ou pas -, elles sont plus nombreuses que les hommes à faire des études supérieures, ce qui est le cas partout dans le monde, y compris dans les pays musulmans (Algérie, Arabie saoudite, Iran). D'ailleurs, s'il y a des foulards à l'université, c'est bien que les femmes musulmanes y font des études ! L'idée qu'elles seraient trop immatures pour décider elles-mêmes du port du foulard est raciste.

Un repoussoir pour les étudiants étrangers

Enfin, les enseignants sont là pour former les étudiants, pas pour faire la police ou imposer leurs convictions comme on l'a récemment vu à la Sorbonne. Par ailleurs, cette intolérance à l'islam pourrait avoir des conséquences néfastes pour le rayonnement de l'université française dans les pays musulmans. Dans certains domaines, plus de 50 % des étudiants en thèse sont étrangers, souvent ce sont des musulmans francophones. Ce sont eux qui font fonctionner nos laboratoires de recherche ! Ils seront les bienvenus, avec leurs traditions, en Suisse, en Angleterre ou aux États-Unis...

Si les politiques en mal de discours racoleur pouvaient nous laisser travailler avec nos étudiants, plutôt que d'agiter des perspectives de restrictions ciblées sur les musulmans, au nom d'une égalité homme-femme soi-disant bafouée, le calme reviendra peut-être. Il ne faut pas jouer au sergent recruteur du djihad !

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Commentaires (35)

  • noinuereli

    ... Il nous dit que la stigmatisation du voile entraine encore plus de conversions à l'islam!... Moi je dis que plus il y a de musulmans et de "conversions", plus il y a de foulards !... Et pourquoi faire simple quand on essaie de tout compliquer!Mais nos intellectuels tiennent à leurs "statuts" d'intellectuels "al hal"... Sans lequel ils se retrouveraient au ban de leurs confreries!... Avec sûrement une baisse importante de leur notorieté et de leur niveau de vie!... EPOQUE HYPOCRITE !A défaut d'être EPIQUE !... La "victimisation de ceux qui derivent, et la stigmatisation de ceux qui subissent, est une inversion tres tres liée aux periodes les plus minables et les plus lâches de l'histoire !... Autre exemple : on a des dettes? OK ! Mais pourquoi les restreindre puisqu'elles font partie de'leconomie de marché'!... Certains disent même que l'interêt de remboursement au rachat pourrait être "negatif"!... Donc idiot celui qui n'a pas contracté de dettes, il a perdu l'occasion unique de s'enrichir!... C'est n'importe quoi ! Et on sait QUI paie à la fin, sans tambours ni trompettes, et surtout sans mediatisation !... Triste epoque... Vraiment !

  • y

    Non au voile à l'université. Si c'est au nom de la religion que ces femmes le mettent, c'est une erreur. Le voile n'étant pas un signe religieux. Ni un signe d'émancipation.
    Et si on incitait à parler français davantage en France. Le communautarisme, c'est aussi se refermer sur ses coutumes et sa langue, au mépris du pays où l'on vit. Et le voile comme la langue en font partie.
    Après le voile, il y aura d'autres demandes. Cela peut être sans fin.
    C'est aussi oublier tous les catholiques morts au moment de la loi de 1905. Des siècles avant que la laïcité naisse en France, permettant à tous de prier sa religion. Quel progrès alors ! Gardons ce privilège.

  • hector10

    En France, les universités "fonctionnent" grâce a l'argent public : nos impots !
    Nous sommes bien dans la "sphère" publique, donc pas de signes religieux !
    S'il s'agissait d'établissement privé, donc financé par le privé, il n'y aurait rien a redire !
    En tant que contribuable j'exige le retrait du voile dans TOUS les établissements
    publics !