Pour Renaud Lavillenie, le grand frisson de son quatrième titre européen en salle consécutif, décroché samedi 7 mars à Prague, aura finalement eu lieu la veille en qualifications. Passé proche d'un zéro pointé à 5,70 m, le recordman du monde s'en était sorti in extremis au troisième essai.
Samedi après-midi, il n'a pas manqué son entrée en matière lors de la finale. Juste après avoir écouté La Marseillaise au garde-à-vous, en l'honneur des trois hurdlers tricolores, auteurs vendredi d'un triplé inédit sur 60 m haies, Renaud Lavillenie a pris la tête du concours une première fois à 5,75 m. Ils ont été deux à pouvoir lui répondre à 5,80 m : le Russe Gripich et le Polonais Lisek. Une réponse de courte durée puisqu'un deuxième saut à 5,90 m a suffi au perchiste français.
Lors de ces 33es championnats d'Europe en salle, Lavillenie a donc franchi une quatorzième fois la barre mythique des 6 mètres pour s'imposer avec un saut à 6,04 m. Il a échoué par trois fois à battre son propre record du monde à 6,17 m. Même s'il a été dépossédé l'an passé de son record, Sergueï Bubka a encore de la marge. C'est à 44 reprises que le « Tsar » a lui survolé les 6 mètres.
En République tchèque, en l'absence des sauteurs en hauteur Bohdan Bondarenko et Ivan Ukhov ou bien encore des sprinteurs Christophe Lemaitre ou James Dasaolu, Renaud Lavillenie tient lieu d'incontestable vedette. Insatiable, l'athlète de l'année 2014, une première française, ne refuse jamais une compétition et l'occasion offerte d'agrandir son palmarès.
Ainsi, il compte désormais douze médailles européennes, mondiales et olympique, dont neuf en or. Depuis ses premiers championnats d'Europe en 2009 à Turin, le licencié de Clermont n'a jamais été battu dans cette compétition, que cela soit en plein air ou en indoor (7 titres). « Je veux faire grandir ma collection de médailles. Je ne suis pas quelqu'un qui s'entraîne pour s'entraîner. J'aime la compétition. Et je ne veux rien laisser à mes adversaires », déclarait-il avant le début des épreuves.
Lire : « L'égoïsme est nécessaire pour réussir »
Alors qu'on l'espère à chaque sortie capable de battre son propre record du monde (6,16 m), Renaud Lavillenie s'apprête à relever un autre grand défi cette année. En août à Pékin, lors des Mondiaux en plein air, il tentera de remporter le seul titre qui se refuse encore à lui. Plus fort que jamais, le Français voudra conjurer le mauvais sort. En effet, par trois fois, à Berlin (2009), à Daegu (2011) et à Moscou (2013), la consécration mondiale s'est déjà dérobée.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, la spécialiste du saut en longueur Eloyse Lesueur n'a pas réussi de miracle. La double championne d'Europe a encore du travail devant elle pour arriver à maîtriser sa nouvelle technique : le double ciseau. Avec un bond à 6,73 m, elle ne prend que la cinquième place d'un concours remporté par la Serbe Ivana Spanovic (6,98 m).
Dans l'épreuve du 400 m féminin, la Française Marie Gayot a pris la cinquième place d'une course remportée par l'Ukrainienne Pyhyda. Le 400 m masculin a, lui, été survolé par le favori du public, le Tchèque Pavel Maslak. Le champion du monde en salle de la distance a relégué le Belge Dylan Borlée, son dauphin, à plus d'une seconde (45 s 24 contre 46 s 72).
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu