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Alexis Vastine, le boxeur maudit des Jeux olympiques

Anéanti par des décisions arbitrales controversées aux JO de Pékin et de Londres, le Normand faisait de Rio son objectif avant de raccrocher.

Par  et

Publié le 10 mars 2015 à 06h08, modifié le 19 août 2019 à 13h12

Temps de Lecture 3 min.

Alexis Vastine avec sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Pékin en 2008.

La mort du boxeur Alexis Vastine à 28 ans, dans un accident d’hélicoptère à Villa Castelli (Argentine), lundi 9 mars, vient frapper une famille déjà endeuillée, début janvier, par la mort de la benjamine de la famille, Célie, 21 ans, victime d’un accident de la route, près de Deauville. Alexis Vastine, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 dans la catégorie des moins de 69 kg, était issu d’une famille de boxeurs de Pont-Audemer (Eure). Son père, Alain Vastine, ancien vice-champion de France, l’avait entraîné à ses débuts.

La carrière d’Alexis Vastine, jalonnée de médailles d’or en championnats de France, a été marquée par les déconvenues et les larmes. Aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008, une décision d’arbitrage controversée avait prononcé sa défaite contre le Dominicain Félix Diaz en demi-finales. Alexis Vastine était reparti avec la médaille de bronze.

Quatre ans plus tard, l’histoire semblait se répéter avec son élimination des JO de Londres. Il s’était alors fait sortir en quarts de finale face à l’Ukrainien Taras Shelestyuk, sur une décision arbitrale douteuse et largement sifflée par le public. « C’est une décision insupportable, s’était insurgé son entraîneur, Jean Savarino. Il faut que les arbitres s’achètent des lunettes. Pékin, c’est un vol manifeste. Il ne faut pas qu’il subisse cette même injustice. »

Traversée du désert

Cette fois encore, Alexis Vastine avait, en vain, contesté la décision. Il était resté très affecté par cette défaite. « Je ne pensais pas que ça arriverait une seconde fois. Je ressens de l’injustice, un gros ras-le-bol. Je dis clairement, c’est de la politique, ce n’est pas du sport », avait-il explosé, en larmes, dans la zone mixte. « Quand je pense à mon avenir, je ne vois rien », s’était-il alors désolé. « On a brisé mon rêve », avait déclaré le jeune homme dans un entretien à L’Equipe, deux mois après cette déconvenue.

S’en étaient suivies une dépression et une traversée du désert, récemment rompue par un nouveau titre de champion du monde militaire en juin 2014. Il s’agissait là de son quatrième titre depuis son engagement dans l’armée de terre en 2008.

Il y a quelques mois, Alexis Vastine avait annoncé son intention de « tout faire pour se qualifier pour les JO de Rio, en 2016 ». « Son but ultime était de devenir champion olympique, a réagi son confrère Brahim Asloum,cadre à la Fédération française de boxe. Après sa défaite en 2012 à Londres, il avait traversé une dépression, puis avait été blessé à plusieurs reprises. Il espérait relancer sa carrière. »

« Il restera ce boxeur qui est mort sur scène »

Champion olympique ou pas, le boxeur avait fixé comme date butoir l’échéance de Rio pour raccrocher les gants. Au micro de RMC, il avait récemment confié son envie de « passer à autre chose » : « Je suis un peu fatigué. J’ai fait un peu le tour. Je sens le besoin de m’ouvrir à un autre monde. Le théâtre et la comédie m’intéressent bien mais il faut être bon pour en vivre. » Des projets qui n’auront finalement jamais pu voir le jour.

Son amie Gwladys Epangue, médaillée de bronze de taekwondo aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, lui a rendu un ultime hommage sur Twitter  : « Je t’aime mon ami. Tu as laissé une marque indélébile dans mon existence ici-bas. Dans ma vie, il y aura eu un avant toi et un après toi », a-t-elle déclaré.

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«  Alexis n’est pas mort sur un ring mais pour moi il restera ce boxeur qui est mort sur scène, sous le regard du monde entier, a réagi son ex-entraîneur Jean Savarino. C’était un champion exceptionnel. Il symbolisait à la fois la grâce, la technique, la tactique, c’était un modèle.  »

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