Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.
Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014.
Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).
Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne, la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil.
PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTS
Ces ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.
Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires qui cherchent un logement ont souvent eux-mêmes libéré une place.
« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.
En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône-Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009.
Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent, atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013. « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.
En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.
Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.
« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.
« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.
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