Des défaillances dans la sécurité de "Charlie Hebdo" ?

Un immeuble souvent squatté, un dispositif de protection allégé... La sécurité de l'hebdomadaire est pointée du doigt dans un reportage d'"Envoyé spécial".

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Une capture d'écran d'une vidéo postée par Jordi Mir, un résident, des frères Kouachi le 7 janvier 2015 à Paris.
Une capture d'écran d'une vidéo postée par Jordi Mir, un résident, des frères Kouachi le 7 janvier 2015 à Paris. © Images fournies par Jordi Mir/AFP/Archives - Jordi Mir

Temps de lecture : 2 min

"Y a-t-il eu des failles dans la sécurité de Charlie Hebdo ?" Plus de deux mois après les attentats de Paris, un reportage d'Envoyé spécial, diffusé ce jeudi soir, relance la question. L'enquête a été réalisée par l'agence de presse Premières lignes, l'ancienne voisine de l'hebdomadaire satirique dans l'immeuble parisien de la rue Nicolas-Appert. "C'est une enquête que nous aurions aimé ne jamais faire", explique Luc Hermann, l'un des patrons de l'agence.

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Dans le reportage, le journaliste pointe du doigt un certain nombre de défaillances dans la sécurité des journalistes. "La menace terroriste a-t-elle été sous-estimée dans la protection de Charlie Hebdo ? Au vu de l'ensemble des éléments rapportés par le reportage, la question peut se poser", admet également Le Nouvel Observateur.

Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly auraient fait des repérages

On y apprend notamment qu'en septembre 2014 l'un des reporters de la société de production aperçoit une voiture roulant à faible allure. Le conducteur s'arrête et alpague le journaliste : "C'est bien ici qu'on critique le prophète ?" lui demande-t-il. Mais l'automobiliste ne va pas s'arrêter là. "On va leur apprendre... On les surveille", ajoute-t-il avec "une détermination sans faille", selon le reporter. Il note alors la plaque d'immatriculation. Pourtant, alors que l'information est remontée au Service de protection des hautes personnalités (SPHP), celle-ci estime que "rien d'inquiétant n'était remonté" après les vérifications.

Toujours selon Envoyé spécial, Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly auraient fait des repérages dans l'immeuble quelques semaines avant l'attaque meurtrière. Plusieurs personnes assurent les avoir croisés dans les lieux. "Dans le cas d'Amedy Coulibaly, la personne qui affirme l'avoir croisé a donné la description d'un vêtement très particulier qui était bien porté par celui-ci", explique Luc Hermann.

Le dispositif de protection allégé

Puisque les journalistes de l'hebdomadaire satirique sont la cible de menaces, leur sécurité est renforcée. En mars 2013, Charb figure sur la liste noire du magazine Inspire, édité par Al-Qaïda au Yémen. Dès lors, trois gardes du corps accompagnent en permanence le dessinateur. "Mais six mois plus tard, pour cause de restrictions budgétaires, le service perd 125 postes. Le dispositif entourant le directeur de Charlie Hebdo est allégé. Il passe à deux hommes", rapporte Le Nouvel Observateur.

Quant à l'immeuble, qui dispose de plusieurs entrées, il est régulièrement squatté et souvent ouvert. Et pour cause, les portes restent ouvertes pour permettre les allers-retours des livreurs ou faciliter les chargements, souligne le reportage.

Si le nom du journal n'apparaît pas sur le bâtiment, l'adresse se trouve néanmoins dans les pages jaunes, sous le nom de Charlie Hebdo. "Une erreur qui ne sera réparée que courant décembre", précise le documentaire.

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Commentaires (9)

  • sergio46

    L'incapacité de ses services à gérer les informations sensibles devraient le conduire à envisager vite une évolution de carrière dans un autre secteur !

  • LYCA

    Pour ne pas perdre sa vie à la gagner

  • LYCA

    Dans la distribution du fric !