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Comment l'industrie du livre résiste à la crise

Le Syndicat national de l’édition, qui parraine le Salon du livre (du 20 au 23 mars porte de Versailles, à Paris), fait le point sur l’économie d’un secteur qui dépend beaucoup des best-sellers.
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Livre
L'industrie du livre se porte bien.
(c) Editeurs

Le Salon du livre ouvrait ses portes jeudi 19 mars. La soirée d'inauguration est réservée aux professionnels. La foule est si dense qu'il est difficile de circuler dans les allées. Rien de surprenant: l'édition emploie 20.000 personnes et a créé 80.000 postes dans la filière du livre. Quelque 200.000 visiteurs sont attendus.

Les optimistes noteront que l'édition résiste assez bien à la crise: le chiffre d'affaires fléchit de 1,3%, à 3,9 milliards d'euros, mais son recul est inférieur à celui du commerce de détail.

Les pessimistes, s'appuyant sur la dernière étude du CNL (Centre national du livre) noteront au contraire que 33% des Français déclarent lire de moins en moins de livres. Et le pourcentage grimpe à 45% auprès des 15-24 ans! "Les jeunes lisent autant qu'avant, explique Vincent Montagne, président du SNE, mais ils lisent moins de livres." 
De son côté, GFK publie une étude selon laquelle 26 millions de Français de 15 ans et plus ont acheté au moins 1 livre l'an dernier, dont 60% de femmes. GFK note également que le livre numérique, malgré une augmentation spectaculaire de 45% en valeur, reste marginal avec seulement 8,3 millions d'ouvrages téléchargés en mode payant, soit 1,6% du chiffre d'affaires total de l'édition.

Coup de balai

Le Syndicat national de l'édition, qui organise le Salon du livre, a profité de l'occasion pour commander lui aussi une étude sur l'économie du livre qui balaie bien des idées reçues. D'abord, 70% des éditeurs actifs en 2014 ont vu le jour après 1997, ce qui montre le dynamisme du secteur.
Ensuite, l'économie du livre a connu plusieurs changements radicaux depuis la seconde guerre mondiale: le courtage, par exemple, qui a représenté 20% du chiffre d'affaires de certains grands éditeurs comme Hachette, a disparu. La vente par club, qui a compté plus de 6 millions d'adhérents, s'est effondrée.
La fabrication, elle aussi, a connu plusieurs révolutions en passant du plomb à l'impression numérique. Quant au livre numérique, qui représente 27% du marché américain, il a peu d'incidence sur la vente des exemplaires papiers.

Absence de Hachette

Malgré cette relative bonne santé, le secteur du livre n'échappe pas aux guerres intestines. Cette année, Hachette a décidé de bouder le Salon du livre. Résultat, les maisons du groupe (Grasset, Stock, Fayard, Lattès) seront absentes, tout comme Odile Jacob. Motif? Trop cher et pas rentable.
Et puis, à quoi bon présenter trop d'auteurs? Les 10 premiers auteurs (dont 6 anglo-saxons) réalisent 27% des ventes totales de fictions en France. A l'inverse, les autres livres, même ceux qui marchent, connaissent une baisse de la moyenne des ventes. Mais, comme cette année le Brésil est l'invité d'honneur, les 48 écrivains brésiliens venus en délégation arriveront peut-être à détourner quelques lecteurs des best-sellers attendus...

Paul Loubière pour ChallengeSoir

 

 

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