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Laminés dans les urnes, les écolos se déchirent sur leur ligne

Les écologistes Jean-Vincent Placé et François de Rugy JEAN-PIERRE MULLER/AFP

LE SCAN POLITIQUE -Les présidents des groupes écologistes à l'Assemblée nationale et au Sénat contestent les alliances menées avec le Front de gauche.

Tenants d'un rapprochement durable avec le Parti socialiste, les écologistes Jean-Vincent Placé et François de Rugy se sont appuyés, dimanche, sur les mauvais résultats d'EELV au premier tour des élections départementales - 2% selon le ministère de l'Intérieur - pour justifier leur opposition à la stratégie d'alliance avec le Front de gauche défendue par l'ex-ministre Cécile Duflot.

Les écologistes, qui ne se sont présentés que dans 950 des 2.054 cantons, avaient choisi dans 43% des cas de s'associer avec au moins une composante du Front de gauche. Dans 17% des cas ils sont alliés avec le PS et dans 4% avec le PS et le PCF.

«Le résultat du premier tour des élections départementales doit servir d'électrochoc (...) pour la majorité, et singulièrement pour les écologistes, il n'est plus possible de continuer comme avant», a écrit dans un communiqué François de Rugy, le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. «La première leçon de ce scrutin sonne comme une mise en garde: quand la gauche est éclatée et désunie, c'est la gauche et les écologistes qui disparaissent, quelle que soit la sensibilité», a-t-il assuré. «L'avenir de l'écologie n'est ni dans une dérive protestataire de témoignage ni dans une dilution-disparition au sein d'un Front de Gauche rebaptisé, mais bien dans un partenariat renouvelé au sein d'une majorité qui agit», a plaidé l'élu de Loire-Atlantique.

«Stratégie désastreuse»

Une analyse partagée par Jean-Vincent Placé, le patron des sénateurs écologistes qui a critiqué «une stratégie désastreuse». «Il n'y a jamais eu un tel résultat» et «les rares fois où EELV bat le PS on est 3e et 4e donc on est éliminé», a-t-il relevé sur RTL. Pour fustiger les alliances scellées par son parti avec Jean-Luc Mélenchon, il s'est interrogé sur I-Télé: «N'y avait-il pas un autre moment pour dire des choses au gouvernement que ces élections départementales qui sont si importantes pour la vie des Françaises et des Français?» «Quand il y a les enjeux du climat, la loi de transition énergétique, la biodiversité, on peut pas arriver à des stratégies qui n'ont aucun sens», a-t-il déploré.

Et François de Rugy de griffer une nouvelle fois la ligne défendue par l'ex-ministre Cécile Duflot: «La deuxième leçon du scrutin est d'une terrible cruauté pour les écologistes: quand la stratégie des écologistes est illisible, c'est l'écologie qui devient invisible».

«Un seul sujet cette semaine: se rassembler»

À l'AFP, David Cormand, le secrétaire national d'EELV chargé des élections a reconnu que «là où il y a alliance avec le Front de gauche, cela n'a pas suffi pour passer devant le PS».

Mais Emmanuelle Cosse, la patronne du parti, a rejeté la faute sur le Parti socialiste. «C'est ceux qui sont majoritaires qui sont responsables de la désunion atour d'eux et je ne suis pas la première à appeler la majorité pour que l'union se fasse autour d'elle», a expliqué Emmanuelle Cosse à l'AFP. Quant à Cécile Duflot, elle a semblé vouloir écarter ce débat stratégique. «Un seul sujet désormais cette semaine: se rassembler pour faire gagner la gauche et les écologistes et battre droite et extrême droite», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

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