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Économie

Quelles sont les 100 rues les plus chères de Paris en 2015?

EXCLUSIF Le quai d'Orsay reste-t-il l'artère la plus chère de Paris en 2015? Découvrez les nombreuses surprises du classement réalisé avec MeilleursAgents.com
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240315 challenges Avenue Montaigne
1ère • avenue Montaigne (75008) • Prix médian : 17.392 € /m²
(c) Google earth

Cette année, notre palmarès des rues les plus chères de Paris remet les pendules à l’heure : l’Avenue Montaigne, dans le 8ème arrondissement, est redevenue le « spot » le plus cher de la capitale. Elle avait perdu sa première place, l’an dernier, au profit du Quai d’Orsay, dans le 7ème arrondissement. Celui-ci figure, cette année, en deuxième place de notre palmarès. Pour réaliser ce classement, nous avons étudié, avec notre partenaire MeilleursAgents.com (voir leur palmarès ici), à partir de l'historique des notaires et des promesses de vente signées par les agences immobilières MeilleursAgents à Paris.

Nous avons sélectionné  les 100 rues combinant un prix au mètre carré élevé, un nombre de logements et de transactions suffisants. Le retour de l’Avenue Montaigne s’explique donc aussi par l’activité qui règne dans cette artère prestigieuse. Elle a en effet connu au cours de ces derniers mois une activité très importante, avec quelques transactions spectaculaires d’appartements, réalisées à plus de 22 000 euros du mètre carré (et même dit-on, pour quelques pied-à-terre particulièrement chics, à plus de 40 000 euros du mètre !).

Si l’on cherche les records, c’est du côté des boutiques de l’Avenue qu’il faut aller chercher, avec « la » transaction de la décennie. Il s’agit, en début d’année dernière, du rachat par la marque Chanel de sa boutique du numéro 51 : 140 millions d’euros pour 600 m². Soit… 233 000 euros le mètre carré ! 10 fois le prix du mètre carré d’habitation, qui n’est pourtant lui-même pas donné. Même le placide Canada n’a pas été insensible à cette valse des étiquettes. Il a cédé, avec une grosse plus-value, son Ambassade, sise au  numéro 35. Celle-ci sera apparemment transformée en… boutiques de luxe, en bureaux et, pour les étages supérieurs, en appartements de standing à partir de 2017. A cette date, l’ambassade du Canada emménagera au 130, rue du Faubourg Saint-Honoré. Une adresse tellement …« démocratique » qu’elle ne figure même pas dans notre liste des 100 plus belles artères ! 

Plusieurs rues du Marais sauvent la Rive droite

Mais le fait que le Quai d’Orsay se soit très diplomatiquement incliné devant la dynamique commerciale de l’Avenue Montaigne ne veut pas dire que la rive droite a pris la haute main sur la rive gauche. Bien au contraire. Alors que, l’an dernier, le palmarès des rues les plus chères donnait une  légère avance à la rive gauche, cette année, celle-ci truste les meilleures places : deux-tiers des rues les plus chères en font partie. Et si la rive droite résiste encore, c’est grâce à l’arrivée parmi les nouvelles rues les plus en vues, de plusieurs artères du Marais, comme les rues Sainte-Croix de la Bretonnerie, des Tournelles, de Sévigné et bien sûr la célèbre rue des Rosiers, nouveau temple des Bobos parisiens…

Malgré cette présence renforcée du Marais, il est bien difficile de résister à l’offensive de la rive gauche : à lui seul le 7ème décroche près du tiers des places, suivi par le 6ème et le 5ème qui représentent chaque presque un quart du total ! Cette nouvelle hiérarchie s’explique par deux phénomènes qui, en fait, sont liés. La baisse brutale des prix et la disparition d’une partie de la clientèle haut de gamme. Sur le segment du haut de gamme, qui concerne bien évidemment les appartements des rues les plus chères de Paris, la crise de l’immobilier se manifeste différemment du reste du marché : « c’est un segment où les réajustements se font de façon assez brutale», explique Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France. Un bien présenté sur l’Avenue Montraigne est ainsi passé de 6 à 4,9 millions en six mois. L’arrivée d’un acheteur potentiel, qui en proposait… 4 millions, a tellement énervé le vendeur qu’il a retiré le bien de la vente ! Le problème, c’est que sur ce marché, il faut trouver le bon acheteur. Et que, « dans 80 % des cas, lorsque le bien passe les 5 millions, l’acheteur est étranger» confirme Thibaut de Saint Vincent, président de Barnes International.

Les Brésiliens, les Russes se retirent, les Américains reviennent  

Plusieurs phénomènes expliquent ce basculement. Le premier, c’est le phénomène des départs : le 16ème arrondissement, qui représentait l’an dernier 15% des rues les plus chères n’en représente plus que 3%. Le stock de grands appartements à vendre y a très fortement gonflé en deux ans et pèse lourdement sur les niveaux de prix. Le 8ème arrondissement a lui aussi vu sa « part de marché » s’effondrer de moitié. Il ne pèse plus que 6% dans notre palmarès. Sa renommée (et ses prix) devaient beaucoup aux étrangers, qui sont nettement moins nombreux à acheter à Paris depuis quelques mois. Les Sud-américains, et notamment les Brésiliens, subissent le contrecoup de l’effondrement des cours des matières premières et leur monnaie a perdu beaucoup de sa valeur. Cela renchérit d’autant le prix de leur achat à Paris.

C’est encore pire pour les Russes, traditionnellement plus présents dans cet arrondissement que dans d’autres. « L’embargo, les difficultés de sortir des capitaux et la baisse de 40% du rouble ont fait baisser d’au moins 30% le flot des acheteurs russes. » reconnait Laurent Demeure, de Coldwell Banker France. Quant aux acheteurs venant de pays exportateurs de pétrole, ils sont, eux aussi, plus regardants à la dépense car leurs revenus, avec l’effondrement des cours, se sont écroulés de moitié. Tous les étrangers n’ont pas disparu. Il reste… les Américains. Ils avaient délaissé Paris pour acheter massivement dans leur pays, où les prix de la pierre avaient touché un plus bas. « Ils reviennent maintenant, après avoir revendu une partie de leurs biens là-bas, pour profiter de la baisse des prix ici et d’un dollar qui leur donne un surcroit de pouvoir d’achat de 30%. » explique Thibault de Saint-Vincent, de Barnes. Il faut dire que depuis 2009, les prix ont triplé à Miami, New-York et Londres, alors qu’ils n’ont augmenté que de 25% à Paris… Le point de chute préféré de ces acheteurs américains ? Vous l’avez deviné : la rive gauche. Saint-Germain-des-Près, la Tour Eiffel, les bords de Seine : autant de « spots » qui attirent ces acheteurs, amoureux d’un Paris à la fois romantique et bohème…

 

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