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John Nash et Louis Nirenberg au panthéon des maths

Les deux Américains se partagent le prix Abel 2015, équivalent du Nobel pour les mathématiques

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Génial et schizophrène, John Nash (ici à gauche) a été incarné à l’écran par Russell Crowe dans le film « A beautiful mind ».

Par Yann Verdo

Publié le 25 mars 2015 à 15:50

Schizophrène... et deux fois nobélisé ! Vingt ans après son prix Nobel d’économie pour son rôle dans l’élaboration de la théorie des jeux, le mathématicien américain John F. Nash Jr s’est vu décerner mercredi à Oslo, par l’Académie norvégienne des sciences et des lettres, le prix Abel 2015, qui plus que la médaille Fields peut être qualifié de prix Nobel des mathématiques. John Nash partage ce prix avec son compatriote Louis Nirenberg, moins connu que lui mais dont l’apport aux mathématiques a été tout aussi décisif. En accordant ce prix à ces deux géants, respectivement âgés de 86 et 90 ans, les cinq membres du jury du Comité Abel 2015, parmi lesquels figure le Français Cédric Villani, ont voulu mettre en lumière leurs « contributions fondamentales et absolument remarquables à la théorie des équations aux dérivées partielles non-linéaires et à ses applications à l’analyse géométrique ».

Hospitalisé une première fois à la fin des années 1950 pour une schizophrénie paranoïde, John Nash, dont le nom est devenu indissociable de l’université de Princeton et du MIT, est entré en 2001 dans la légende hollywoodienne avec le film de Ron Howard « A beautiful mind » (« Un homme d’exception » en français), où son personnage, incarné par Russell Crowe, mettait son génie du décryptage au service d’un prétendu agent du FBI qui n’était autre que le fruit de ses propres délires. C’est avant ce basculement dans la folie, au cours des années 1950, que Nash a réalisé les travaux mathématiques considérés par ses pairs comme les plus profonds, en démontrant notamment une série d’importants théorèmes sur les équations aux dérivées partielles. En dehors de la communauté mathématique, l’influence de Nash passe par ses travaux en mathématiques de la décision, qui sont au fondement de la théorie des jeux utilisée par les économistes.

Influence mutuelle

Natif du Canada, Louis Nirenberg a connu une vie moins heurtée. Œuvrant au Courant Institute de l’université de New York, il a produit des résultats majeurs jusqu’à ses 70 ans. « Au contraire de Nash qui écrivait ses contributions seul, Nirenberg préférait travailler en collaboration avec ses collègues. Ainsi, plus de 90 % de ses contributions ont été rédigées conjointement », précise dans son communiqué le Comité Abel 2015 qui cite à titre d’exemples de tels travaux à quatre mains « les inégalités Gagliardo-Nirenberg, l’inégalité John-Nirenberg et la théorie Kohn-Nirenberg des opérateurs pseudo-différentiels ». « Bien qu’ils n’aient jamais collaboré de manière formelle sur aucune contribution, [Nash et Nirenberg] se sont mutuellement grandement influencés durant les années 1950 », indique encore le Comité.

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Les précédents lauréats

2003 : Jean-Pierre Serre2004 : Sir Michael Francis Atiyah et Isadore M. Singer2005 : Peter D. Lax2006 : Lennart Carlesson2007 : Srini S. R. Varadhan2008 : John Griggs Thompson et Jacques Tits2009 : Mikhail Leonidovich Gromov2010 : John Torrence Tate2011 : John Milnor2012 : Endre Szemerédi2013 : Pierre Deligne2014 : Yakov G. Sinai

Yann Verdo

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