Gaza: 2014, année meurtrière pour les civils palestiniens
Le nombre de civils palestiniens tués lors d'affrontements avec Israël a atteint en 2014 un niveau sans précédent depuis la guerre des S+ix jours de juin 1967. C’est ce qu’indique un rapport de l'ONU publié ce jeudi.
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Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Plus de 1 500 civils palestiniens ont été tués à Gaza l’été dernier, durant la guerre qui a opposé Israël aux groupes armés palestiniens. C’est le conflit le plus meurtrier de ces dernières années à Gaza. Il a touché notamment des enfants, plus de 500 d’entre eux ont péri dans cette guerre.
A toutes ces victimes, il faut ajouter celles tuées en Cisjordanie occupée et à Jérusalem : 58 Palestiniens, dont de nombreux jeunes. La plupart ont été tués par les forces israéliennes, durant des manifestations.
Le rapport de l’Ocha, l’agence de l’ONU chargée de coordonner les affaires humanitaires en Palestine, ne se contente pas d’égrener le nombre des morts. Il fait aussi le bilan des exactions que subissent les Palestiniens au quotidien : difficultés de circulation, arrestations arbitraires, maisons démolies. Il dénonce aussi l’expansion de la colonisation, au mépris du droit international.
Au total, selon l’ONU, quatre millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza souffrent d’un régime d’occupation militaire de la part d’Israël.
Le Hamas passible de crimes de guerre
Ce rapport de l'Ocha va dans le sens d’un précédent publié par Amnesty International dénonçant les crimes commis par Israël lors du conflit à Gaza. Mais l’organisation des droits de l’homme pointait aussi jeudi les responsabilités du Hamas en affirmant dans un nouveau rapport que les groupes armés palestiniens à Gaza sont passibles de crimes de guerre.
Amnesty a enquêté sur la mort des six civils tués côté israélien à l’été 2014. « Les groupes armés palestiniens ont lancé des roquettes sans pouvoir viser des cibles précises. Donc ces roquettes pouvaient frapper n’importe où, puisqu’il n’y avait pas de possibilité de cibler les militaires israéliens. Les civils étaient donc sous le feu », explique Kate Allen, directrice d’Amnesty au Royaume-Uni.
Dans son rapport, l’ONG parle aussi de l’utilisation par le Hamas et d’autres groupes armés de bâtiments civils pour stocker des armes. « Il y avait des armes stockées dans des écoles et dans des appartements. Mais le fait que certains appartements ont été utilisés pour stocker des armes ne justifie pas le fait que les Israéliens prennent des bâtiments entiers pour cibles. Ce que nous disons, c’est que le Hamas n’aurait pas du mettre des civils en danger ».
Amnesty International estime que les groupes armés palestiniens doivent répondre de leurs crimes durant la dernière guerre à Gaza, tout comme les Israéliens.
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