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Bachar el-Assad se dit prêt à dialoguer avec Washington

«Nous écoutons toujours les déclarations. Nous devons attendre les actes et à ce moment-là on décidera.» HO/AFP

VIDÉO - Le président syrien Bachar el-Assad a accordé une interview à la chaîne de télévision américaine CBS, dont un premier extrait a été diffusé jeudi.

Bachar el-Assad va faire une apparition remarquée à la télévision américaine. Dimanche, le président syrien sera l'invité de la prestigieuse émission de CBS «60 Minutes». Un extrait a d'ores et déjà été diffusé jeudi en avant-première par la chaîne.

L'invité s'y prononce en faveur d'un dialogue avec les États-Unis. Toutefois, tempère-t-il, celui-ci devrait être fondé sur «le respect mutuel». «En Syrie, nous pourrions dire qu'en principe tout dialogue est une chose positive», déclare encore le président syrien, interrogé par le journaliste Charlie Rose sur l'éventualité d'un tel dialogue. Quant à la question de savoir si des relations existent actuellement entre la Syrie et les États-Unis, Bachar el-Assad rétorque qu'il n'y a pas de communication directe. Cette nouvelle déclaration intervient dans un contexte particulier. Il y a deux semaines, au cours la même émission de télévision, le secrétaire d'État américain John Kerry avait semblé dire que Washington devrait parler avec Bachar el-Assad en vue de mettre fin au conflit. «S'il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d'appliquer Genève I, bien sûr», avait concédé le diplomate américain.

« Serrer la main d'Assad revient à serrer celle d'Hitler. »

Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

La déclaration, rapidement rectifiée par le département d'État, avait déclenché un tollé auprès de plusieurs alliés des États-Unis. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait jugé que négocier avec le président syrien reviendrait à «faire un cadeau absolument scandaleux» à l'État islamique. «Serrer la main d'Assad revient à serrer celle d'Hitler», avait pour sa part estimé le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. La presse syrienne, elle, n'avait pas manqué de souligner un «revirement américain». Et, le lendemain même de l'interview, Bachar el-Assad répondait au secrétaire d'État américain: «Nous écoutons toujours les déclarations. Nous devons attendre les actes et à ce moment-là on décidera.» Sauf que, depuis, John Kerry est revenu sur ces propos mercredi, au détour d'une rencontre avec un opposant syrien, qualifiant le chef d'État de «dictateur brutal sans légitimité pour diriger la Syrie».

Le pays vient d'entrer dans sa cinquième année de guerre. Le conflit a déjà a coûté la vie à la plus de 215.000 personnes, sans compter des milliers de disparus, et a contraint onze millions de personnes à fuir leur foyer, dont quatre millions ont quitté le pays. À l'été 2012, un semblant de résolution diplomatique avait été entrevu. Autour de la table des négociations, les grandes puissances, États-Unis et Russie en tête, avaient rédigé un document appelé «Genève I». Ce dernier appelait à mettre sur pied en Syrie un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs, sans toutefois aborder clairement le sort de l'actuel président Assad. La conférence de paix «Genève 2» avait suivi en janvier 2014, entre des représentants du régime de Damas et l'opposition modérée, mais elle n'avait produit aucun résultat.

Bachar el-Assad se dit prêt à dialoguer avec Washington

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20 commentaires
  • Michel LONCIN

    le

    Que Bachar al Assad se défie des Etats-Unis comme de .... !!! Le "respect mutuel" ... ? On ne sait QUE TROP que les Etats-Unis n'ont souci que QU'UN SEUL respect : celui qui, à LEUR estime LEUR est dû !!! Tant qu'ils n'auront pas appris à RESPECTER les autres, il n'y aura AUCUNE possibilité de dialogue avec eux !!! Chez nous, en Europe, attendu que NOS "guides" nous ont livré à l'arrogance étatsunienne, bien des citoyens ont "oublié" ce que c'est que l'amour propre ... foulé aux pied s par les yankees !!!
    Quant à ceux qui sconsidèrent Assad comme un nouveau "Hitler" ... qu'ils méditent, s'agissant des ... "amis" de Etats-Unis dans la péninsule arabique ... !!!

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