SANTELes jeunes filles de plus en plus ivres et adeptes du «binge drinking»

Les jeunes filles de plus en plus ivres et adeptes du «binge drinking»

SANTEElles sont en train de rattraper les garçons…
Jeunes filles ivres à Paris.
Jeunes filles ivres à Paris. - HADJ/SIPA
A.Ch. avec AFP

A.Ch. avec AFP

On devrait bientôt arriver à la parité dans l’ivresse. Les beuveries express (binge drinking) sont de plus en plus fréquentes chez les jeunes, et les filles sont en train de rattraper les garçons, selon des données chiffrées rendues publiques mardi par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). «La consommation d'alcool est particulièrement préoccupante chez les jeunes et notamment les jeunes filles» relève François Bourdillon, le directeur général de l'Inpes qui souligne que la recherche d'ivresse «est véritablement marquée dans les jeunes générations».

Les étudiantes de plus en plus ivres

En 10 ans, note-t-il, la part des 18-25 ans qui ont connu au moins une ivresse dans l'année est passée de 33% à 46% tandis que ceux qui en ont connu au moins trois a presque doublé, de 15% à 29%. Les séances d'alcoolisation massive, connues sous le nom anglais de «binge drinking» ou beuveries express, sont elles aussi en plein essor depuis quelques années en France. «Il s'agit d'un phénomène anglo-saxon qui est en train de pénétrer la génération des 15-24 ans» souligne François Bourdillon.

Selon l'enquête, 14% des 15-24 ans, 10% des 25-34 ans et 6% des 33-44 ans s'y sont adonnés au moins une fois dans l'année. Mais alors que les ivresses et les beuveries étaient autrefois plus courantes chez les jeunes hommes, les jeunes femmes sont désormais de plus en plus concernées. C'est notamment le cas des ivresses répétées (au moins trois ivresses dans l'année) chez les étudiantes dont le nombre est passé de 8% en 2005 à 19% en 2010 et 28% en 2014.

Comas éthyliques et rapports sexuels non protégés

Les ivresses régulières (au moins 10 dans l'année) sont désormais rapportées chez 11% des étudiantes, contre 7% en 2010 et 2% en 2005. Selon François Bourdillon, «il s'agit d'un phénomène très inquiétant» dans la mesure notamment ou l'alcoolisation excessive est l'une des «principales causes des violences faites aux femmes». Il souligne qu'au delà des violences, l'ivresse peut également conduire à des comas éthyliques potentiellement mortels et des rapports sexuels non protégés.

La publication de l'enquête survient alors que plusieurs mesures visant à réduire les risques d'une consommation excessive d'alcool figurent dans le projet de loi santé actuellement examiné à l'Assemblée nationale. Parmi ces mesures figurent notamment des sanctions pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende pour l'incitation d'un mineur à une consommation excessive d'alcool ainsi que la modulation du message sanitaire «l'abus d'alcool est dangereux pour la santé» en fonction des produits et des publics.

Pour François Bourdillon, il est également indispensable de faire «un travail éducatif de fond» auprès des jeunes qui restent l'une des cibles privilégiées de la publicité pour les boissons alcoolisées sur internet. Les résultats sont extraits du «Baromètre santé», une vaste enquête sur la santé réalisée entre décembre 2013 et mai 2014 par l'Inpes auprès de 15.635 personnes âgées de 15 à 75 ans.

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