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Départements : la droite à l'assaut des présidences

Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde lors de leir KENZO TRIBOUILLARD/AFP

L'UMP et l'UDI se sont entendues pour neutraliser l'influence du Front national sur le troisième tour : l'élection, ce jeudi, des exécutifs départementaux.

Le Front national présentera jeudi des candidats à la présidence des 14 départements où il a des élus. Ils n'ont aucune chance de l'emporter, malgré la forte progression réalisée par leur parti, mais pour Marine Le Pen, l'enjeu de ce troisième tour est ailleurs: faute d'avoir réussi à convaincre des élus UMP de la rejoindre, elle veut une nouvelle fois démontrer la «proximité idéologique entre l'UMP et le PS».

Le FN a élaboré une «charte» à l'intention des candidats à la présidence d'un département qui solliciterait son soutien. Ils doivent notamment s'engager à ne pas augmenter la fiscalité, à maintenir les services publics de proximité, à lutter contre les gaspillages et les fraudes sociales, à refuser toute subvention à des projets communautaristes et, enfin, à organiser des référendums locaux.

L'accord n'a pas trouvé preneur, y compris dans les trois départements où les binômes lepénistes ont fait leurs meilleurs scores: l'Aisne, le Vaucluse et le Gard. Dans le Gard, «la droite préfère laisser le département aux socialistes plutôt que d'être élue avec les voix du Front, alors que le FN ne réclame aucune vice-présidence!», accuse Marine Le Pen, alors que l'UMP et l'UDI ont trouvé une autre solution (lire ci-dessous). La présidente du FN s'insurge d'autant plus qu'elle ne voit «rien», dans les huit conditions posées par la charte frontiste, que les candidats de l'UMP ne pourraient «assumer», étant donné «leurs propres engagements». «C'est la preuve ultime et spectaculaire que le ni-ni est, en réalité, une vaste escroquerie», assure-t-elle, en pointant les «désistements réciproques» du second tour.

« La droite préfère laisser le département aux socialistes plutôt que d'être élue avec les voix du Front, alors que le FN ne réclame aucune vice-présidence ! »

Marine Le Pen

Dans ces départements, et même ailleurs, des binômes de droite se sont effectivement retirés en appelant à «faire barrage au Front national», mais ces cas sont ultraminoritaires. Au troisième tour, tout danger de faire élire un président FN étant écarté, le bureau de l'UMP qui s'est réuni lundi s'est borné à rappeler qu'«il appartiendra à chaque majorité départementale de la droite républicaine et du centre d'élire son président, dans le respect des engagements pris devant les électeurs».

Avant ce bureau politique, Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde s'étaient vus pour régler les quelques problèmes de choix de candidat qui pouvaient se poser entre l'UMP et l'UDI. Les patrons de la droite et du centre ont rejeté d'une même voix toute perspective d'«accord de gestion» avec la gauche dans les départements où l'UMP-UDI n'a obtenu qu'une majorité relative, mais ils sont conscients que le FN pourrait en profiter pour tenter de revenir dans le jeu à la faveur, par exemple, des votes budgétaires.

«Le système des binômes renforce encore le risque de blocages», souligne Jean-Christophe Lagarde, puisque chaque assemblée départementale est composée d'un nombre pair de conseillers hommes et femmes. Le président de l'UDI demande au gouvernement, auteur du nouveau mode de scrutin, «de prendre ses responsabilités en proposant une loi qui stabilise les majorités régionales». Selon le président de l'UDI, il suffirait «d'étendre aux départements le 49-3 régional». Dans les conseils régionaux, le budget est adopté sauf si l'opposition constitue une majorité de substitution, avec un candidat à la présidence, susceptible d'adopter un contre-budget. Xavier Bertrand, qui prévoit des difficultés dans la gestion de l'Aisne, se dit également «favorable à un 49-3 départemental».

Départements : la droite à l'assaut des présidences

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207 commentaires
  • b.durand 1

    le

    "Bien mal acquis ne profite jamais" ...!!! Les UMPS s'en rendront vite compte !

  • Chapplain

    le

    Il est de plus en plus manifeste que le PS et l'UMP sont alliés objectifs pour conserver le pouvoir à tour de rôle.

  • p fran

    le

    Que Sarkozy se le mette une bonne fois pour toute dans sa tête : il est bien UMPS et une fois de plus, comme il fallait s'y attendre, il a roulé dans la farine bien des Français !

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