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Les excuses de « Rolling Stone », qui retire un article discrédité sur un viol collectif à l'université

Cette décision a été prise après la publication d'un rapport qui met en évidence les failles du récit publié en novembre 2014 par le magazine.

Le Monde

Publié le 06 avril 2015 à 06h14, modifié le 06 avril 2015 à 10h13

Temps de Lecture 2 min.

La maison Phi Kappa Psi à l'université de Virginie.

Après des mois de controverse, le magazine américain Rolling Stone a finalement retiré dimanche 5 avril son article sur le récit d'une victime présumée de viol en réunion à l'université de Virginie. Cette décision intervient après que le bimensuel a pris connaissance d'un rapport qu'il a lui-même commandé à la célèbre école de journalisme de l'université de Columbia, sur le processus éditorial qui a abouti à la publication de l'article en question. Désormais, le lien vers le récit mène au rapport universitaire précédé d'une note de la rédaction en chef.

Failles de l'investigation

Rolling Stone avait demandé ce rapport après les doutes émis par plusieurs médias et la contre-enquête réalisée par The Washington Post, dénonçant les défaillances du récit original publié dans ses pages en novembre 2014 : le témoignage horrifiant d'une étudiante de l'université de Virginie, identifiée comme « Jackie », affirmant avoir été violée par sept étudiants lors d'une fête en 2012.

Quelque temps après sa parution, la fraternité à laquelle appartiennent les agresseurs présumés avait publié un communiqué pour contredire le récit de « Jackie », solides arguments à l'appui. Les étudiants arguaient notamment qu'aucune soirée n'avait eu lieu le week-end du 28 septembre 2012, date supposée du viol, et pour cause : la période « d'initiation », avant l'intégration dans la fraternité, se déroule toujours au printemps, et jamais à l'automne. Par la suite, l'enquête de police n'avait pu prouver que l'agression avait eu lieu.

Le 5 décembre, paraissait la contre-enquête du Washington Post. Le même jour, Rolling Stone faisait marche arrière et concédait « avoir eu tort de faire confiance » à la version de la victime supposée.

Lire sur Big Browser : « Rolling Stone » et son rétropédalage sur une histoire de viol à l'université

La publication, dans son intégralité, du rapport de l'école de journalisme de Columbia, « What went wrong » (« Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? »), est donc l'épilogue de cet échec journalistique. « Sa lecture a été très douloureuse pour moi personnellement, et pour nous tous à Rolling Stone », confie Will Dana, le rédacteur en chef du magazine, en préambule, en saluant le rapport comme un « fascinant document journalistique sur un fiasco journalistique ». 

Il promet de se soumettre à la série de recommandations sur les bonnes pratiques journalistiques listées dans le rapport et présente ses excuses « aux lecteurs et à tous ceux qui ont été affectés par [cet] article et ses conséquences ». 

Erreurs non intentionnelles

Il rappelle également dans ce préambule que les agressions sexuelles sur les campus universitaires sont « un problème sérieux » et qu'il est important que « les victimes de telles actes se sentent à l'aise et les dénoncent ». « Cela nous attriste de penser que leur volonté de le faire pourrait être atténuée par nos erreurs » ajoute-t-il.

Malgré ses failles, l'article avait mis le problème bien réel des agressions sexuelles dans les universités sur le devant de la scène. A la suite des révélations de Rolling Stone, l'université de Virginie a notamment durci son règlement et suspendu les activités des fraternités et sororités étudiantes, connues notamment pour leurs gigantesques fêtes.

Rolling Stone ne sanctionnera pas les personnes impliquées dans la publication de l'article, affirme CNN dimanche soir, qui indique que selon Jann Wenner, cofondateur du magazine, les erreurs commises dans cet article n'étaient ni intentionnelles ni délibérément trompeuses.

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