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Le réveil de l’Arabie saoudite face à l’Iran

Le nouveau roi Salman entend rassembler les pays sunnites afin de contrer l’influence de Téhéran.

Par  (Riyad, envoyé spécial)

Publié le 07 avril 2015 à 08h39, modifié le 19 août 2019 à 12h55

Temps de Lecture 5 min.

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A gauche  : Mohamed Ben Salman, le ministre de la défense saoudien, ici au centre de contrôle de l’armée de l’air, à Riyad, le 26 mars, est le maître d’œuvre de la nouvelle politique offensive du royaume.

Et si le monde arabo-sunnite avait retrouvé son centre de gravité ? C’est ce que suggère l’entrée en guerre de l’Arabie saoudite contre les milices houthistes du Yémen, à laquelle huit pays du Maghreb et du Machrek se sont instantanément ralliés, en plus du Pakistan, allié historique du royaume. « Riyad a repris l’initiative, dans son intérêt et dans celui de la région, affirme le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui a ses entrées dans tous les palais du pays. C’est le début d’un plan destiné à couper l’herbe sous le pied des Iraniens partout où nous le pouvons. »

Ces dernières années, les absences à répétition de l’ex-roi Abdallah, gravement malade, et l’électrochoc des « printemps arabes », fatal à son principal allié dans la région, l’Egyptien Hosni Moubarak, avaient rendu la maison des Saoud quasiment aphone. Déroutée par le désengagement de son protecteur américain au Proche-Orient, l’Arabie saoudite n’avait pu s’opposer aux tentatives du Qatar et de la Turquie, parrains des Frères musulmans, pour s’imposer comme le nouveau patron de la région.

 

Hormis dans le minuscule archipel de Bahreïn, où ses troupes avaient maté en 2011 le mouvement de contestation à dominante chiite de la dynastie des Khalifa, l’Arabie saoudite assistait sans broncher ou presque à l’extension du domaine de l’Iran : au Liban, où ses alliés du Hezbollah paralysent le fonctionnement des institutions ; en Syrie, où ses forces et ses fonds maintiennent le régime Assad en état de vie artificielle ; en Irak, où ses milices ont repris du service sous couvert de lutte contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) ; et au Yémen donc, où les houthistes, un mouvement armé issu de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) et soutenu par Téhéran, se sont emparés à l’automne de Sanaa, forçant le président élu, Abed Rabo Mansour Hadi, à prendre la fuite.

« Les Saoudiens ont compris qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, décrypte un diplomate occidental en poste en Arabie. Ils ont entrepris de rassembler les puissances sunnites autour d’eux pour contrer l’influence déstabilisatrice de l’Iran »

Mais l’avènement du roi Salman, en janvier, épaulé par deux ministres de la deuxième génération aux caractères bien trempés, son fils Mohamed Ben Salman à la défense et son neveu Mohamed Ben Nayef à l’intérieur, a changé la donne. Le 26 mars, en envoyant son aviation bombarder les positions houthistes, le nouveau serviteur des deux mosquées saintes – l’appellation officielle du souverain saoudien – a sonné de facto l’heure du réveil sunnite, de la reconquête. Indifférent au fait que cette offensive puisse nuire aux Etats-Unis, dans l’ultime ligne droite des négociations sur le nucléaire iranien, Riyad a manifesté une autorité inhabituelle, obligeant Washington à bénir les raids après coup.

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