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La Suisse, premier pays à emprunter à 10 ans à taux négatif

La Suisse a émis des obligations à 10 ans au taux de -0,05 %. Une première. Les taux négatifs gagnent du terrain sous l’impulsion des banques centrales.

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La Suisse, qui fait face à une inflation négative, a emprunté à 10 ans à -0,05 %

Par Isabelle Couet

Publié le 8 avr. 2015 à 14:32

Jamais un Etat n’avait emprunté à si long terme à un taux aussi bas : la Suisse vient d’entrer dans l’histoire en émettant de la dette à 10 ans au taux négatif de -0,05 %.

Les craintes de déflation prolongée augmentent alors que l’indice des prix helvétique a connu sa plus forte chute en trois ans au mois de mars. Le bond du franc suisse, après la décision surprise de la Banque nationale suisse de mettre fin à l’arrimage à l’euro, a fait baisser les coûts des importations en provenance de la zone euro, principal partenaire commercial du pays. Malgré le taux d’inflation négatif, le président de la banque centrale, Thomas Jordan, a indiqué qu’il n’assouplirait pas davantage la politique monétaire. Le taux de dépôt est de -0,75 %.

Taux négatifs dans la zone euro

La Suisse ne restera pas forcément le seul pays à emprunter à des taux si bas sur 10 ans. Peu à peu, sous l’impulsion de la politique de rachats de dette publique de la Banque centrale européenne (BCE), les rendements des obligations de la zone euro chutent. Celui des obligations à 10 ans de l’Allemagne est de 0,16% seulement, celui de la France de 0,44%. L’Etat allemand emprunte à taux négatif jusqu’à 7 ans (inclus), l’Hexagone jusqu’à 4 ans. L’encours de dette publique affichant des taux inférieurs à 0% dans la zone euro atteint déjà environ 2500 milliards d’euros. En achetant des obligations d’Etat, la BCE fait monter leur prix, ce qui mécaniquement diminue leur rendement. Une aubaine pour les gouvernements, qui se financent à des conditions inédites. Les entreprises capables de se financer sur les marchés en profitent aussi : les conditions d’emprunt n’ont jamais été aussi favorables pour elles dans la zone euro.

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L’ère des taux bas et négatifs, partie pour durer, fait aussi des victimes. Les perdants sont les investisseurs de long terme, obligés d’acheter des titres qui n’offrent pas de rendement mais sont considérés comme sûrs. L’assurance-vie et les fonds de pension, sont sous pression. Notamment lorsqu’ils offrent un taux garanti, comme en Allemagne, où plusieurs assureurs ont un engagement de rendement de 3%. Les institutionnels français sont aussi gênés par les effets de la politique de la BCE.

I.Co

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