Les taux des emprunts d’Etat à dix ans ont encore baissé dans la plupart des pays européens, jeudi 9 avril. A commencer par ceux des obligations grecques : ils se sont établis à 11,261 % en fin de journée, contre 11,542 %. En Allemagne et en France, les taux ont atteint de nouveaux plus bas historiques : respectivement 0,160 % (et même 0,139 % durant la journée) et 0,449 % (après un passage à 0,419 % dans la journée).
L’effet grec ? Il est vrai qu’Athènes a, momentanément, rassuré en remboursant 459 millions d’euros au Fonds monétaire international (FMI). Ce qui n’apparaissait pas acquis les jours précédents, le gouvernement grec ayant lui-même entretenu le doute sur sa capacité à tenir cet engagement.
Mais, si la Grèce rassure un peu, le dossier est loin d’être clos. Et la possibilité d’un défaut de l’Etat grec est toujours dans les esprits, le gouvernement d’Alexis Tsipras n’ayant toujours pas conclu un accord avec ses créanciers. Ce qui, à ce stade, le prive toujours d’une aide de 7,2 milliards d’euros.
A défaut de la Grèce, c’est bien plutôt la Banque centrale européenne (BCE), mais aussi la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), qui procurent un effet « apaisant » sur les marchés.
Le programme d’« assouplissement monétaire » (le « QE », pour quantitative easing) de l’institution européenne, c’est-à-dire le rachat massif de dettes publiques, rend impossible les contagions en Europe. Surtout, il pervertit complètement le fonctionnement des marchés, dans la mesure où la BCE achète énormément de dettes, alors qu’il y a moins d’émission d’obligations d’Etat.
Par ailleurs, les marchés ont bien « digéré » le compte rendu de la dernière réunion de la Fed, qui n’a pas réservé de mauvaises surprises : les membres de la Réserve fédérale restent divisés sur le calendrier d’une remontée des taux d’intérêts, entre ceux favorables à une action dès juin et ceux plutôt enclins à attendre davantage.
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