Le 9 avril, le gouvernement indien a annoncé le gel de sept comptes bancaires de l’organisation non gouvernementale (ONG) Greenpeace, accusée de ne pas respecter la législation encadrant le recours à des financements étrangers pour des activités caritatives et politiques dans le pays. Greenpeace est accusée de ne pas avoir déclaré tous les fonds internationaux dont elle bénéficie. Le ministère de l’Intérieur a donc suspendu toutes activités de l’ONG pour six mois.

Cette mesure intervient alors que les autorités avaient affirmé vouloir limiter les apports étrangers faits à l’ensemble des ONG travaillant en Inde. “Ces derniers mois, le torchon n’a cessé de brûler entre Greenpeace et Modi. Le gouvernement est persuadé que Greenpeace mène une campagne antinationale dans le pays”, rapporte le Rajasthan Patrika, un grand quotidien hindiphone.

New Delhi voit en fait d’un mauvais œil les mises en garde de l’ONG sur sa politique économique et environnementale, notamment au sujet de l’acquisition de terres pour des exploitations minières. Priya Pillai, une militante indienne de Greenpeace, avait d’ailleurs été récemment placée par le gouvernement sur une liste de personnes suspectes afin qu’elle soit refoulée à la douane et empêchée de se rendre à Londres pour s’exprimer sur ces sujets. La justice indienne a ensuite donné raison à Priya Pillai, qui avait demandé le retrait de son nom de cette liste.