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Le syndrome du rentier

Par David Barroux

Publié le 17 avr. 2015 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

La France est victime du syndrome du rentier. Certes, le pays travaille et les Français sont loin de ne vivre que de leurs rentes, mais l'état d'esprit qui nous caractérise fait de nous des acteurs économiques inquiets qui perçoivent trop souvent l'économie comme un gâteau qui ne pourrait pas grossir. Comme si notre priorité était de tenter de préserver notre part plutôt que de chercher à faire croître ce gâteau.

Le reste de la planète s'enthousiasme pour les start-up et les grands projets, la France, elle, se désole des usines qui ferment. Les destructions d'emplois annoncées ces derniers jours chez Total, La Halle, Dim, Mory ou d'autres sont autant de drames individuels que personne ne peut nier. Certains auront du mal à retrouver un travail à la hauteur de leurs ambitions, mais le désespoir à un niveau « micro » ne doit pas nous faire perdre de vue la vision « macro ». Quand Nokia rachète Alcatel-Lucent, instantanément les spécialistes du verre à moitié vide prévoient un bain de sang social. Les salariés d'un siège de direction voué à disparaître peuvent s'inquiéter, mais les chercheurs et les autres employés feraient mieux de se féliciter. Leur destin était lié à un groupe faible, ils rejoignent un groupe fort. Leur avenir n'est pas assuré mais il est trop tôt pour redouter le pire. Idem pour les ouvriers des raffineries Total. Les mois qui viennent seront durs, mais le géant du pétrole est riche et ne laissera personne au bord du chemin. Quant aux vendeurs légitimement inquiets de La Halle qui vont perdre leur emploi, la vérité est que les magasins qui vont fermer seront sans doute remplacés par d'autres qui auront besoin d'employés.

Plutôt que de pleurer les emplois perdus, la France devrait surtout se demander ce qu'elle peut faire pour en créer de nouveaux. Dans le tourisme, des dizaines de milliers d'emplois sont à portée de main si la France n'était pas bloquée par une démocratie participative excessive qui permet à une poignée de contestataires de bloquer pendant des années des projets approuvés par la majorité. Dans les services et le BTP, un grand nettoyage des normes, une véritable baisse des charges et un vrai travail de simplification permettraient aussi de relancer l'activité. Surtout que le crédit d'impôt recherche prouve année après année que la France sait aussi imaginer des solutions attractives pour séduire des multinationales étrangères prêtes à investir dans la création d'emplois hautement qualifiés. Ceux qui prétendent que l'on a tout essayé pour lutter contre le chômage nous mentent. C'est la peur et le conservatisme qui aujourd'hui nous paralysent.

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