Bernard Maris, l'homme qui aimait la France

  • Bernard Maris, à Toulouse en mai 2013 .
    Bernard Maris, à Toulouse en mai 2013 . Photoarchive David Bécus
Publié le
La Dépêche du Midi

«Mourir pour une virgule» écrivait Cioran, cité par Bernard Maris, qui n'y croyait certainement pas, lorsqu'il a remis à son éditeur un livre d'amour dédié à la France. C'était cinq jours avant d'être assassiné , le 7 janvier dernier, en compagnie de l'équipe de «Charlie Hebdo»*. L'économiste toulousain, l'Oncle Bernard du journal satirique, le chroniqueur de radio et conseiller de la Banque de France regarde notre pays qu'on dit malade dans ce petit livre posthume, sorti hier avec l'accord de ses enfants : «Et si on aimait la France».

«On est en République»

Nul doute qu'il aime la France, ce garçon bercé par l'occitan et l'alsacien de ses grands-parents, pour qui le meilleur parfum du monde restera celui du blé coupé. Bienveillant mais sans œillères, il dessine ce que serait une carte «Vidal Lablache» du XXIe siècle, rappelant ce que la France doit à ses campagnes : l'or de l'épargne et les bataillons de soldats. Et si depuis plusieurs décennies, les 18% vivant en région parisienne apportent 29% de la production, c'est aussi dû au fait que la capitale concentre les sièges sociaux et les plus hauts revenus.

Entre campagnes et les centres-villes, la France est mobile, le périurbain devient plus pauvre que la banlieue, mieux lotie par la République en logements rénovés et en services. Bernard Maris s'attache à cette notion de république, dont l'emploi était le slogan bravache de notre identité : «On est en république !», disait-on à tout propos. C'est aussi elle que les tueurs du 7 janvier voulaient tuer.P.M.

* Douze personnes tuées, dont les dessinateurs Cabu, Wolinski Tignous, Honoré, la psychanalyste Elsa Cayat.


extrait «cavanna et mustapha»

«Pour moi, deux des plus grands défenseurs de la France sont François Cavanna, anarchiste, fils de maçon immigré italien, fondateur d' «Hara Kiri» puis de «Charlie Hebdo», rat d'archives et grand connaisseur des rois dits fainéants, incroyable goûteur et apprêteur de la langue, ennemi radical du point-virgule que j'adore, et le meilleur conteur de l'histoire de Paris; et Mustapha*, algérien, correcteur de son métier, immigré, Mustapha dont la syntaxe est tellement parfaite qu'il en remontrerait au «Bon Usage» -fait par un Belge, si j'ai bonne mémoire.»p.18.

* Mustapha Ourrad, correcteur, a été lui-aussi assassiné dans la tuerie de Charlie Hebdo, le 7 janvier.

«Et si on aimait la France», 141 pages, 15 €, Grasset.

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Les commentaires (12)
freebourg Il y a 9 années Le 27/04/2015 à 09:06



Disparu trop tôt, cet homme ralliait tous les suffrages, les commentaires en sont la preuve.

jvouldi Il y a 9 années Le 26/04/2015 à 21:07

Le monde des économistes ne regorge pas d’hommes alliant compétence et pensée libre.
En plus Bernard Maris nous offrait sa finesse d’esprit et son humour.
Le plus difficile à supporter c’est qu’il ait été tué par la bêtise la plus crasse.

lobo46 Il y a 9 années Le 26/04/2015 à 20:24

Un socialiste désabusé et déçu...!!!

(Je viens de finir son livre précédent :"Plaidoyer impossible pour les socialistes"