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Le cargo russe Progress va-t-il vraiment retomber sur la Terre ?

Le cargo Progress qui devait s'amarrer à la station spatiale internationale mardi 28 avril 2015 est en rotation sur lui-même, sans que les équipes au sol ne parviennent à rétablir les communications.
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Cargo
Un cargo russe Progress en phase finale d'approche automatique de l'ISS le 29 octobre 2014
AFP PHOTO / HANDOUT / NASA TV

Ce n'est pas encore un scénario catastrophe, mais on s'en rapproche. La mission du cargo Progress chargé de ravitailler la station spatiale internationale connait en ce moment même une grave avarie. Après plusieurs interruptions de communications avec la Terre, le vaisseau de 7 tonnes est actuellement hors de contrôle. Une vidéo transmises par Progress le montre en train de tourner dramatiquement sur lui-même.

Les responsables de la mission se battent actuellement pour reprendre le contrôle de la machine qui, au moment où nous écrivons ces lignes, est privée de propulsion ne peut plus ni recevoir ni transmettre de données télémétriques. Heureusement, le cargo ne contient pas d'équipage.

Le cargo Progress a décollé du cosmodrome de Baïkonour ce mardi 28 avril 2015, à 9h09, heure de Paris depuis un lanceur Soyouz, avec pour mission d'apporter presque trois tonnes de matériel, de vivres, d'eau et d'oxygène aux équipages de l'ISS. Mais si le décollage, puis la séparation du cargo 9 minutes plus tard, se sont bien déroulés, un premier problème technique est venu compliquer la donne. 

Une fois le vaisseau dans l'espace, les équipes au sol ont constaté que le Cargo Progress ne parvenait pas à déployer trois de ses antennes Kours. Un équipement indispensable pour effectuer la phase finale d'approche et l'arrimage avec la station spatiale internationale. En effet, ce système d'arrimage automatique permet au vaisseau en approche d'adapter avec précision sa position, son orientation et sa vitesse. 

Peu de temps après, les communications ont commencé à flancher. "Du fait de transmissions télémétriques sporadiques de la part de Progress 59, de données non concluantes, et de soucis dans l'envoi de commandes au vaisseau, les contrôleurs ne sont pas en mesure de confirmer le statut des différents systèmes" précisait ce matin la Nasa sur son blog. Par la suite, des premières données ont semblé montrer un problème d'orbite.

80 % de chances de tomber dans l'eau...

Le vaisseau se trouverait sur une orbite dont l'apogée (le point le plus éloigné de la Terre) serait trop haut de 30 kilomètres ! Mais la mage d'erreur sur ces premières mesures est encore importante. Heureusement, aucune trajectoire de collision n'a été repérée pour l'instant (et a priori, il n'y a pas de satellite sur une orbite basse comme celle-ci). Sporadique, la liaison avec la Terre a fini par cesser totalement, malgré les tentatives de rétablir les communications avec le vaisseau. Si la liaison n'est pas rétablie, il devrait retomber d'ici une semaine.

Dans les cadre d'une procédure de rentrée atmosphérique classique, le cargo est conçu pour se désintégrer dans l'atmosphère, contrairement aux capsules Soyouz qui, elles, sont pourvues d'un bouclier thermique qui leur permet de revenir entières sur Terre. Toutefois, il peut arriver que certains morceaux ne se désintègrent pas entièrement du fait de leur masse ou de leur structure. C'est pour cette raison que d'ordinaire, la désintégration se fait au dessus de zones inhabitées, en l'occurrence le Pacifique Sud. Si ce vaisseau Progress devait retomber sur Terre dans le cadre d'une rentrée atmosphérique non contrôlée, il aurait toutefois 80% de chances de retomber dans l'océan, puisque les terres émergées ne représentent que 20 % de la surface du globe.

... si les Russes ne parvenaient pas à reprendre le contrôle

Dans un premier temps, les équipes de l'agence spatiale russe Roskosmos ont décidé de retarder l'arrimage avec l'ISS. Initialement prévu ce mardi un peu après 15 H, l'arrimage a été initialement reporté à jeudi, à 11 H 03, puis a été suspendu le temps de trouver une solution. S'il parvient à s'amarrer, le vaisseau restera en place durant 6 mois avant de se désintégrer pour de bon dans l'atmosphère. Actuellement, les Russes font encore tout leur possible pour en reprendre le contrôle mais ne peuvent le faire que lorsque le cargo passe au-dessus de leur station de liaison, soit durant une plage de 9 à 20 minutes toutes les 90 minutes (temps que met le cargo à effectuer le tour de la Terre).

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