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YÉMEN

L'ONU craint un effondrement du Yémen "d'ici quelques jours"

Affaiblies par les affrontements, mais aussi indirectement par l'embargo sur les armes, les infrastructures du Yémen menacent de s'effondrer, met en garde le coordinateur humanitaire de l'ONU pour ce pays.

Un homme fouille les décombres d'habitations à la recherche de survivants, à Dar Saad, en banlieue d'Aden, le 2 mai 2015.
Un homme fouille les décombres d'habitations à la recherche de survivants, à Dar Saad, en banlieue d'Aden, le 2 mai 2015. Saleh al-Obeidi, AFP
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Le pétrole et la nourriture venant à manquer au Yémen, l'ONU a prévenu samedi que les infrastructures de base du pays pourraient s'effondrer "d'ici quelques jours".

"Les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d'eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus", a prévenu Johannes Van Der Klaauw, le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, dans un entretien à l'AFP.

Si rien n'est fait, la situation humanitaire dans le pays va se dégrader, alors que 300 000 personnes ont été déplacées par le conflit qui oppose la milice chiite houthistes aux représentants du pouvoir sunnite. Selon un comptage des hôpitaux yéménites, plus de 1 200 personnes ont été tuées et 5 000 blessées depuis le début des affrontements, un bilan que l'ONU pense en deça de la réalité.

"Conséquences indésirables" de l'embargo sur les armes

"Sans pétrole, les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner, les ambulances ne peuvent pas sortir et l'eau ne peut plus être pompée dans le système de distribution. Le réseau de télécommunications risque de s'arrêter. Tout cela est extrêmement préoccupant. Si rien n'est fait dans les prochains jours pour livrer du pétrole et de la nourriture, le Yémen s'arrêtera complétement", prédit Johannes Van Der Klaauw.

Les livraisons de carburant et d'aide humanitaire sont rendues très difficiles par les risques liés aux combats et par l'embargo sur les armes en direction du Yémen, qui exige un contrôle strict de tous les cargos.

"Nous avons les bateaux. Nous avons les avions. Mais l'embargo sur les armes a des conséquences indésirables sur l'aide humanitaire", explique Johannes Van Der Klaauw, qui souhaite la mise en place de "pauses humanitaires. Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui 'est réuni vendredi 1er mai sur la question à la demande de la Russie, n'a pas été en mesure de s'accorder sur une déclaration.

L'ambassadeur de Russie auprès des Nations unies Vitali Tchourkine a vivement critiqué ce manque d'action, accusant les pays occidentaux et arabes siégeant au Conseil de sécurité de faire preuve d'une "incroyable indécision" et de s'en tenir aux paroles plutôt qu'aux actes.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a de son côté répété samedi, lors d'un déplacement au Sri Lanka, que Washington tentait de trouver une solution pour parvenir à des pauses humanitaires, et à une sortie du conflit. "Nous travaillons dur pour organiser un processus de négociation au travers de l'ONU qui permettra de réunir l'ensemble des parties yéménites pour négocier le futur du Yémen."

Le Yémen est déchiré depuis l'année dernière par des affrontements entre les Houthis et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. L'Arabie saoudite voisine a lancé une offensive fin mars pour empêcher les rebelles chiites de s'emparer du pouvoir. Malgré l'annonce de la fin de l'opération après un mois de frappes aériennes, les bombardements se poursuivent, rendant difficile l'intervention des humanitaires.

Avec AFP

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