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Géopolitique

Que sont devenus les printemps arabes?

Violence et effondrement social ont succédé aux promesses de 2011. A l’exception de la Tunisie, le printemps arabe s’est manifestement soldé par un échec. Le constat est-il définitif ? Regard sur un Moyen-Orient qui, aujourd’hui, se trouve face à lui-même.

Des manifestants brandissent des affiches et font des signes de victoire pendant un rassemblement à Tunis le 8 janvier 2011, soit six jours avant que Zine el-Abidine Ben Ali n'abandonne le pouvoir.
Des manifestants brandissent des affiches et font des signes de victoire pendant un rassemblement à Tunis le 8 janvier 2011, soit six jours avant que Zine el-Abidine Ben Ali n'abandonne le pouvoir. Fethi Belaid/ AFP
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Les contestations révolutionnaires de 2011 ont, pour un temps, changé les termes du débat, à la fois dans la rue arabe et dans le regard que le reste du monde portait sur les sociétés moyen-orientales. Des pages semblaient se tourner ou, à l’évidence, vouloir se tourner. Le constat aujourd’hui est que les promesses de 2011 n’ont pas répondu aux attentes. Le tournant des printemps arabes a-t-il manqué ? Pour quelles raisons cette région du monde a tant de peine à tourner la page de l’autoritarisme, là où d’autres continents – Europe de l’Est après la chute du Mur de Berlin et Amérique latine – paraissent en être sortis plus facilement ?

L’islam en tant que religion est-il responsable ? Si les révolutions ont sans doute permis au monde arabe de se libérer de l’Occident et de sortir de la réalité coloniale autant que du syndrome postcolonial, se pose la question de savoir si cela s’est fait à l’avantage de la région…S’il est encore trop tôt pour pouvoir répondre, les quatre années passées ont révélé les profondes déchirures internes des sociétés moyen-orientales sur fond de lutte des classes et de très forte opposition chiite-sunnite. Cette dernière renvoyant à 1979, date de la révolution iranienne et d’un début de basculement des équilibres.

L’échec des printemps arabes accélérateur du jihadisme ? Al-Qaïda prétend faire renaître l’institution califale abolie en 1924. Daech veut restaurer le califat abbasside disparu en 1258. Boko Haram renvoie au califat de Sokoto ayant prospéré au XIXe siècle sur une partie des territoires actuels du Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger. Ces renvois au passé servent à justifier les projets expansionnistes de ces organisations. Annoncent-ils également des bouleversements géopolitiques, alors que la mode du califat signe l’échec de l’Etat nation et le retour du panislamisme après un siècle de domination du nationalisme arabe.

Enfin sur un plan plus global, la période post-2011 a d’une certaine manière réveillé la guerre froide. La Russie et la Chine se retrouvant unies dans les positions adoptées, face à un Occident inefficace dans la recherche de solutions visant à éviter les atrocités particulièrement en Syrie.

Toutes ces questions sont évoquées dansGéopolitique, dimanche 3 mai, à 18h10 TU

Avec :

  • Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Auteur de Révolution et état de violence. Moyen-Orient 2011-2015, aux éditions du CNRS.
  • Mathieu Guidère, professeur des universités ; spécialiste du monde musulman et du terrorisme. Auteur de Terreur : la nouvelle ère : des Twin Towers à Charlie, aux éditions Autrement et de Etat du monde arabe, aux éditions de Boeck.
  • Yann Mens, rédacteur en chef à Alternatives Internationales 

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