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Hôpitaux de Paris : poussée de fièvre sociale en vue sur les 35 heures

Martin Hirsch, le directeur général des Hôpitaux de Paris, rencontre les syndicats ce mercredi. La CGT, Sud et Force Ouvrière appellent déjà à une journée d’action le 21 mai.

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Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP promet qu’une meilleure efficience améliorera les conditions de travail

Par Leïla de Comarmond

Publié le 3 mai 2015 à 18:33

Lorsqu’il est arrivé, il y a un an et demi, à la tête de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch a réussi à décrisper le climat social, concluant même un accord avec tous les syndicats, sauf FO, sur les modalités de dialogue entre direction et représentants des salariés. Mais le vent pourrait bien être en train de tourner.

S’il ne le savait pas déjà, le directeur général de l’AP-HP est prévenu : le chantier de la remise à plat des 35 heures annoncé mi-mars, qu’il s’apprête à lancer cette semaine, est à très haut risque social. Les discussions sur la révision du protocole d’accord signé en 2002 par la CFDT, la CGC et l’UNSA commencent ce mercredi, mais déjà, jeudi dernier, la CGT, Sud et FO – 68 % des agents des Hôpitaux de Paris à eux trois – ont annoncé une journée d’action le 21 mai « sans doute » sous la forme d’une grève. Cette date n’a pas été choisie au hasard : la veille est censée s’achever la discussion sur l’état des lieux et, une semaine après, la direction de l’AP-HP ouvrirait les négociations proprement dites en présentant un premier projet d’accord, selon le calendrier prévisionnel transmis aux syndicats, qui fixe au 18 juin la clôture des discussions pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2016.

L’emploi dans la balance

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Le fait que la CFDT, troisième organisation représentative avec 15,5 % des voix (32 % pour la CGT, 24 % pour Sud et 12 % pour FO), ne s’associe pas à l’appel du 21 ne doit pas tromper. Cela résulte du choix par les trois autres d’un mot d’ordre très large contre « l’austérité », récusé par la centrale de Laurent Berger. Son syndicat de l’AP-HP, qui est reçu par Martin Hirsch en bilatérale ce lundi – ce qu’il juge bien trop tardif –, aborde aussi les discussions fâché, alors même qu’il vient de signer seul l’accord sur la titularisation des contractuels. « On ne connaîtra le projet que dans trois semaines, alors qu’on sait qu’il est déjà ficelé », dénonce Abdel Abdoun (CFDT). « C’est comme si l’on voulait pousser tous les syndicats, y compris réformistes, dans une intersyndicale type front du refus. » La CFDT s’attend elle aussi à ce que Martin Hirsch mette ce mercredi l’emploi dans la balance pour obtenir une hausse du temps de travail. On évoque plusieurs milliers de postes à économiser pour satisfaire les exigences de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, qui fixe les contraintes budgétaires.

Le directeur général de l’AP-HP promet qu’une meilleure efficience améliorera les conditions de travail. Mais si Martin Hirsch peut arguer d’un système actuel qui va en deçà des 35 heures, les syndicats lui opposeront des conditions de travail très difficiles et la rigueur salariale. « Il veut nous faire travailler plus sans gagner plus », entend-on.

Personne ne parie sur un accord, a fortiori d’ici à fin juin. Mais en acceptant d’ouvrir à son niveau la boîte de Pandore du temps de travail à l’hôpital, le directeur général de l’AP-HP enlève une belle épine du pied de Marisol Touraine : il évite à la ministre des Affaires sociales de porter en direct le dossier, alors que la Fédération hospitalière de France réclame un assouplissement général de la réglementation des 35 heures. Chez les syndicats aussi, on a bien conscience de l’ampleur de l’enjeu et on sait que la réforme des Hôpitaux de Paris aura valeur d’exemple. Mais aussi de test.

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