Elles veulent un monde sans Monsanto. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi en France contre le géant américain de la biotechnologie agricole, et plus spécialement contre les OGM, pesticides et autres produits chimiques, dans le cadre d'une mobilisation mondiale.

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Des appels à manifester avaient été lancés dans 35 villes françaises au total, mais également dans de nombreuses villes à travers le monde, plus de 400 dans une quarantaine de pays.

A Paris, "des OGM? On n'en veut pas!"

A Paris, de 2000 à 3000 personnes ont effectué une marche entre la place Denfert-Rochereau et le Champs-de-Mars, accompagnées par des percussions.

A l'appel de collectifs citoyens et de nombreuses associations comme Greenpeace, le collectif "Alternatiba" ou "stop Tafta", les manifestants ont défilé derrière la banderole "Paris marche contre Monsanto", scandant notamment "Vade retro Monsanto", "Monsanto non, ma santé oui" ou encore "Des OGM ? on n'en veut pas!".

Parmi les manifestants figurait Marie-Monique Robin, l'auteur du livre Le monde sans Monsanto qui a dénoncé ce samedi matin sur RTL un scandale à venir du type de celui de l'amiante. "L'enjeu est énorme", a-t-elle ajouté.

Mobilisation aussi à Rennes, Toulouse, Strasbourg ou Lyon

A Rennes, environ 1400 personnes, selon la police, ont manifesté dans le centre-ville, dans un cortège coloré réunissant des personnes de tous âges au son de roulements de tambour, avec des pancartes anti-Monsanto.

"Je pense beaucoup aux enfants que je pourrais avoir plus tard", a expliqué l'une des participantes, Aurélia, 28 ans, coiffée d'un épi de maïs en papier barré d'un "stop OGM".

L'herbicide Roundup, produit-phare de Monsanto récemment classé comme "cancérogène probable" par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé, était particulièrement ciblé par les manifestants: "Envie d'un petit suicide collectif? Ayez le réflexe Roudup", proclamait ainsi une pancarte, au-dessous d'une tête de mort en carton.

1400 personnes ont également défilé à Nantes et 1600 à Lorient où les manifestants, partis du centre-ville, ont rejoint le port de commerce de Kergroise, l'une des portes d'entrée du soja transgénique en France.

A Toulouse, plusieurs dizaines de manifestants ont envahi samedi le rayon jardinerie d'un hypermarché près de Toulouse, pour en retirer les flacons d'herbicides - tel le Roundup de Monsanto.

A Strasbourg, entre 800 et un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement européen, avant de se coucher sur le sol pour observer une minute de silence devant le Conseil de l'Europe, "en hommage aux victimes existantes et à venir empoisonnées par les pesticides", selon l'un des organisateurs.

A Lyon, quelque 500 personnes ont défilé dans le centre ville, arborant des affiches colorées et des petits panneaux tournant en dérision des sigles ou moquant les firmes agrochimiques

"C'est un rassemblement citoyen pour montrer que des alternatives sont possibles et qu'il y a urgence à changer de manière de consommer. On est là pour montrer aussi qu'on les regarde (les firmes comme Monsanto, ndlr)", a souligné Barbara Agneray, un des porte-parole de la marche. 300 personnes ont également manifesté à Tours.

500 personnes au Burkina Faso

Pour le collectif citoyen "les Engraineurs", qui a organisé les manifestations en France, cette mobilisation vise à oeuvrer en faveur d'"une agriculture respectueuse de la santé des travailleurs, des consommateurs et des générations futures, pour un nouveau modèle agricole respectueux de l'environnement".

Lancée en 2013 par la mouvance Occupy, la Marche mondiale contre Monsanto se réclame "d'une dynamique citoyenne, autogérée par les groupes qui s'en emparent localement".

En Suisse, environ 2500 personnes ont manifesté dans les villes de Bâle et de Morgues où Monsanto possède son siège pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. 500 personnes ont, par ailleurs, défilé à Ouagadougou (Burkina Faso) contre le géant américain qui a introduit le coton transgénique dans le pays en 2003.

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