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Nouvelle crise politique en Pologne

La publication du dossier d’instruction du scandale des écoutes révélées en juin 2014 provoque la sémission du président du Parlement et de plusieurs ministres.

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Publié le 10 juin 2015 à 15h28, modifié le 10 juin 2015 à 18h45

Temps de Lecture 2 min.

Radoslaw Sikorski, alors ministre polonais des affaires étrangères, en 2013 à Munich.

Le scandale des écoutes rebondit en Pologne et provoque une véritable déflagration politique. La première ministre Ewa Kopacz a annoncé mercredi 10 juin la démission de six ministres, ou secrétaires d’Etat, et celle du président du Parlement, Radoslaw Sikorski, tous cités dans une affaire retentissante d’écoutes illégales. A la fin d’une conférence de presse, Mme Kopacz a demandé « pardon » aux Polonais. Elle avait annulé un déplacement à Bruxelles alors que le pays est en pleine tempête politique, deux jours après que l’homme d’affaires et militant politique Zbigniew Stonoga a publié sur sa page Facebook l’ensemble du dossier judiciaire sur les enregistrements, à leur insu, de plusieurs personnalités proches du parti au pouvoir, Plate-forme civique (PO, centre droit).

Les 2 500 pages de l’enquête ont été postées sur Internet, lundi 8 juin, et le parquet a reconnu que les documents publiés étaient authentiques. L’homme d’affaires a été brièvement arrêté, mardi soir, pour violation du secret de l’instruction. Il reste sous contrôle policier et n’est pas autorisé à quitter le pays. Les documents montrent des procès-verbaux, des photographies, mais aussi les coordonnées de certains enquêteurs.

Le président du Parlement, et ancien ministre des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski avait estimé auparavant que ces fuites « démolissaient les institutions de l’Etat ». « C’est dévastateur pour le système basique de nos institutions », expliquait Jacek Cichocki, membre du cabinet de la première ministre Ewa Kopacz, avant d’être lui même contraint de démissionner.

L’affaire a démarré en juin 2014, quand un hebdomadaire a rendu publiques plusieurs conversations dans des salons privés de deux restaurants de Varsovie. On y entendait un ancien ministre de l’économie discuter avec le président de la Banque de Pologne pour savoir si une dévaluation serait favorable à la PO pour les élections, ou le ministre des affaires étrangères de l’époque, Radoslaw Sikorski, critiquer les Etats-Unis.

Langage ordurier

Si elles ne révèlent guère de secrets d’Etat, c’est le ton de ces conversations au langage parfois ordurier et surtout l’impression de connivences entre personnes du même parti et du même monde, qui ont fait le plus de dégâts sur l’image du gouvernement et du parti de Donald Tusk, ancien premier ministre et aujourd’hui président du Conseil européen. C’est l’une des raisons de la défaite du président sortant, Bronislaw Komorowski, le 24 mai, face au candidat conservateur du parti d’opposition Droit et justice (PiS), Andrzej Duda.

L’origine de ces écoutes, réalisées avec la complicité de certains membres du personnel des restaurants concernés, fait l’objet de plusieurs enquêtes. Certains y ont vu l’ombre de Moscou, d’autres des règlements de comptes plus triviaux. « Le bureau du procureur enquête sur les activités criminelles d’une bande organisée qui a essayé d’influencer le gouvernement et peut-être pire », a expliqué M. Sikorski. Il espère que le parquet « punira ceux qui sont coupables d’enregistrements et de publications illégales de données obtenues de façon criminelle ».

L’homme au centre de ce nouveau scandale explique qu’il a trouvé par hasard les dossiers sur des serveurs internet chinois. Zbigniew Stonoga est un blogueur, qui a mené un combat populaire contre le fisc polonais. Il a été proche du Congrès de la Nouvelle droite, l’ancien parti d’extrême droite de Janusz Korwin-Mikke.

Galvanisé par sa victoire surprise à l’élection présidentielle, le PiS espère emporter les élections législatives prévues à l’automne. La relance du scandale des écoutes risque d’affaiblir encore le parti au pouvoir PO. Le PiS a demandé mardi l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur ces fuites.

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