Juin 2015. Le vagin d’Anish Kapoor
Dirty Corner, conque en acier rouillé de 9 mètres de haut et 60 de long, serait peut-être passé inaperçu si Anish Kapoor, artiste invité de Versailles jusqu’au 1er novembre, n’avait signalé lui-même sa « connotation sexuelle » dans Le Journal du dimanche. C’est « le vagin de la reine qui prend le pouvoir », a-t-il expliqué avant l’inauguration, suscitant l’ire de la « réacosphère ».
Octobre 2014. L’œuvre gonflée de Paul McCarthy
Il a fallu à peine plus de quarante-huit heures à Tree, de Paul McCarthy, installé place Vendôme, à Paris, pour être vandalisé et disparaître. Sculpture et scandale vite dégonflés auront permis de constater que les catholiques les plus conservateurs sont experts en sex toys. Les esprits innocents, qui ne voyaient là qu’un sapin de Noël stylisé, ont découvert l’existence des plugs anaux.
Juin 2012. Les tampons de Joana Vasconcelos
Cette fois, les pudibonds n’ont pas eu le temps de protester. Invitée du château de Versailles en 2012, Joana Vasconcelos voulait accrocher La Fiancée – un lustre réalisé avec des milliers de tampons hygiéniques blancs – au plafond de la galerie des Glaces. Le château a refusé et l’œuvre a trouvé refuge au Centquatre, à Paris.
Avril 2011. Le Christ immergé d’Andres Serrano
Pour Andres Serrano, Immersion (Piss Christ) est un simple rappel des souffrances de Jésus. Mais, à Avignon, sa photo d’un crucifix plongé dans l’urine et le sang a été vandalisée à coups de marteau. Un cliché « odieux » selon l’archevêque, « une profanation ignoble » selon les traditionalistes de Civitas. Trois ans plus tard, un musée d’Ajaccio qui l’exposait a fermé provisoirement pour éviter les incidents.
Octobre 2010. Les ados censurés de Larry Clark
Erections, coïts, seringues, armes : plus que par ses photos elles-mêmes, la rétrospective de Larry Clark au Musée d’art moderne de la Ville de Paris a fait événement par son interdiction aux moins de 18 ans. Certains clichés « ne sauraient être montrés à un public mineur sans tomber sous le coup de la loi », a justifié la Mairie. Une exposition sur les ados interdite aux ados, en somme.
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